Le président sortant de la CUA, Moussa Faki, dresse un bilan personnel et fustige les dirigeants africains
Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le président sortant de la Commission de l'Union africaine (CUA), Moussa Faki, a livré samedi une réflexion personnelle sur son mandat de huit ans à la tête de l'organisation continentale, affirmant que la responsabilité des lacunes devrait être partagée par tous les organes.
Dans son dernier discours prononcé lors de la 38ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernements de l'Union africaine (UA), M. Faki a déclaré qu'une évaluation "modeste mais rigoureuse" de son mandat ne serait pas complète sans l'acceptation de la responsabilité générale.
Le président sortant a pointé du doigt les chefs d'Etat africains pour leurs " divisions insupportables" sur la question de savoir qui doit représenter le continent dans les différents forums internationaux, ainsi que les blocs économiques régionaux pour leurs " violations flagrantes " des principes de l'UA en matière de démocratie et de bonne gouvernance.
M. Faki faisait référence au fléau persistant des coups d'Etat militaires et à la lenteur du retour à la démocratie dans cinq pays d'Afrique.
Le Burkina Faso, le Gabon, le Mali, le Niger et le Soudan ont été suspendus de l'UA en raison de l'existence de gouvernements militaires au pouvoir.
L'UA a interdit les gouvernements militaires et a adopté des principes interdisant au personnel militaire d'assumer des rôles civils après avoir pris part à un coup d'État militaire.
Les normes exigent que tout le personnel militaire soit responsable devant les autorités civiles.
Le président sortant a déclaré que les décisions de l'UA étaient "traitées de manière partisane", en particulier par les différents blocs régionaux.
Toutefois, M. Faki a exhorté les dirigeants du continent à abandonner ces différentes chartes sur la démocratie et la bonne gouvernance ou à les réviser.
Il a ajouté que des inquiétudes subsistaient quant à la mise en œuvre des décisions relatives au financement national de l'organisation.
Si M. Faki s'est montré impressionné par l'étape franchie dans la création du Fonds africain pour la paix, qui a recueilli 400 millions de dollars de contributions, le financement des soins de santé en Afrique reste un défi majeur.
Il s'est dit impressionné par le travail accompli dans le cadre de la réforme institutionnelle de l'UA, de la création de comités techniques pour chaque secteur et de la reconfiguration de la direction de la CUA.
-0- PANA AO/MA/NFB/IS/SOC 16févr2025