Le Burundi en proie à une crise inédite de réfugiés
Bujumbura, Burundi (PANA) - Le fait humanitaire marquant de cette semaine aura été l’arrivée inédite au Burundi des dizaines de milliers de congolais en civil et en uniforme, suite à l’offensive du Mouvement du 23 mars 2009 (M23, rébellion) dans le Nord et le Sud Kivu, deux provinces de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) voisin, a-t-on noté.
Le Burundi s’était engagé militairement aux côtés des Forces armées congolaise (FARDC), dans le cadre des efforts régionaux visant à contrecarrer différents mouvements rebelles opposés au pouvoir en place à Kinshasa, mais sans grand succès pour le moment.
Devant la progression du M23, appuyé par le Rwanda, selon certains rapports, plus de 40.000 ressortissants congolais, principalement des femmes et des enfants, sont arrivés au Burundi depuis début février 2025, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
L’heure est actuellement à la délocalisation des réfugiés, plus à l’intérieur du Burundi, avec l’aide du HCR et des ses partenaires humanitaires, notamment le programme alimentaire mondial (PAM).
Samedi, un millier de réfugiés congolais a été déplacé de la frontière commune vers Rutana, une province du Sud-Est du Burundi, avec une capacité d’accueil de 10.000 personnes.
Le gouvernement burundais s’est engagé à mettre à la disposition des humanitaires des sites supplémentaires, en cas de besoin.
Mme Brigitte Mukanga-Eno, Représentante du HCR au Burundi, a annoncé que 30.000 autres réfugiés congolais allaient être délocalisés, à compter de lundi.
Les observateurs n’écartent pas l’arrivée de nouveaux réfugiés congolais au Burundi, se fondant sur la progression des hostilités aux portes de Bujumbura.
La situation restait particulièrement confuse ce dimanche dans la ville d’Uvira, située à un jet de pierre de la capitale économique du Burundi.
On ignore pour le moment qui des forces armées congolaises ou du M23 contrôle réellement la cité congolaise des abords du lac Tanganyika, avec 1,6 million d’habitants.
Les premiers réfugiés congolais à échouer au Burundi et dans les pays voisins sont arrivés de Goma, au Nord Kivu, et Bukavu, au Sud Kivu.
Parmi les réfugiés congolais, on dénombre des enfants non accompagnés ou séparés de leur famille.
Les nouveaux réfugiés congolais sont venus s’ajouter à près de 90.000 plus anciens qui vivaient, certains depuis 20 ans, dans cinq camps de l’intérieur du Burundi et d’autres en milieux urbains.
Le Burundi passe subitement de pays « exportateur à pays importateur de réfugiés», de l’avis des commentateurs.
Le plus récent mouvement de populations vers l’extérieur du pays est intervenu suite à la crise électorale de 2015, entrainant le départ en exil de plus de 500.000 burundais, rappelle-t-on.
Le pays a rarement connu une stabilité constante de plus de 15 ans successifs depuis son accession à l’indépendance nationale, en 1962, notent les mêmes analystes.
-0- PANA FB/IS/SOC 23févr2025
