Agence Panafricaine d'information

Des dizaines de morts et retour au calme avec l’enquête menée sur les affrontements communautaires au Darfour

Khartoum, Soudan (PANA) - Le Croissant-Rouge soudanais a indiqué, jeudi, qu'au moins 48 personnes avaient été tuées ces deux derniers jours à Genaina, dans l'Ouest du Soudan, près de la frontière avec le Tchad, lors d'affrontements entre deux communautés.

 

Le gouvernement de Khartoum a envoyé une délégation de haut niveau dirigée par le premier Vice-président du Conseil souverain, le général de corps d’armée, Mohamed Hamdan Daglo et par le Premier ministre, Abdalla Hamdouk, pour aider à calmer la situation. La délégation a contribué à mettre fin à l'escalade et a mis sur pied une commission chargée de déterminer le nombre exact de morts, de blessés et d’identifier les responsables de l'incident.

 

Mais jusqu'à présent, aucun chiffre officiel n'a été communiqué, si ce n'est le chiffre initial de huit morts et d'une douzaine de blessés qui ont été évacués vers Khartoum entre autres villes voisines.

 

Toutefois, le Croissant-Rouge soudanais, dans son rapport de Genaina, à plus de 750 km à l'Ouest de Khartoum, a indiqué qu'au moins 241 personnes ont été blessées, dont certaines gravement, tandis que 48 ont été tuées ou "envoyées à la morgue locale".

 

Il n'a pas parlé des personnes enterrées par leurs proches, s'il y en a, car habituellement au Soudan, les communautés locales s'empressent d'enterrer leurs morts pour leur rendre hommage.  

 

Mais le deuxième homme fort de la présidence soudanaise, le général Daglo, a affirmé qu'il n'y avait pas d'éléments étrangers dans ces affrontements entre les deux communautés locales.

 

"Nous ne devrions pas mettre notre échec sur le compte d'un élément étranger. Ces incidents sont le fait de la population locale. Nous ne voulons donc pas que ces incidents passent pour quelque chose d'ordinaire, non. Nous voulons tirer des leçons de ces incidents et du comité des erreurs. Nous ne voulons pas accuser des éléments étrangers d'être derrière ces événements", a-t-il souligné dans un communiqué aux médias locaux.

 

"Nous voulons que ceux qui ont été impliqués dans ces incidents soient tenus pour responsables. Ceux qui ont commandité ces affrontements doivent être tenus pour responsables. Nous attendrons les conclusions de l'enquête qui a commencé maintenant. Nous allons mettre les points sur les i en ce moment-là. Quiconque se trouve derrière cette sédition en fera le frais", a-t-il souligné.

 

Le Premier ministre soudanais, Dr Abdalah Hamdouk, a entre temps lancé un appel aux dirigeants locaux des Forces de la liberté et du changement (FFC) qui ont apporté le nouveau changement au Soudan pour qu'ils "contribuent efficacement au maintien de la sécurité" dans la ville de Genaina.

 

Les affrontements ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi et se sont poursuivis jusqu'à ce que de nombreuses propriétés privées soient incendiées ou pillées, en particulier dans les camps de personnes déplacées adjacents à la ville.

 

Le Darfour-Ouest est l'un des six États, de la taille de la France, qui ont été le théâtre de la rébellion qui a envahi la plus grande partie de la région.

 

Il y a environ trois ou cinq ans, des affrontements avaient eu lieu entre les nomades arabes et les agriculteurs sédentaires au sujet des pâturages.

 

En 2019, la situation est revenue à une paix presque parfaite. Le début de l'année 2020 a enregistré cet incident communautaire à l'intérieur de l'une des six capitales, le premier du genre depuis 2003.

-0- PANA MO/RA/ASA/IS 02janv2020