Agence Panafricaine d'information

Le chef de l’Etat burundais agacé par le silence de la Communauté internationale sur la guerre en RD Congo voisine

 Bujumbura, Burundi (PANA) - Le fait politico-diplomatique marquant de cette semaine aura été la dénonciation véhémente par le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, du silence de la communauté internationale au moment où la guerre à l’est de la RD Congo voisine a connu de nouveaux développements, avec la prise de Goma par le Mouvement du 23 mars 2009 (M23), une rébellion armée appuyée par le Rwanda, et les menaces « réelles » d’embrasement  du reste de la sous-région des Grands Lacs africains.

D’un ton jamais aussi grave sur des questions diplomatiques, ponctué de coups de poings sur le pupitre, le président Ndayishimiye a martelé que la faute est à la Communauté internationale qui ne s’implique pas assez pour dissuader les tenants dans l’interminable crise congolaise.

Le jeu de la communauté internationale trouble tout aussi les spécialistes de la géopolitique sous-régionales qui notent peu de résultats dans la présence, depuis des décennies, des contingents onusiens de maintien de la paix au Congo.

Plus récemment encore, la Communauté des Etats d’Afrique australe (SADC) a déployé en RD Congo des bataillons de soldats sud africains, tanzaniens, malawites et Burundais.

Des sources onusiennes ont fait état d’au moins 700 tués et près de 3000 blessés, dont des soldats de la SADC, dans la bataille pour le contrôle de Goma, la capitale congolaise du nord et du sud Kivu.

On ignore l’ampleur des dégâts éventuels dans les rangs des militaires burundais qui interviennent principalement dans le cadre bilatéral chez son grand voisin de l’Ouest.

Depuis l’année dernière, le Burundi a décidé de fermer ses frontières terrestres avec le Rwanda, accusé d’être le principal instigateur de la crise congolaise, dans différents rapports onusiens.

Les négociations que prônent la sous-région et certains autres membres de la communauté internationale ne sont pas du goût du pouvoir en place à Kinshasa pour qui le M23 n’est qu’un mouvement « terroriste ».

Luanda et Nairobi sont les deux capitales angolaise et kenyane où a été déjà amorcé un dialogue inter-congolais, mais vite mort-né.

Les nouveaux développements sur le terrain militaire congolais ont poussé la communauté internationale à relancer des appels pressants aux négociations entre toutes les parties prenantes à la crise congolaises, sans toutefois faire changer d’avis le pouvoir de Kinshasa, pour le moment.

Parallèlement aux appels au calme et au cessez-le-feu, certains pays de l’Union européenne préconisent des sanctions ciblées contre les acteurs politiques rwandais dans la crise congolaise.

Le Rwanda, de son côté, répète inlassablement que le M23 est une affaire congolo-congolaise qui ne regarde pas son pays.

On rappelle que le M23 est essentiellement composé de descendants d’immigrants rwandais en RDC.

-0- PANA FB/JSG/SOC 01fév2025