PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Les performances du secteur bois augurent de lendemains meilleurs
Libreville, Gabon (PANA) - Depuis quelques années, le gouvernement gabonais s’active à transformer le bois issu des forêts sur place, tout en imprimant une exploitation durable et responsable de son immense potentiel forestier afin de consolider l’industrialisation de la filière bois.
Si la Zone économique spéciale de Nkok, à 27 kilomètres de Libreville, se trouve au cœur de la transformation locale du bois, à ce jour, le ministère de la Forêt et de l’Environnement affirme que la majorité du bois exploité dans la forêt gabonaise est transformée sur place. C’est le résultat des efforts conjugués de l’administration gabonaise et des opérateurs économiques du secteur bois.
Moins de grumes coupées, est-ce synonyme de plus de valeur ajoutée ?
Si l’on tient compte du fait que le volume de grumes coupées a baissé de moitié entre 2007 et 2017, passant, selon le guide Investir Gabon 2019, de 3,4 millions de m3 à 1,6 million de m3. Et sur la même période, la valeur ajoutée réalisée par le secteur a augmenté.
Un point essentiel est que le défi est particulièrement élevé au regard de la compétitivité. La productivité des exploitations forestières gabonaises est en moyenne de 0,13 m3 par hectare et par an contre 0,44 m3/ha par an sur le continent en général.
Avant la grande épopée pétrolière des années 70, l’exploitation forestière avait constitué la principale source de revenus de l’Etat et le secteur bois représentait le premier employeur privé du Gabon, avec environ 30.000 emplois.
Les exportations de bois constituent actuellement la seconde source de revenus et compte pour environ 6% du Produit national brut (PNB) ; les produits dérivés en représentent indirectement plus de 10%.
Les principaux acheteurs du bois gabonais sont la Chine, l’Europe, l’Amérique et d’autres pays du continent asiatique.
Afin d’apporter de la valeur ajoutée au bois gabonais au lieu de l’exporter sous forme de grumes, une série de mesures et d’actions pour que tout le bois issu des forêts du Gabon comporte une forte valeur ajoutée avant l’exportation, a été prise. Les chiffres sont en effet parlants. En 2009, moins de 75% des surfaces forestières attribuées sous forme de permis étaient engagées et orientées dans l’aménagement. De nos jours, ce taux a atteint plus de 95%.
La même année, seuls 30% du bois étaient transformés localement et le reste exportés vers les marchés asiatiques et européens principalement. En 2014, tout le bois est transformé sur place et le nombre d’usines est passé de 81 à 130 et l’industrie du bois a généré 7000 emplois, selon le ministère de la Forêt et de l’Environnement.
Engagé depuis quelques années dans un processus d’aménagement des forêts, selon les normes nationales d’aménagement, le Gabon considère que sur l’ensemble des surfaces forestières, environ 8 millions d’hectares disposent d’un plan d’aménagement durable et le reste est soumis aux études préliminaires. De même, environ 2,5 millions d’hectares de forêt sont certifiés Forest Stewardship Council (FSC).
L’industrialisation de la filière bois a pour conséquence de diversifier les sources de croissance et de développement durable et le Gabon dispose d’atouts pour devenir un grand acteur. D’où la volonté du gouvernement de préserver la forêt et d’assurer que sa contribution à la lutte mondiale contre le changement climatique soit rémunérée à sa juste valeur.
La règlementation forestière utile pour légaliser la provenance du bois
Le gouvernement continue d’être ferme pour garantir une stricte application de la loi par tous et organise des contrôles inopinés, afin de vérifier la bonne application de la politique d'industrialisation de la filière bois par les exploitants forestiers. La Société Chinoise de Développement des Bois du Gabon a, par exemple, fait l'objet, en août 2011, d'un audit, qui a révélé que la société produisait des grumes hors du cadre de ce qui était prévu par son mandat.
Pour soutenir les efforts du Gabon, le gouvernement chinois soutient la protection des forêts gabonaises à travers l’octroi d’une aide de 440 milliards de F CFA qui permettra de consolider les programmes de préservation de la forêt et de l’environnement. Parallèlement, l’Etat assure une commercialisation répondant aux standards internationaux.
En 2013, des accords de partenariats volontaires "FLEGT" avec l'Union européenne (UE) avaient été signés pour mettre en place un plan d'action pour l’application des réglementations forestières, de la gouvernance et des échanges commerciaux. Cette initiative entrait en phase avec la volonté de l'Union européenne qui tente de développer des partenariats privilégiés avec des pays exportateurs de bois tropical --tels que le Gabon-- qui offrent l'assurance que le bois provient bien d’une source légale.
