Les organisations humanitaires dénoncent la famine et l'échec global de la guerre sanglante au Soudan
Port Soudan, Soudan (PANA) - Plusieurs organisations humanitaires ont de nouveau dénoncé la situation humanitaire catastrophique au Soudan, alors que la guerre civile sanglante entre dans sa troisième année, et ont insisté pour que la prochaine conférence ministérielle sur le Soudan, qui se tiendra au Royaume-Uni, marque un tournant décisif.
Une déclaration commune indique que plus de 30 millions de personnes, soit près de 65 % de la population soudanaise, ont besoin d'une aide d'urgence pour survivre.
"Les attaques contre les civils sont incessantes. Les femmes et les jeunes filles subissent des violences sexuelles systémiques. L'utilisation signalée du viol comme arme de guerre brosse l'un des tableaux les plus sombres du conflit", ont-ils déclaré.
Pendant ce temps, l'aide vitale est délibérément bloquée alors que la famine s'étend - poussant des communautés entières vers la famine - et que la saison des pluies qui approche menace d'inonder les voies de transport essentielles et de réduire encore l'accès aux communautés qui en ont un besoin urgent.
La déclaration a été publiée par Charlotte Slente, secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés, David Miliband, directeur général de l'International Rescue Committee, Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Reintje van Haeringen, présidente du comité exécutif de CARE International, et Tjada D'Oyen McKenna, directrice générale de Mercy Corps.
La guerre civile au Soudan a éclaté en avril 2023 entre le RSF et le SAF, tuant des dizaines de milliers de personnes et en déplaçant plus de 11 millions à ce jour. Les deux parties ont commis de graves violations du droit international humanitaire, dont certaines s'apparentent à des crimes de guerre, notamment des violences sexuelles à l'encontre des femmes et des jeunes filles.
Les organisations humanitaires ont déclaré que si la communauté internationale a pris des mesures pour atténuer les souffrances, « celles-ci restent trop lentes, trop timides et dangereusement inadéquates ».
La déclaration précise que « la moitié de la population soudanaise est confrontée à une famine sévère ».
Les organisations ont déclaré que les histoires que leurs équipes et leurs partenaires partagent avec nous doivent être un signal d'alarme pour le monde : Un père si désespéré qu'il a tenté de vendre ses trois enfants, espérant que quelqu'un capable de les nourrir les achèterait ; des familles obligées de survivre avec de l'herbe et des feuilles parce qu'il n'y a tout simplement rien d'autre à manger. "Il ne s'agit pas de cas isolés, mais d'une réalité brutale pour des millions de personnes vivant dans des États touchés par des conflits.
Le communiqué indique que plus de 3,7 millions de réfugiés - principalement des femmes et des enfants - ont fui vers les pays voisins à la recherche de nourriture et de sécurité, pour se retrouver dans des conditions tout aussi désastreuses.
"Épuisés et démunis, les réfugiés soudanais qui arrivent au Tchad, au Sud-Soudan et au-delà trouvent des camps surpeuplés, des ressources rares et un système humanitaire poussé à ses limites absolues. La région est à un point de basculement, les tensions s'exacerbant au Sud-Soudan, au Tchad et en Éthiopie.
Les organisations humanitaires ont déclaré que l'incapacité du monde à financer l'action humanitaire au Soudan était devenue « le plus grand obstacle pour sauver des vies ».
Seuls 10 % des 4,1 milliards de dollars demandés cette année pour venir en aide à 20,9 millions de personnes au Soudan ont été obtenus. Les efforts déployés pour aider les réfugiés et les rapatriés dans les pays voisins restent également très insuffisants.
"Ce déficit catastrophique contraint les intervenants locaux soudanais à fermer les cuisines communautaires et les cliniques mobiles qui permettent de sauver des vies. Pourtant, ils constituent l'épine dorsale de la réponse humanitaire, sauvant des vies chaque jour en apportant de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux à ceux qui en ont le plus besoin".
La déclaration indique que la prochaine conférence ministérielle sur le Soudan, qui se tiendra au Royaume-Uni, doit marquer un tournant.
La déclaration appelle les dirigeants mondiaux à « dépasser la rhétorique » et à prendre des mesures immédiates et concrètes pour mettre fin au conflit, protéger les civils, veiller à ce que l'aide parvienne à ceux qui en ont besoin et mettre un terme à l'extension des conditions de famine.
"Il faut pour cela faire face à une vérité brutale : lorsque les financements se tarissent, les gens ne font pas que souffrir, ils meurent. Les organisations humanitaires, y compris les intervenants locaux, ont besoin de ressources maintenant - pas demain, pas après un autre cycle de négociations - pour mettre un terme au nombre quotidien de décès évitables".
Les organisations humanitaires ont déclaré que l'action tardive du monde a déjà coûté d'innombrables vies. "Cela ne peut plus durer.
-0- PANA MA /BAIJSG/SOC 12avr2025
