Mme Amina Mohamed (ONU) énumère des impératifs pour sortir l’Afrique du sous-développement
Victoria Falls, Zimbabwé (PANA) - La vice-secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, la Nigériane Amina Mohamed, a énuméré trois impératifs à respecter par l’Afrique pour atteindre les objectifs pour le développement durable, lors de son intervention à l’ouverture du sixième forum régional africain pour le développement durable (FRADD-VI) démarré ce mardi à Victoria Falls, au Zimbabwe.
« ..Le succès est possible, mais seulement si nous générons plus d’ambition, plus de mobilisation et plus de solutions », a déclaré Mme Mohamed, déplorant qu’aucun pays africain ne soit à l’étape actuelle en bonne voie d’atteindre ses objectifs d’ici 2030.
Elle appelle chaque pays à accroître ses ambitions en commençant par des plans, des politiques du budget et des institutions permettant d’accéder à des services sociaux de qualité et à une économie qui fournit des emplois décents pour tous.
« l’Afrique a le potentiel nécessaire pour mobiliser plus de ressources intérieures, grâce à des réformes de la politique fiscale et une meilleure gestion des recettes », a-t-elle indiqué.
Pour Mme Mohamed, l’ambition exige une pleine adhésion aux ODD de tous, notamment des partenaires, des entreprises, du secteur de la technologie, des sciences et du milieu universitaire.
Elle recommande que lors des grandes réunions mondiales de cette année, des engagements forts soient pris et mis en oeuvre dans des secteurs cruciaux pour l’avenir de l’Afrique, notamment le changement climatique, la biodiversité, les transports durables et les océans.
Avec les trois quarts de la population africaine âgée de moins de 35 ans, les jeunes doivent être au centre des préoccupations, non seulement en termes d’inclusion économique, mais surtout en tant que moteurs du changement exigé par les deux agendas, soutient-elle.
Le développement durable devra mieux impliquer le grand public et tous les Africains doivent s’en approprier et voir leur avenir dans les ODD et les objectifs de l’Agenda 2063, relève-t-elle.
« Pour apporter des changements à l’échelle que nos Agendas exigent, il est urgent d’accroître considérablement les investissements internationaux et le soutien aux solutions africaines».
Entre autres solutions, Mme Mohamed souligne qu’il est temps de faire taire les canons, construire une infrastructure intelligente pour le climat, élargir l’accès aux énergies propres et renouvelables et s’assurer que chaque jeune est éduqué, formé et a un emploi décent.
« L’ampleur de la tâche qui nous attend est immense, mais le succès des ODD dépend du succès d’Afrique 2063 », a souligné Mme Mohamed, indiquant qu’à l’instar des exploits réalisés par la Chine pour sortir de la pauvreté, l’Afrique est capable de se servir de l’Agenda 2063 pour avoir un impact similaire sur les ODD.
Démarré ce mardi sous le thème :"2020-2030: Une décennie pour assurer l’avènement d’une Afrique transformée et prospère grâce au Programme 2030 et à l’Agenda 2063", le forum, qui prend fin jeudi, est organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires, afin de déceler et évaluer les lacunes, les domaines à la traîne, les défis et les possibilités associées à la mise en œuvre des ODD en Afrique.
Les Forums régionaux pour le développement durable font partie de l’architecture de suivi et d’examen du programme de développement durable à l’horizon 2030, rappelle-t-on.
-0-PANA IT/BEH 25fév2020