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Le Soudan dénonce le « silence international » face aux crimes commis au Darfour

Port Soudan, Soudan (PANA) - Le gouvernement soudanais a condamné, dimanche, ce qu'il a qualifié de « silence » de la communauté internationale face aux « crimes » commis par les Forces de soutien rapide (RSF), une milice paramilitaire, contre les civils et les personnes déplacées et assiégées au Darfour et dans d'autres régions du pays touchées par la guerre.

 

Le Conseil souverain soudanais, présidence collective dirigée par le lieutenant-général Abdul Fatah Burhan, a déclaré que le gouvernement soudanais « condamne le silence international persistant face aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité commis par la milice terroriste Al-Dagalo (RSF) contre les civils à El Fasher et dans d'autres villes soudanaises ».

 

Un communiqué de presse publié par la présidence cite une liste de ce qu'elle décrit comme des crimes contre les personnes, en particulier les civils déplacés à l'intérieur du pays, des meurtres systématiques fondés sur l'appartenance tribale, le nettoyage ethnique et le ciblage délibéré des installations de services et d'infrastructures, des camps de personnes déplacées et des abris.

 

La présidence a déclaré qu'il s'agissait d'un « mépris flagrant des résolutions du Conseil de sécurité et d'une indifférence à l'égard du droit international humanitaire ».

 

Elle a fait valoir que ces crimes nécessitent un soutien international pour aider le Soudan à éradiquer cette « milice terroriste » et à traduire en justice ses dirigeants et ceux qui les soutiennent et les aident à commettre ces crimes contre des civils innocents.

 

Le communiqué déplore que les attaques perpétrées vendredi et samedi, au cours desquelles au moins 60 civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés lors d'un bombardement mené par la RSF contre un refuge pour civils déplacés à El Fasher, la capitale de l'Etat du Darfour-Nord, ne feront que renforcer la détermination du peuple soudanais à maintenir sa position ferme sur la nécessité « d'éliminer cette milice, qui déstabilise la région et le monde ».

 

La RSF et les forces armées soudanaises ont été accusées de « pratiques généralisées de détention arbitraire, de torture et de mauvais traitements infligés aux détenus » dans le cadre de la guerre qui sévit dans ce pays d'Afrique de l'Est.

 

La Mission d'enquête internationale indépendante des Nations unies pour le Soudan a récemment déclaré que la RSF et l'armée avaient recouru « au viol et à d'autres formes de violence sexuelle, à des arrestations et détentions arbitraires, ainsi qu'à la torture et aux mauvais traitements ».

 

La guerre a éclaté en avril 2023 et a provoqué l'une des plus grandes crises humanitaires au monde, avec quelque 30 millions de personnes ayant besoin d'aide. Des maisons, des hôpitaux et des écoles ont été détruits, et les services de base ont cessé de fonctionner. La malnutrition et l'insécurité alimentaire sont en hausse, selon l'ONU.

-0- PANA MO/MA/MTA/IS/SOC 12oct2025