Le Secrétaire général de l'ONU s'alarme de l'offensive des rebelles du M23 en RDC
New York, Etats-Unis (PANA) - A la suite d'une nouvelle offensive menée ces derniers jours par les rebelles du M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), le chef de l'ONU a exprimé son inquiétude face au « bilan dévastateur » pour les populations civiles.
Dans un communiqué publié par son porte-parole, le Secrétaire général Antonio Guterres a noté que les rebelles soutenus par le Rwanda, se sont emparés de Sake, dans le Sud-Kivu, « ce qui accroît la menace » pesant sur la capitale régionale, Goma, tout cela « augmentant la menace d'une guerre régionale ». Le Rwanda nie toute implication directe avec les combattants du M23.
Depuis que la mission de l'ONU s'est retirée du Sud-Kivu en juin 2024, les soldats de la paix ont défendu des positions clés dans le Nord-Kivu, notamment à Goma et à Sake, où les affrontements entre le M23, les forces armées congolaises et d'autres groupes armés se sont poursuivis, a rapporté UN News.
Les récents combats dans le village de Bweremana, au nord de Minova, ont fait au moins 10 morts et déclenché des déplacements massifs vers Kalehe, Goma et Rusayo, laissant plus de 250 000 personnes déplacées, a déclaré la mission de maintien de la paix de l'ONU, la MONUSCO.
« Le Secrétaire général appelle le M23 à cesser immédiatement son offensive, à se retirer de toutes les zones occupées et à respecter l'accord de cessez-le-feu du 31 juillet 2024 », a déclaré le chef de l'ONU.
Il a ajouté qu'il était profondément troublé par le dernier rapport du Groupe d'experts établi en vertu de la résolution 1533 du Conseil de sécurité, qui soulignait « la présence de troupes rwandaises sur le sol congolais et le soutien continu au M23 ».
« Il appelle toutes les parties impliquées dans le conflit en cours dans l'Est de la RDC à respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC et à mettre fin à toutes les formes de soutien aux groupes armés, qu'ils soient congolais ou étrangers.
M. Guterres a également réaffirmé son « soutien indéfectible » au processus de paix de Luanda mené par le président angolais João Lourenço pour désamorcer les tensions entre la RDC et le Rwanda.
Les pourparlers de médiation ont débuté dans la capitale angolaise en juin 2022. Le chef de l'ONU a félicité le président angolais pour les progrès réalisés jusqu'à présent.
« Il exhorte les parties à rester engagées dans le processus de Luanda et à maintenir l'élan sur la neutralisation des FDLR (groupe rebelle hutu composé de réfugiés rwandais exilés) et le retrait des forces rwandaises, ainsi que l'opérationnalisation rapide du mécanisme de vérification ad hoc renforcé».
Le chef de l'ONU a exhorté toutes les parties aux combats à respecter les droits de l'homme et le droit humanitaire international, notamment en garantissant un accès immédiat et sans entrave aux populations qui ont besoin d'une aide humanitaire.
« Il réaffirme la détermination de la MONUSCO à mettre en œuvre son mandat de protection des civils. Il condamne fermement toute action de toute partie qui met en danger la sûreté et la sécurité des casques bleus et du personnel civil de l'ONU », indique le communiqué.
-0- PANA MA/MTA§IS/SOC 24janv2025