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L'ONU intervient pour aider les victimes de violences sexuelles en RDC à se reconstruire financièrement

Goma, RDC (PANA) - Avant la résurgence récente du conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), qui a provoqué une explosion des violences sexuelles, les Nations Unies avaient mis au point un programme visant à aider les survivantes de ces violences à se rétablir économiquement.

 

En 2024, les Nations unies ont apporté leur soutien à la formation de femmes ayant subi des violences sexuelles dans le camp de personnes déplacées de Bulengo à Goma, la principale ville de la province du Nord-Kivu, à la confection de vêtements.

 

L'ONU leur a fourni des machines à coudre pour les aider à se rétablir économiquement dans le cadre d'un projet de résilience visant à donner aux personnes vulnérables les moyens de subvenir aux besoins de leur famille.

 

Ce projet a été mis en œuvre par le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM).

 

Naomie Kianga, dont le nom a été modifié pour préserver sa dignité, a été l'une des bénéficiaires de cette formation en coupe et couture, a rapporté un correspondant de UN News en RDC.

 

Elle raconte l'événement tragique qu'elle a subi suite aux affrontements entre l'armée congolaise et la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23).

 

"Je suis ici de Masisi - Nyamitaba. Nous avons fui la guerre du M23 et les coups de feu. Des gens sont morts, nous avons couru vers Bulengo. Nos proches sont morts sous nos yeux. Mon cousin a reçu une balle dans la jambe ", explique-t-elle, les larmes aux yeux.

 

Au cours de sa vie de personne déplacée, Naomie Kianga dit avoir été violée, avec cinq autres femmes, alors qu'elles cherchaient du bois de chauffage dans les forêts, à environ 4 kilomètres de leur camp.

 

"En raison de la faim qui règne dans le camp, nous sommes allées dans la forêt pour ramasser du bois avec cinq autres mères. En arrivant, nous avons rencontré des bandits inconnus. C'est ainsi que nous avons été violées ", se souvient-elle.

 

Outre les soins médicaux, Naomie Kianga affirme avoir reçu un soutien pour sa formation en coupe et en couture, ainsi qu'un don d'une machine à coudre et de ses accessoires. Cela lui permet de subvenir aux besoins de sa famille, grâce au peu d'argent qu'elle gagne en exerçant ce métier dans le camp de Bulengo à Goma.

 

"Nous avons appris à coudre des vêtements et nous avons reçu chacune une machine à coudre et des accessoires pour que nous puissions subvenir aux besoins de nos familles. C'est le PAM qui nous a aidées avec les machines à coudre ", explique-t-elle.

 

Mais tout cela, c'était avant l'offensive du M23 au Nord-Kivu, marquée par la prise de Goma fin janvier, puis de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, obligeant des centaines de milliers de civils déjà déplacés à fuir.

 

Avant que le conflit n'éclate, Naomie Kianga avait lancé un appel au PAM au nom d'autres femmes déplacées et sans emploi. Elle a demandé une aide à la formation pour d'autres personnes vulnérables qui connaissent des conditions de vie difficiles : « Aidez-nous à former d'autres femmes et filles, afin qu'elles puissent être indépendantes comme nous.

 

Elle a également demandé aux Nations unies de renforcer leur soutien au gouvernement pour rétablir la sécurité dans l'Est de la RDC : " Notre message aux Nations Unies est de soutenir encore plus notre pays pour restaurer la paix".

-0- PANA MA/NFB/IS/SOC 05mars2025