Abdulhamid Aldabaiba défend la légitimité du gouvernement libyen d'unité nationale
Tripoli Libye (PANA) - Le Premier ministre du gouvernement libyen d'unité nationale, Abdulhamid Aldabaiba, a affirmé que son gouvernement “tire sa légitimité de l'Accord politique contenu dans la Déclaration constitutionnelle”, répondant ainsi au président du Parlement, Aguila Saleh, qui estime que le mandat du gouvernement est arrivé à son terme.
Pour Abdulhamid Aldabaiba, son gouvernement “considère ces affirmations répétitives” faites par le Parlement sur le “retrait de la confiance au gouvernement ” comme de simples “points de vue politiques sans effet” et “ne vont rien changer à la situation actuelle”.
Le président du Parlement élu a estimé que c'est le gouvernement désigné par les parlementaires et dirigé par Oussama Hamada qui est légitime, conformément au mémorandum présenté par 50 députés.
Dans un communiqué publié sur la page Facebook du gouvernement, M. Aldabaiba a précisé que son gouvernement “se conforme aux recommandations et décisions de l'Accord politique qui stipule que les missions du gouvernement prennent fin après la tenue des élections présidentielle et législatives qui mettent fin à la longue période de transition vécue par le pays”.
“Aguila Saleh a rencontré plusieurs députés qui occupent leurs postes depuis d'une décennie et demie pour annoncer à l'issue de la rencontre une série de décisions dont la forme et fond ont été répétés plusieurs fois”, a dit Abdulhamid Aldabaiba.
Il a considéré quele président du Parlement a tenu des séances sans quorum, sans transparence et sans se conformer à l'Accord politique et à la Déclaration constitutionnelle". Il a, à cet égard, accusé le président du Parlement de “faire des annonces répétitives sur le retrait de confiance au gouvernement et l'institution du gouvernement parallèle dont les portefeuilles formels n'ont aucun effet” sur la vie des populations.
“Le gouvernement libyen d'unité nationale considère que ces décisions ne changent rien à la réalité" et qu'elles émanent d'une partie qui cherche à rester le plus longtemps possible à la tête du pouvoir législatif, a-t-il ajouté.
Le président du Parlement, Aguila Saleh, avait annoncé que 50 députés ont présenté un mémorandum destiné à mettre fin au mandat du gouvernement de Abdulhamid Aldabaiba tout en considérant l'engouement désigné par le Parlement et dirigé par Oussama Hamada comme le seul légitime.
Le mémorandum avait aussi retiré la direction du commandement général de l'armée de la présprésidence Conseil présidentiel pour la confier au Parlement.
M. Salah a lu mardi devant une séance plénière du Parlement une déclaration dans laquelle il affirmé : "le Parlement a mis fin au mandat du gouvernement libyen d'unité nationale et considère le gouvernement de Oussama Hamada comme légitime et en fonction jusqu'à l'instauration d'un gouvernement d'unité nationale. Dans la même déclaration, il a indiqué que l'État-major de l'armée est assuré désormais par le président du Parlement conformément à la Déclaration constitutionnelle et à la résolution du Parlement.
De son côté, le membre de la Présidence du gouvernement Abdullah Lafi a estimé que les autorités à la tête du gouvernement libyen d'unité nationale tirent leur légitimité de la Déclaration constitutionnelle et “toutes les démarches contraires sont nulles et non avenues”.
“La Présidence du gouvernement est issue de l'Accord entre les parties nationales et internationales et la résolution instituant sa création a été soutenue par le Conseil de sécurité lors de la conférence de Berlin en 2020”, a rappelé M. Lafi, ajoutant que les prérogatives du Conseil présidentiel sont déterminés par l'article 64 de l'Accord politique qui a instauré le dialogue politique libyen duquel est issue la feuille de route sur la période préalable à la solution globale.
“Tout amendement destiné à destituer les autorités politiques et leurs prérogatives nécessite la révision des textes de l'Accord politique et la feuille de route ” et toute autre démarche “est sans fondament”, a dit Abdullah Lafi.
M. Lafi a appelé la Mission des Nations Unies en Libye à déployer davantage d'efforts pour convaincre les parties à rapidement se rencontrer pour se pencher sur les questions urgentes, indiquant que les mesures telles que celles prises par le président du Parlement sont "de nature à relancer la crise avec des affrontements armés.
Les observateurs estiment que la guerre des communiqués entre le Parlement et le gouvernement libyen d'unité nationale laisse présager l'approfondissement du différend entre les parties qui dominent actuellement la scène politique en Libye, bloquant davantage la réconciliation nationale et rendant plus difficile la tenue des élections présidentielle et législatives.
-0- PANA AD/IN/JSG/SOC 14août2024