L'ONU lance un plan pour l'égalité des sexes : « Nous nous trouvons à un tournant »
New York, Etats-Unis (PANA) - Le principal responsable de l'aide humanitaire de l'ONU a averti, mercredi, que le système humanitaire mondial avait atteint son point de rupture, les réductions de financement obligeant à prendre des décisions de vie ou de mort quant aux programmes d'aide à maintenir et à ceux à fermer.
Tom Fletcher, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a déclaré aux journalistes lors d'une réunion d'information à New York que la crise actuelle constituait le défi le plus important pour l'action humanitaire internationale depuis la Seconde Guerre mondiale.
« Nous étions déjà débordés, manquions de ressources et étions littéralement attaqués, l'année dernière ayant été l'année la plus meurtrière jamais enregistrée pour un travailleur humanitaire. Mais la situation est bien plus difficile pour les plus de 300 millions de personnes que nous aidons », a-t-il déclaré.
« Le rythme et l'ampleur des coupes budgétaires constituent un choc sismique pour le secteur [...] de nombreuses personnes mourront parce que l'aide se tarit. En ce moment même, des programmes sont interrompus, du personnel est licencié et nous sommes contraints de choisir les vies à privilégier ».
Les crises humanitaires se déroulent dans un contexte d'instabilité, de conflits croissants, de chocs climatiques et de ralentissements économiques qui ont laissé des millions de personnes supplémentaires dans le besoin d'assistance, selon UN News.
Cependant, plutôt qu'une augmentation de l'aide, les Nations unies et leurs partenaires sont confrontés à de graves déficits de financement, ce qui les oblige à prendre des décisions difficiles.
M. Fletcher a révélé qu'au cours du seul mois de février, 10% des travailleurs des organisations non gouvernementales (ONG) humanitaires ont été licenciés en raison du manque de financement, tandis que les agences de l'ONU sont obligées de réduire leurs opérations de sauvetage dans de nombreux pays.
« Pour les personnes que nous servons, ces réductions ne sont pas des chiffres budgétaires abstraits, c'est une question de survie », a-t-il souligné.
M. Fletcher, qui dirige également le Comité permanent inter-organisations (IASC) - le consortium mondial de toutes les agences et organisations engagées dans le travail humanitaire - a déclaré qu'il avait présenté un plan en dix points qui se concentre sur deux actions principales : le regroupement et le renouvellement.
Le regroupement consistera à donner la priorité à l'aide vitale, à rationaliser les opérations et à réduire les programmes qui ne peuvent plus être maintenus dans le cadre des contraintes financières actuelles.
Le renouvellement se concentrera sur la réforme du système humanitaire afin d'en améliorer l'efficacité, d'établir de nouveaux partenariats et de trouver d'autres sources de financement.
L'un des éléments clés du plan est le passage à un leadership plus local.
M. Fletcher a demandé aux équipes humanitaires dans les pays de donner la priorité au financement des organisations locales et nationales, en veillant à ce que les personnes les plus proches des crises aient davantage de contrôle sur les ressources.
« Nous devons transférer le pouvoir à nos responsables humanitaires dans les pays et, en fin de compte, aux personnes que nous servons », a-t-il souligné.
Il a reconnu que bon nombre des décisions à venir seront douloureuses, car des programmes vitaux seront inévitablement supprimés. Il a exhorté les organisations humanitaires à être « impitoyables » dans l'élimination des inefficacités et à se concentrer uniquement sur les interventions les plus critiques.
Dans le cadre de ce plan, les coordinateurs humanitaires des Nations unies dans les pays touchés par une crise doivent soumettre des stratégies révisées d'ici vendredi, décrivant la manière dont ils donneront la priorité aux actions urgentes destinées à sauver des vies tout en réduisant ou en interrompant les activités qui ne peuvent pas être maintenues.
Dans le même temps, de nouvelles sources de financement doivent être trouvées et le système humanitaire devra réimaginer ce qu'il fait et comment il le fait.
« Notre mission reste claire : sauver autant de vies que possible avec les ressources dont nous disposons - et non pas avec les ressources que nous souhaiterions avoir », a déclaré M. Fletcher.
-0- PANA MA/MTA/IS 13mars2025