Les nouveaux dirigeants de l'UA doivent donner la priorité aux droits humains et les défendre, selon Amnesty International
Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Alors que les chefs d'Etat et de gouvernements africains se préparent à nommer la nouvelle équipe dirigeante de l'Union africaine (UA), y compris un nouveau président, au cours du 38ème Sommet de l'Union africaine les 15 et 16 février, Amnesty International demande au nouveau président et à l'UA de donner la priorité aux droits de l'homme.
Dans un communiqué de presse publié jeudi, l'organisation de défense des droits de l'homme note que le sommet intervient dans un contexte d'escalade des conflits en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, où les combats entre les parties belligérantes se sont intensifiés au cours des dernières semaines.
Les guerres dans ces pays laissent des traces de victimes civiles et des centaines de milliers de femmes, d'enfants et d'hommes dans des conditions désastreuses.
Dans d'autres parties du continent, des conflits de longue date, notamment au Sahel et en Somalie, se poursuivent presque sans relâche, indique le communiqué de presse.
Pour Japhet Biegon, coordinateur du plaidoyer pour l'Afrique à Amnesty International, "le prochain président de la Commission de l'Union africaine (CUA) doit placer les droits humains au cœur de l'organisation continentale, en veillant à ce qu'elle réagisse de manière audacieuse et décisive pour protéger les civils dans les conflits armés et mettre fin à la répression exercée par les Etats à l'encontre de ceux qui critiquent leur gouvernement".
Il a ajouté que ce dernier rejoint l'UA à un moment décisif, héritant d'un lot de crises liées aux droits de l'homme qui ne cessent de s'aggraver à travers le continent.
"Le nouveau président devra réagir rapidement et efficacement, en s'appuyant sur l'ensemble des pouvoirs statutaires dont il dispose pour faire pression sur les parties aux conflits afin qu'elles respectent le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits humains".
Selon M. Biegon, Amnesty International a constaté une répression systématique des droits de l'homme par les Etats sur l'ensemble du continent tout au long de l'année 2024.
Entre autres violations, il y a eu une " répression rampante "des opposants et une attaque brutale contre les droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique.
"Amnesty International demande au prochain président de défendre les droits de l'homme dès le premier jour de son entrée en fonction. Il doit systématiquement faire part de ses préoccupations en matière de droits humains, exiger que justice soit rendue aux victimes, garantir l'Etat de droit et interpeller les États qui commettent des violations des droits humains ", a poursuivi M. Biegon.
Le 15 février, les chefs d'Etat et de gouvernement africains procéderont à l'élection des hauts responsables de la Commission de l'Union africaine (CUA), le secrétariat de l'Union africaine.
L'élection portera sur les postes de président et de Vice-président.
Les candidats au poste de président sont Mahmoud Ali Youssouf (Djibouti), Raila Amolo Odinga (Kenya) et Richard Randriamandrato (Madagascar). Le candidat retenu aura un mandat de quatre ans.
-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 14fév2025