Près de 40.000 réfugiés congolais dont 18.000 enfants assistés par la Croix-Rouge du Burundi
Bujumbura, Burundi (PANA) - La Croix-Rouge du Burundi (CRB) a mis en place « un point de service vital » au nord-ouest du pays, à quelques kilomètres de la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC), « afin d'offrir un abri à près de 40.000 réfugiés dont près de 18.000 enfants », fuyant la guerre civile dans leur pays d’origine, a-t-on appris ce vendredi, d’un communiqué de l’organisme humanitaire national.
La CRB fait état d’une équipe de 500 volontaires qui apporte les premiers secours aux personnes qui arrivent « après des jours de voyage traumatisant ».
Les secours englobent « le soutien en matière de santé mentale, la pulvérisation de désinfectants pour prévenir les maladies, les installations sanitaires comprenant des douches, des latrines et des produits d'hygiène, les moustiquaires, l’assistance spécifique pour les femmes enceintes et les personnes handicapées, la literie, l'eau potable et la nourriture ».
Par ailleurs, les ambulances de la Croix-Rouge sont en attente et ont déjà évacué plus de 120 personnes nécessitant un traitement médical.
« Dans cette foule immense », la CRB indique que les enfants sont séparés de leurs proches et « une équipe spéciale aide à réunir de nombreuses familles en détresse ».
La CRB a encore posté une équipe de nageurs sur la rivière Rusizi, « un dangereux point de passage à la frontière de la RDC et du Burundi, afin de réduire le risque de noyade des personnes déplacées qui entreprennent un voyage désespéré pour se mettre à l'abri des combats dans leur pays d’origine».
Début mars 2025, le bureau local du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), de son côté, faisait état d’environ 65.000 personnes, soit 53 % d’enfants et 51 % de femmes et de filles, qui avaient traversé la frontière de la RDC vers le Burundi voisin, fuyant le conflit armé dans leur pays d’origine.
Ces nouveaux arrivants ont porté à 128.000, le nombre total de réfugiés et demandeurs d’asile de la RDC au Burundi.
La situation reste « très instable » pendant que les gens continuent de traverser la frontière vers le Burundi, selon différentes sources humanitaires dans le pays.
Les évaluations des même sources humanitaires indiquent que « beaucoup de réfugiés congolais sont en mauvais état et souffrent d’une grave détresse émotionnelle ».
Les hostilités qui poussent en exil des masses de gens opposent les forces armées congolaises et leurs alliés aux combattants rebelles du Mouvement du 23 Mars 2009 (M23), soutenu par le Rwanda, selon des rapports onusiens.
Le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, a multiplié ces derniers temps des alertes sur le risque d’un « embrasement généralisé » de la sous-région des Grands Lacs africains du fait des ingérences extérieures non avouées dans le conflit congolais.
Le Burundi maintien une présence militaire jugée « substantielle » au Congo, «en tant que pays invité » par le pouvoir de Kinshasa, dit-on dans les milieux officiels à Bujumbura.
Par peur de l'effet contagion, le Burundi a décidé de fermer préventivement sa frontière terrestre avec le Rwanda depuis bientôt une année.
L’espoir d’un règlement pacifique du confit congolais reste suspendu à l'acceptation d'un dialogue direct entre le pouvoir congolais et la principale rébellion du M23, s'activent certains pays de la sous-région des grands lacs, principalement l’Angola.
Longtemps réticent, le président congolais, Félix Tschisekedi, a donné son accord de principe de se mettre à la même table de négociations avec le M23, tout en le qualifiant de « suppôts du régime rwandais ».
Avec la prise de Goma et de Bukavu, les deux grandes villes de l'Est de la RDC, les rebelles du M23 se sont mis en position de forcer la main au pouvoir de Kinshasa, de l'avis des géopoliticiens des Grands lacs, tout en craignant le risque de “balkanisation” du Congo.
-0- PANA FB/JSG/SOC 14mars2025