Ainsi, un prêt de 8 milliards de F CFA a été octroyé par la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) à la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG) pour la construction du complexe industriel de transformation du bois d’Owendo. Ce complexe s’étend sur une superficie de 111 970 m² et a été construit dans la zone portuaire d’Owendo.
Le complexe a pour objectif le sciage, le séchage et le déroulage du bois. 500 000 m3 de bois transformé devraient sortir de ses usines, engendrant la création de 450 emplois directs. En 2020, le Gabon souhaite devenir le leader mondial du bois tropical certifié. Rappelons que la SNBG avait, dès sa création, pour mission de négocier les grumes (Okoumé et Ozigo) avant de se muer en une entreprise industrielle quatre ans après la décision prise par le gouvernement d’interdire l’exportation du bois en grumes. Parallèlement, son capital est passé de 4 à 10 milliards de F CFA.
Les opportunités d’affaires sont palpables dans le secteur bois
Les opportunités d’affaires existent réellement au Gabon dans la filière bois. La Zone Economique Spéciale de Nkok qui s’étend sur 1 126 hectares dédiera une large part de son activité à la transformation du bois. Le régime privilégié dont bénéficie majoritairement l’industrie du bois sera bénéfique aux investisseurs, car il accorde des exonérations fiscales et douanières pendant 25 ans à toutes les entreprises installées sur le site. «La ZES de Nkok contribuera, en outre, à exposer une vitrine des compétences des exploitants forestiers gabonais et des industriels dans la valorisation des matières premières par une industrie novatrice et de pointe.
A terme, ceux sont 6 000 à 7 000 emplois qui seront créés, et trois centres de formation seront construits au fur et à mesure de l’extension du projet. La Société Nationale des Bois du Gabon a commencé à s’adapter au nouvel effort de diversification de l’économie dès avril 2010, par le rachat d’une usine de transformation à Owendo et par l’acquisition de nouveaux permis forestiers pour sécuriser son approvisionnement en grumes de qualité.
Enfin, la SNBG est d’autant plus concernée par l'interdiction d'exportation des grumes mise en place au 1er janvier 2010 que le gouvernement l’avait chargée lors de la même année de racheter la production des petits producteurs réunis au sein des « Petits Permis Forestiers Gabonais ». Ainsi, le gouvernement continue de mettre en place un plan d'action pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux.
Mais il réalise également des efforts pour être en adéquation avec l'Union européenne (UE) qui tente de développer des partenariats privilégiés avec des pays exportateurs de bois tropicaux tels que le Gabon.
-0- PANA LAW/IS/SOC 06nov2018
Si la Zone économique spéciale de Nkok, à 27 kilomètres de Libreville, se trouve au cœur de la transformation locale du bois, à ce jour, le ministère de la Forêt et de l’Environnement affirme que la majorité du bois exploité dans la forêt gabonaise est transformée sur place. C’est le résultat des efforts conjugués de l’administration gabonaise et des opérateurs économiques du secteur bois.
Moins de grumes coupées, est-ce synonyme de plus de valeur ajoutée ?
Si l’on tient compte du fait que le volume de grumes coupées a baissé de moitié entre 2007 et 2017, passant, selon le guide Investir Gabon 2019, de 3,4 millions de m3 à 1,6 million de m3. Et sur la même période, la valeur ajoutée réalisée par le secteur a augmenté.
Un point essentiel est que le défi est particulièrement élevé au regard de la compétitivité. La productivité des exploitations forestières gabonaises est en moyenne de 0,13 m3 par hectare et par an contre 0,44 m3/ha par an sur le continent en général.
Avant la grande épopée pétrolière des années 70, l’exploitation forestière avait constitué la principale source de revenus de l’Etat et le secteur bois représentait le premier employeur privé du Gabon, avec environ 30.000 emplois.
Les exportations de bois constituent actuellement la seconde source de revenus et compte pour environ 6% du Produit national brut (PNB) ; les produits dérivés en représentent indirectement plus de 10%.
Les principaux acheteurs du bois gabonais sont la Chine, l’Europe, l’Amérique et d’autres pays du continent asiatique.
Afin d’apporter de la valeur ajoutée au bois gabonais au lieu de l’exporter sous forme de grumes, une série de mesures et d’actions pour que tout le bois issu des forêts du Gabon comporte une forte valeur ajoutée avant l’exportation, a été prise. Les chiffres sont en effet parlants. En 2009, moins de 75% des surfaces forestières attribuées sous forme de permis étaient engagées et orientées dans l’aménagement. De nos jours, ce taux a atteint plus de 95%.
La même année, seuls 30% du bois étaient transformés localement et le reste exportés vers les marchés asiatiques et européens principalement. En 2014, tout le bois est transformé sur place et le nombre d’usines est passé de 81 à 130 et l’industrie du bois a généré 7000 emplois, selon le ministère de la Forêt et de l’Environnement.
