Le chef de l'UNICEF demande un rétablissement urgent de la sécurité dans la bande de Gaza face à de « nouvelles horreurs »

New York, Etats-Unis (PANA) - Le chef du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a lancé un appel, mercredi, pour une amélioration immédiate de la situation sécuritaire à Gaza, où des conditions opérationnelles dangereuses et des attaques contre les travailleurs humanitaires continuent d'entraver l'acheminement de l'aide aux communautés dans le besoin.

« Tout simplement, nous ne disposons pas dans la bande de Gaza des conditions nécessaires à une intervention humanitaire solide », a déclaré la Directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell, dans un communiqué publié à la suite d'une attaque contre l'un des véhicules de l'agence et du dernier ordre d'évacuation israélien à Khan Younis.

Mme Russell a commencé par reconnaître les conditions désastreuses qui règnent à Gaza, où « chaque semaine qui passe, les familles sont confrontées à de nouvelles horreurs ».

Elle a indiqué que les attaques dévastatrices contre les écoles et les sites hébergeant des personnes déplacées se poursuivent, tuant des centaines de Palestiniens supplémentaires et mettant à rude épreuve les hôpitaux déjà surchargés de l'enclave.

« Nous voyons des enfants qui ont résisté à des blessures antérieures et qui sont à nouveau blessés. Des médecins et des infirmières qui, faute de moyens, s'efforcent de sauver des vies. Des milliers de garçons et de filles malades, affamés, blessés ou séparés de leur famille », a-t-elle déclaré.

« La violence et les privations laissent des cicatrices permanentes sur leurs corps et leurs esprits vulnérables. Et maintenant, avec l'effondrement de l'assainissement et du traitement des eaux usées, le virus de la polio s'ajoute à la liste des menaces, en particulier pour les milliers d'enfants non vaccinés ».

Entre-temps, « alors que les familles sont sans cesse contraintes de se déplacer pour échapper à la violence immédiate, la situation humanitaire est plus que catastrophique », a-t-elle ajouté.

Bien que l'UNICEF et les autres agences humanitaires fassent tout ce qu'ils peuvent pour répondre à la situation, « la situation désastreuse et les attaques contre le personnel humanitaire continuent d'entraver nos efforts ».

Mardi, un véhicule de l'UNICEF clairement identifié a été touché par des balles alors qu'il attendait à un point d'arrêt désigné près du poste de contrôle de Wadi Gaza.  Il s'agissait de l'un des deux véhicules qui allaient chercher cinq jeunes enfants pour les remettre à leur père après que leur mère a été tuée.

« Heureusement, personne n'a été blessé et l'équipe a réussi à réunir la famille », a-t-elle déclaré. « Pourtant, dans cet incident, comme dans d'autres avant lui, les conséquences humanitaires auraient pu être terribles.

Affirmant que les conditions qui règnent à Gaza ne permettent pas d'apporter une réponse humanitaire solide, elle a déclaré que «l'acheminement de l'aide doit se faire sans entrave et que l'accès doit être régulier et sûr ».

Depuis près de neuf mois, l'aide arrive au compte-gouttes, les civils sont privés d'approvisionnement et le secteur commercial est décimé.

Il en résulte une concurrence accrue pour le peu d'aide disponible, la contrebande de marchandises vers Gaza et le pillage de plus en plus organisé des fournitures d'aide qui « non seulement entrave nos efforts pour atteindre les familles vulnérables, mais met en danger nos équipes et les civils que nous aidons ».

La situation est exacerbée par les conditions de travail sur le terrain, a-t-elle poursuivi, notant qu'au moins 278 travailleurs humanitaires ont déjà été tués à ce jour - un nombre record - tandis que d'autres sont mis en danger ou empêchés de faire leur travail.

« Nous avons besoin d'une amélioration immédiate de l'environnement sécuritaire, y compris la sécurité des camions de livraison de l'aide, afin de permettre aux travailleurs humanitaires d'atteindre en toute sécurité les communautés qu'ils ont l'intention de servir », a déclaré Mme Russell.

« Plus important encore, nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat et durable".

La responsable de l'UNICEF a appelé toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international et à protéger les civils et les infrastructures civiles.

« Il est grand temps que cette crise prenne fin, que les otages soient rendus à leurs familles et que les enfants de Gaza aient un avenir sain et sûr », a-t-elle déclaré.

-0- PANA MA/RA/BAI/IS/SOC 24juil2024