Agence Panafricaine d'information

Les enfants palestiniens privés d'éducation pour la troisième année consécutive

Gaza (PANA) - Le refus d'accès à l'éducation des enfants palestiniens pendant trois années scolaires consécutives, combiné au meurtre de milliers d'élèves et à la destruction d'infrastructures éducatives, constitue une urgence humanitaire et une grave violation du droit international. Selon le ministère palestinien de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, depuis le 7 octobre 2023, plus de 17 237 élèves et 1 271 étudiants ont été tués, ainsi que 967 membres du personnel éducatif à Gaza.

Selon les données du Cluster Éducation et de l'UNOSAT, 97 % des écoles de Gaza ont subi des dommages du fait des hostilités. 432 bâtiments scolaires (76,6 %) ont été touchés directement depuis le 7 octobre 2023, touchant environ 469 222 élèves et 17 564 enseignants. 91,8% (518 sur 564) des bâtiments scolaires de Gaza nécessiteront soit une reconstruction complète, soit des travaux de réhabilitation majeurs pour être fonctionnels, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Plus de 83 % des personnes handicapées auraient perdu l'accès aux aides techniques essentielles. L'éducation formelle des enfants handicapés a été suspendue ou gravement perturbée en raison de la fermeture des écoles, des déplacements et de la transformation des installations en centres d'hébergement d'urgence. En Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, l'ONU a recensé 2 040 incidents touchant des écoles au cours de l'année scolaire 2024-2025, perturbant l'apprentissage de 84 749 élèves. Ces incidents comprennent des tirs à balles réelles et des gaz lacrymogènes à proximité des écoles, des raids militaires, des attaques de colons et des ordres de démolition ou d'arrêt des travaux. En juin 2025, 84 écoles étaient sous le coup d'ordres de démolition, tandis que des milliers d'enfants déplacés à Jénine et à Tulkarem fréquentaient des écoles surpeuplées avec des horaires réduits.

A Jérusalem-Est occupée, les écoles palestiniennes souffrent d'un manque chronique de ressources, avec un déficit pouvant atteindre 2 200 salles de classe. La fermeture de six écoles de l'UNRWA en mai 2025 a immédiatement affecté 550 élèves et privé environ 150 enfants du camp de réfugiés de Shu'fat de toute place dans une école. Le droit international humanitaire offre une protection claire à l'éducation en période de conflit armé. 

La Quatrième Convention de Genève exige des parties au conflit qu'elles facilitent le bon fonctionnement des établissements d'enseignement. Elle interdit également les attaques contre des biens civils, y compris les écoles, sauf si elles sont utilisées à des fins militaires. La Convention garantit le droit des enfants à une éducation conforme à leur identité culturelle. Les attaques répétées contre les écoles et les meurtres d'élèves et d'enseignants constituent de graves violations du droit international humanitaire et peuvent constituer des crimes de guerre.

“ Le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé appelle toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, à protéger les écoles et les universités contre les attaques et à garantir le droit ininterrompu des enfants palestiniens à l'éducation. Les auteurs de violations doivent être tenus responsables ”, a-t-il dit dans un communiqué.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 17sept2025