Agence Panafricaine d'information

Plaidoyer pour une politique de budgétisation sensible au genre

Cotonou, Bénin (PANA) - Les participants au onzième forum régional africain pour le développement durable (FRAAD) ont plaidé, vendredi à Kampala(Ouganda), pour une politique de budgétisation sensible au genre, à travers une déclaration rendue publique au terme de leurs travaux.

 

En ce qui concerne l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, il est indispensable de « mettre en œuvre une conception, une planification et une budgétisation des politiques et des systèmes de financement tenant compte de la dimension de genre, en vue d’allouer davantage de ressources à des initiatives tenant compte de la dimension de genre et de promouvoir des approches durables, inclusives, fondées sur la science et sur des données probantes pour favoriser la création d'emplois et le bien-être économique des femmes et des adolescentes, y compris celles qui sont handicapées », selon une déclaration lue à la fin de ce forum qui porte sur le thème « «Stimuler la création d’emplois et la croissance économique grâce à des solutions durables, inclusives et fondées sur des données scientifiques et factuelles pour le Programme 2030 et l’Agenda 2063 ».

 

Les participants ont également recommandé de donner la priorité à l’application des lois sur l’égalité entre les hommes et les femmes et à l’élimination des lois et pratiques discriminatoires qui empêchent les femmes et les filles d’obtenir un emploi rémunéré.

 

Le FRADD 11 a aussi recommandé de promouvoir l’accès des femmes, des jeunes et des enfants à la science et à la technologie, élargir les possibilités d'apprentissage numérique, d'alphabétisation et de renforcement des capacités, s'attaquer aux risques et aux défis découlant de l'utilisation des technologies et doter les femmes et les filles de compétences pour les emplois verts et les actifs productifs afin de favoriser des moyens de subsistance résilients face aux changements climatiques et une croissance économique durable.

 

La déclaration prône également de garantir l'autonomisation économique des femmes en favorisant l'accès des femmes et des filles au crédit, le renforcement des capacités entrepreneuriales, l'inclusion financière et l'alphabétisation financière, et promouvoir le respect, la protection et la réalisation des droits des femmes à l’emploi et sur le lieu de travail.

 

Selon les documents de base qui ont meublé les travaux de cette rencontre, il est essentiel de mettre en place un cadre juridique solide promouvant l’égalité des sexes pour favoriser un changement porteur de transformation. 

 

Entre 2020 et 2022, plusieurs pays africains ont fait des progrès remarquables dans la mise en place de cadres juridiques pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, et il existe une corrélation étroite entre l’adoption de lois équitables qui facilitent l’accès des femmes au monde du travail, débouchés sur le marché du travail mieux équilibrés et une amélioration du capital humain.

 

Toutefois, l’amélioration de l’inclusion économique des femmes n’a guère progressé, en particulier en Afrique du Nord. En 2022, l’Afrique se situait à 20,3 points de pourcentage en dessous du niveau mondial pour la mise en œuvre de cadres juridiques qui promeuvent, font respecter et suivent l’application du principe de l’égalité des sexes au regard de l’emploi et des avantages économiques.

 

En Afrique, fait-on remarquer, la prédominance du mariage d’enfants reste alarmante avec environ 30% des femmes âgées de 20 à 24 ans ayant été mariées avant l’âge de 18 ans. 

 

Entre 2017 et 2022, les progrès réalisés ont été modestes, avec une réduction de seulement 2,1 points de pourcentage en ce qui concerne cette mesure. 

 

Parmi les sous-régions, c’est en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest que les mariages précoces posent le plus de problèmes. 

 

En revanche, la situation est meilleure en Afrique du Nord, où les taux de mariage d’enfants sont nettement inférieurs à la moyenne mondiale.

 

Le Forum qui a pris fin vendredi a réuni des ministres, des représentants de haut niveau des gouvernements africains, de la Commission, économique pour l’Afrique (CEA), des organismes intergouvernementaux, des organismes et des institutions spécialisées des Nations Unies, d’autres organisations internationales, des grands groupes et autres parties prenantes.

-0- PANA IT/IS/SOC 13avr2025