La situation sous contrôle au Darfour occidental, selon les autorités soudanaises
Khartoum, Soudan (PANA) - Les autorités soudanaises assurent que les renforts sécuritaires envoyés dans l'Etat du Darfour occidental, suite à des violences ayant coûté la vie à au moins 83 personnes dont des femmes et des enfants, ont pris le contrôle de la situation.
Ces renforts ont été dépêchés pour protéger les citoyens et les biens après les affrontements intercommunautaires qui ont également fait plus de 160 blessés, causé la destruction de plusieurs maisons et le déplacement d'environ 50 000 personnes.
Un couvre-feu a été imposé dans la localité.
Selon l'agence soudanaise de presse, SUNA, les forces militaires "ont imposé le contrôle sur les violences tribales" qui ont été rallumées lundi matin dans l'Etat du Sud-Darfour entre les tribus Rezaigat et Fallata, suite au meurtre d'un berger.
Elle note que le gouverneur de l'Etat du Sud-Darfour, Musa Mahdi, a confirmé la recrudescence du conflit tribal dans la zone, ayant entraîné plusieurs morts et blessés, après que des hommes armés ont attaqué le village d'Al-Taweel, dans l'Est de la localité de Geraida située à 85 km de la ville de Nyala, capitale de l'Etat.
Il indique que des forces supplémentaires ont été envoyées dans l'Etat voisin du Darfour Oriental pour empêcher la propagation de la violence.
Selon SUNA, l'Etat du Sud-Darfour a déployé d'importantes forces militaires dans la zone le mois dernier, après l'augmentation des différends tribaux dans le Sud de l'Etat entre les Fallata et les Masaleet d'une part, et les Rezaigat et les Fallata d'autre part.
Le ministre de la Défense, le général Yassin Ibrahim, s'exprimant dimanche lors d'une réunion d'urgence, a dit qu'une commission sera mise en place pour déterminer la cause de ce problème.
Le gouvernement va également renforcer les lois, compléter le redéploiement des forces conjointes pour protéger les civils et mettre en œuvre d'urgence des opérations conjointes afin de collecter les armes à feu illégales, a-t-il dit.
Selon SUNA, les violences ont débuté samedi après qu'un groupe de miliciens armés a attaqué la ville d'Al-Genaina, capitale de Genaina, dans le Darfour Occidental.
L'attaque a ciblé le camp de Kerainding pour personnes déplacées.
D'après les informations données par la presse, les violences ont opposé la tribu Massalit aux nomades arabes et ont dégénéré en combats impliquant des miliciens armés.
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est déclaré profondément préoccupé et a demandé aux autorités soudanaises de "déployer tous les efforts possibles" pour désamorcer la situation et protéger les civils.
Dans un communiqué rendu public par son porte-parole, il les a appelés à "mettre fin aux combats, à rétablir la loi et l'ordre et à assurer la protection des civils, conformément au Plan national du gouvernement pour la protection des civils".
Les violences ont éclaté environ deux semaines après la fin de la Mission de maintien de paix hybride Union africaine-Nations unies (MINUAD) en fin 2020.
La MINUAD devrait se retirer totalement en fin juin 2021.
Le Darfour est une région presque aussi grande que l'Espagne. Elle est en proie à des conflits et tensions intercommunautaires depuis des années.
Des millions de personnes ont été déplacées par les violences, dont beaucoup ont fui au Tchad voisin.
Pour l'Association des professionnels soudanais (SPA-anglais), la déclaration d'état d'urgence et de couvre-feu dans l'Etat du Darfour occidental ne suffit pas, à moins que cela soit suivi par des mesures de contrôle des groupes armés.
Il faut également le maintien de la loi et l'ordre et des procédures juridiques urgentes pour contrôler la prolifération des armes, en plus d'empêcher l'utilisation des armes à feu et des forces de sécurité contre les civils.
Pour la SPA, ce genre d'incidents confirme que la prolifération des armes dans tout le Soudan, et dans la région du Darfour en particulier, est l'une des principales raisons à l'origine de la dégradation de la sécurité et de la persistance des attaques contre les civils.
-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 19jan2021