Engagé depuis quelques années dans un processus d’aménagement des forêts, selon les normes nationales d’aménagement, le Gabon considère que sur l’ensemble des surfaces forestières, environ 8 millions d’hectares disposent d’un plan d’aménagement durable et le reste est soumis aux études préliminaires. De même, environ 2,5 millions d’hectares de forêt sont certifiés Forest Stewardship Council (FSC).
L’industrialisation de la filière bois a pour conséquence de diversifier les sources de croissance et de développement durable et le Gabon dispose d’atouts pour devenir un grand acteur. D’où la volonté du gouvernement de préserver la forêt et d’assurer que sa contribution à la lutte mondiale contre le changement climatique soit rémunérée à sa juste valeur.
La règlementation forestière utile pour légaliser la provenance du bois
Le gouvernement continue d’être ferme pour garantir une stricte application de la loi par tous et organise des contrôles inopinés, afin de vérifier la bonne application de la politique d'industrialisation de la filière bois par les exploitants forestiers. La Société Chinoise de Développement des Bois du Gabon a, par exemple, fait l'objet, en août 2011, d'un audit, qui a révélé que la société produisait des grumes hors du cadre de ce qui était prévu par son mandat.
Pour soutenir les efforts du Gabon, le gouvernement chinois soutient la protection des forêts gabonaises à travers l’octroi d’une aide de 440 milliards de F CFA qui permettra de consolider les programmes de préservation de la forêt et de l’environnement. Parallèlement, l’Etat assure une commercialisation répondant aux standards internationaux.
En 2013, des accords de partenariats volontaires "FLEGT" avec l'Union européenne (UE) avaient été signés pour mettre en place un plan d'action pour l’application des réglementations forestières, de la gouvernance et des échanges commerciaux. Cette initiative entrait en phase avec la volonté de l'Union européenne qui tente de développer des partenariats privilégiés avec des pays exportateurs de bois tropical --tels que le Gabon-- qui offrent l'assurance que le bois provient bien d’une source légale.
Ainsi, un prêt de 8 milliards de F CFA a été octroyé par la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) à la Société Nationale des Bois du Gabon (SNBG) pour la construction du complexe industriel de transformation du bois d’Owendo. Ce complexe s’étend sur une superficie de 111 970 m² et a été construit dans la zone portuaire d’Owendo.
Le complexe a pour objectif le sciage, le séchage et le déroulage du bois. 500 000 m3 de bois transformé devraient sortir de ses usines, engendrant la création de 450 emplois directs. En 2020, le Gabon souhaite devenir le leader mondial du bois tropical certifié. Rappelons que la SNBG avait, dès sa création, pour mission de négocier les grumes (Okoumé et Ozigo) avant de se muer en une entreprise industrielle quatre ans après la décision prise par le gouvernement d’interdire l’exportation du bois en grumes. Parallèlement, son capital est passé de 4 à 10 milliards de F CFA.
Les opportunités d’affaires sont palpables dans le secteur bois
Les opportunités d’affaires existent réellement au Gabon dans la filière bois. La Zone Economique Spéciale de Nkok qui s’étend sur 1 126 hectares dédiera une large part de son activité à la transformation du bois. Le régime privilégié dont bénéficie majoritairement l’industrie du bois sera bénéfique aux investisseurs, car il accorde des exonérations fiscales et douanières pendant 25 ans à toutes les entreprises installées sur le site. «La ZES de Nkok contribuera, en outre, à exposer une vitrine des compétences des exploitants forestiers gabonais et des industriels dans la valorisation des matières premières par une industrie novatrice et de pointe.
A terme, ceux sont 6 000 à 7 000 emplois qui seront créés, et trois centres de formation seront construits au fur et à mesure de l’extension du projet. La Société Nationale des Bois du Gabon a commencé à s’adapter au nouvel effort de diversification de l’économie dès avril 2010, par le rachat d’une usine de transformation à Owendo et par l’acquisition de nouveaux permis forestiers pour sécuriser son approvisionnement en grumes de qualité.
Enfin, la SNBG est d’autant plus concernée par l'interdiction d'exportation des grumes mise en place au 1er janvier 2010 que le gouvernement l’avait chargée lors de la même année de racheter la production des petits producteurs réunis au sein des « Petits Permis Forestiers Gabonais ». Ainsi, le gouvernement continue de mettre en place un plan d'action pour l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux.
Mais il réalise également des efforts pour être en adéquation avec l'Union européenne (UE) qui tente de développer des partenariats privilégiés avec des pays exportateurs de bois tropicaux tels que le Gabon.
-0- PANA LAW/IS/SOC 06nov2018