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Prêt de 260 millions de dollars de la BAD à la RDC pour le renforcement du secteur agricole

Abidjan, Côte d'Ivoire (PANA) - La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 260,4 millions de dollars à la République démocratique du Congo pour financer le développement des chaînes de valeur dans le cadre de l'appui au Programme de transformation de l'agriculture (PADCV-PTA).

Le projet, dont le coût total est de 311,6 millions de dollars, est financé par un prêt de 250,4 millions de dollars du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, et un autre prêt de 10 millions de dollars de la Facilité d'appui à la transition, un mécanisme du Groupe de la Banque destiné aux pays en période de transition.

Le gouvernement de la RDC et les bénéficiaires fourniront un financement de contrepartie de 51,2 millions de dollars.

Selon le média de la BAD, le projet contribuera à l'autosuffisance alimentaire du pays en stimulant la production des principales cultures vivrières de base que sont le riz, le manioc, le maïs et le soja.

Cela permettra de réduire considérablement les importations alimentaires à grande échelle - qui s'élèvent à 3 milliards de dollars en 2023, soit 19 % du budget national - et la vulnérabilité du pays aux chocs extérieurs, y compris le changement climatique et les conflits armés.

Plus spécifiquement, le projet vise à reconstituer le capital de départ des chaînes de valeur du riz, du manioc, du maïs et du soja, à améliorer les rendements de manière durable et à structurer et faciliter l'accès des acteurs de ces chaînes de valeur aux marchés et aux financements adéquats.

En conséquence, 295 000 hectares de maïs, de soja, de manioc et de riz seront ensemencés à l'aide de semences améliorées et résistantes au changement climatique.

Quelque 1 600 écoles d'agriculture de terrain et parcelles de démonstration seront mises en place et gérées par des superviseurs pour les activités de vulgarisation, y compris les techniques agricoles intelligentes face au climat.

Le développement de zones de riziculture irriguée permettra d'atteindre des niveaux de production intensifs, avec au moins deux cycles par an.

Le projet mettra à la disposition des producteurs des intrants à crédit en début de campagne, remboursables à la récolte, afin de constituer un fonds de roulement facilitant l'accès à long terme auxdits intrants et des équipements de pré-traitement des produits agricoles (batteuses, vanneuses, bâches/aires de séchage) pour les coopératives d'exploitants de zones rizicoles.

Quelque 600 km de pistes rurales seront aménagés pour désenclaver les bassins de production et faciliter l'accès aux zones de consommation.

Le projet vise également à organiser les acteurs de la chaîne de valeur en sociétés coopératives afin qu'ils puissent bénéficier d'économies d'échelle grâce à des commandes et des ventes groupées.

Il renforcera le pouvoir de négociation et la capacité des petits producteurs à conclure des partenariats « gagnant-gagnant ».

Pour faciliter l'accès au financement, le projet prévoit un mécanisme de financement à coûts partagés.

En outre, il renforcera les capacités de la recherche agricole nationale et des acteurs du système semencier afin de rétablir le capital semencier national.

Le projet sera mis en œuvre dans six provinces, à savoir le Kongo Central, le Kwango, le Maï-Ndombe, le Kasaï Oriental, le Lomami et le Sud-Kivu, des zones qui font partie des bassins d'approvisionnement direct des grandes villes et qui peuvent également approvisionner les pays voisins.

La zone couverte par le projet abrite 24 % de la population congolaise et quelque 900 000 ménages agricoles, y compris les personnes déplacées à l'intérieur du pays, bénéficieront directement du projet.

À terme, le projet devrait permettre d'augmenter les rendements des cultures ciblées de 80 %, de stimuler la production agricole de 1,68 million de tonnes par an et la transformation agricole privée de 4,1 millions de tonnes sur cinq ans, tout en réduisant les importations alimentaires de la RDC de 500 millions de dollars par an.

Toutes les femmes chefs de famille de la région bénéficieront du projet, ainsi que deux millions de ménages, de manière indirecte.

Cela concerne trois des principaux centres urbains du pays, Kinshasa, la capitale, Mbuji-Mayi et Bukavu, où la sécurité alimentaire sera renforcée pour environ 21 millions d'habitants.

Le projet renforcera également l'intégration régionale entre la République démocratique du Congo et l'Angola voisin grâce aux échanges de produits agricoles.

Les autres bénéficiaires du projet sont les services gouvernementaux (unités de recherche agricole, vendeurs de semences, organisations d'agriculteurs), les organisations privées (transformateurs et prestataires de services), les organes régionaux décentralisés et les organisations de femmes et de jeunes.

-0- PANA VAO/MA/MTA/JSG/SOC 19juil2024