Le président de la Commission de l'Union africaine condamne les atrocités commises à El Fasher, au Soudan
Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le président de la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a exprimé sa profonde préoccupation face à l'escalade de la violence et aux atrocités signalées dans la ville soudanaise d'El Fasher, après sa prise de contrôle par les Forces de soutien rapide (FSR).
“Le président condamne avec la plus grande fermeté les graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, notamment les crimes de guerre présumés et les assassinats ethniques de civils. Il rappelle à toutes les parties leurs obligations, en vertu du droit international, de protéger les civils et prévient que les auteurs de tels actes odieux devront rendre des comptes”, a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l'Union africaine.
M. Youssouf a appelé à une “cessation immédiate des hostilités et à l'ouverture de couloirs humanitaires afin de permettre à l'aide humanitaire d'atteindre les populations touchées ”. Il a souligné qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire à la crise soudanaise et a exhorté tous les acteurs à engager le dialogue et à s'engager en faveur d'un processus politique pacifique et inclusif.
“Le Président réaffirme la solidarité de l’Union africaine avec le peuple soudanais et son soutien indéfectible à ses aspirations à la paix, à l’unité et à la démocratie ”, a dit M. Youssouf.
Le Secrétaire exécutif de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), le Dr Workneh Gebeyehu, a également exprimé sa profonde inquiétude face à la dégradation de la situation dans la ville soudanaise d'El Fasher après que les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la ville à la suite de violents combats avec les Forces armées soudanaises (FAS).
Selon un communiqué de presse de l'IGAD, le Dr Gebeyehu “ condamne fermement tous les actes de violence contre les civils et appelle à une cessation immédiate des hostilités ”. Il a souligné que les souffrances des civils au Soudan doivent cesser et que toutes les parties ont le devoir moral et juridique de respecter le droit international humanitaire, de protéger les vies et de permettre un accès humanitaire sans entrave.
Le Secrétaire exécutif a, en outre, exhorté les partenaires régionaux et internationaux à agir rapidement pour soutenir les efforts humanitaires et promouvoir le dialogue en vue d'une paix inclusive et durable au Soudan. “ L'IGAD est prête à soutenir tous les efforts sincères visant à mettre fin aux combats et à assurer la protection des civils ”, a déclaré le Dr Workneh.
Les Forces de soutien rapide paramilitaires ont annoncé dimanche avoir pris le contrôle total du commandement de la 6e division d'infanterie de la ville, principale base de l'armée soudanaise dans l'Etat du Darfour-Nord, à l'issue de violents combats. Ce coup dur a été porté aux Forces armées soudanaises dans cette guerre sanglante qui dure depuis plus de deux ans.
Lundi, première réaction depuis l'entrée et la prise de la ville par les FSR, le lieutenant-général Abdul Fatah Al Burhan, chef d'état-major de l'armée soudanaise, a déclaré que le commandement des FAS sur le terrain, y compris le comité de sécurité, avait décidé de quitter la ville après qu'elle ait été systématiquement détruite et massacrée de civils.
D'après lui : “ Nous avons convenu avec eux de quitter la ville et de nous rendre en lieu sûr afin d'épargner la destruction aux autres citoyens et au reste de la ville». "En tant que peuple soudanais, nous demanderons des comptes à ces criminels”. Nous, en tant que Soudanais, exigerons réparation au nom de notre peuple qui a été lésé et blessé par ces mains traîtresses et hostiles, des mains qui n'appartiennent pas au peuple soudanais.
Selon le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), de graves atrocités, notamment des exécutions sommaires, seraient perpétrées à El Fasher, capitale régionale du Darfour, au Soudan, par la milice des Forces de soutien rapide (FSR).
L'agence a indiqué avoir reçu des informations faisant état d'exécutions sommaires de civils tentant de fuir El Fasher, dernier bastion du gouvernement militaire soudanais – avec des indications de motivations ethniques – et d'anciens combattants ayant déposé les armes, ce qui est interdit par le droit humanitaire.
“Le risque de nouvelles violations et atrocités à grande échelle, motivées par des considérations ethniques, à El Fasher augmente de jour en jour ”, a averti Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
“Des mesures urgentes et concrètes doivent être prises pour garantir la protection des civils à El Fasher et un passage sûr pour ceux qui tentent de rejoindre une sécurité relative”.
-0- PANA MA/NFB/IS/SOC 28oct2025


 
               
               
               
              

