Agence Panafricaine d'information

Les enfants représentent 53 pour cent des réfugiés congolais au Burundi

Bujumbura, Burundi (PANA) - Depuis le début de l’année 2025, environ 65000 personnes, soit 53 % d’enfants et 51 % de femmes et de filles, ont traversé la frontière de la République démocratique du Congo (RDC) vers le Burundi voisin, fuyant le conflit armé dans leur pays d’origine, a-t-on appris ce mardi auprès du bureau local du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). 

Dans un rapport de situation, la même source précise que plus de 55.000 de ces nouveaux réfugiés congolais sont arrivées après le 14 février 2025, portant à 128.000 le nombre total de réfugiés et demandeurs d’asile de la RDC au Burundi. 

La situation reste « très instable » pendant que les gens continuent de traverser la frontière vers le Burundi, souligne l’Agence spécialisée des Nations unies. 

Au départ, l’UNICEF a noté que les personnes arrivaient principalement par la douane de Gatumba, près de Bujumbura, la capitale économique du Burundi. 

Depuis le week-end du 14 février, l’afflux s’est déplacé vers la province de Cibitoke, plus au nord-ouest du Burundi où les réfugiés congolais entrent par des voies informelles, notamment en traversant les rivières, “avec plusieurs cas de noyade”.

Les évaluations des besoins par l’UNICEF indiquent que “beaucoup de réfugiés congolais sont en mauvais état et souffrent d’une grave détresse émotionnelle”.

Par ailleurs, "plusieurs centaines d’enfants non accompagnés et séparés et d’autres enfants très vulnérables » figurent parmi les nouveaux arrivants. 

Compte tenu de l’intensité du conflit en RDC et de ses victimes parmi les civils, l’UNICEF s’attend à ce qu’un nombre important d’enfants soient victimes de violations graves, telles que les meurtres et les mutilations, les violences sexuelles et les recrutements forcés par les parties belligérantes.

Les hostilités qui poussent en exil des masses de gens opposent les forces armées congolaises et leurs alliés aux combattants rebelles du Mouvement du 23 Mars 2009 (M23), soutenu par le Rwanda, selon des rapports onusiens.

Le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, a multiplié ces derniers temps des alertes sur le risque d’un “embrasement généralisé" de la sous-région des Grands Lacs africains du fait des ingérences extérieures non avouées dans le conflit congolais.

Le Burundi maintien une présence militaire jugée « substantielle » au Congo, “en tant que pays invité” par le pouvoir de Kinshasa, dit-on dans les milieux officiels à Bujumbura.

Le Burundi a décidé de fermer préventivement sa frontière terrestre avec le Rwanda depuis bientôt une année.

-0- PANA FB/JSG/SOC 04mars2025