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Le gouverneur par intérim de la Banque centrale rassure les Libyens sur le versement des salaires à échéance

Tripoli, Libye (PANA) - Le gouverneur par intérim de la Banque centrale de Libye (BCL), nommé par le Conseil présidentiel libyen, Abdel Fattah Abdel Ghaffar, a rassuré le peuple libyen sur le payement des salaires.

“Nous nous efforcerons de décaisser les salaires dans un délai d'un jour ou deux, et il n'y aura aucun retard dans leur versement à l'avenir”, a martelé M. Abdel Ghaffar, lors de la première conférence de presse, mardi, au siège de la banque à Tripoli, du nouveau Conseil d'administration de la BCL, en présence des médias locaux et internationaux.

Il  a déclaré que la Banque centrale de Libye s'engagera en faveur de la transparence et de la divulgation aux autorités de régulation liées à la banque, et ne cachera aucune des données, notant que le conseil d'administration tiendra sa première réunion officielle ce mercredi, au siège de la Banque centrale, a indiqué un communiqué publié par la banque.

Il a affirmé qu'ils étaient entièrement prêts à confier leurs fonctions au tout nouveau conseil d'administration convenu par toutes les parties, rassurant toutes les parties internationales et locales sur le fait que la nouvelle administration fonctionnera comme une institution et non comme des individus prenant des décisions individuelles.

Le gouverneur par intérim a expliqué que le délai de grâce pour l'acceptation de la coupure de billet de 50 dinars sera probablement prolongé et que le conseil d'administration, réuni ce mercredi, abordera la question de cette coupure, ajoutant qu'ils travaillent actuellement à fournir des liquidités aux banques commerciales.

Il a également indiqué que le nouveau conseil d'administration créera des alternatives avancées pour l'utilisation des liquidités.

Le gouverneur a déclaré que le conseil d'administration s'est adressé au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale  (BM) et les a assurés de leur engagement envers la législation locale et internationale, soulignant que le conseil d'administration travaillera à travers des comités qui travailleront sur des politiques, prenant en compte la gouvernance institutionnelle et la bonne gouvernance, et travaillant à réaliser les principales fonctions de la banque conformément aux normes locales et internationales.

La Banque centrale de Libye est en proie, depuis plusieurs jours, à une crise après que le Conseil présidentiel libyen a annoncé dimanche dernier, la nomination d'un nouveau gouverneur et d'un nouveau Conseil d'administration pour la banque.

Une décision qui a été rejetée par la Chambre des représentants (Parlement) et le Haut Conseil d'État au motif que le Conseil présidentiel n'a pas compétence pour nommer ou révoquer le Gouverneur de la banque.

Le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh a, par ailleurs, envoyé une lettre officielle au procureur général, exigeant qu'une procédure pénale soit ouverte contre toutes les personnes impliquées dans ce qu'il a décrit comme "une prise d'assaut" du siège de la Banque centrale de Libye à Tripoli.

M. Saleh a accusé le Conseil présidentiel et le gouvernement d'unité nationale d'être "derrière cette opération", affirmant qu'il s'agissait de "crimes qui s'élèvent au rang de délits en attaquant le caractère sacré de ce lieu et la liberté de ses employés, en s'emparant des soldes de la banque" et l’arrêt des travaux sur ses systèmes, ce qui a perturbé le travail bancaire en général.

Le crise de la Banque centrale de Libye a commencé à gagner au niveau populaire avec mardi soir, à la Place d'Alger à Tripoli, la capitale, a d'une manifestation organisée par un certain nombre de personnes pour soutenir la décision du Conseil présidentiel concernant la nomination d'un nouveau conseil d'administration de la Banque centrale de Libye pour succéder au gouverneur al-Seddik al-Kebir en poste depuis plus de dix ans.

Les participants à la manifestation ont brandi des banderoles soutenant la décision du Conseil présidentiel concernant la Banque centrale et dénonçant l'ingérence de la Mission des Nations unies en Libye (MANUL) dans les affaires intérieures libyennes et les présidents du Parlement, Aguila Saleh, du Haut Conseil d'Etat, Khaled al-Mechri et l'ancien gouverneur de la banque qu'ils accusent d'avoir accentué leurs mauvaises conditions de vie.

Les participants à la manifestation ont également exprimé leur soutien au Comité suprême pour les dispositions de sécurité, dont la décision de formation a été prise samedi dernier par le Premier ministre du gouvernement d'unité nationale, Abdulhamid Aldabaiba, et ont salué les mesures prises par le comité concernant l'évacuation des quartiers généraux et les bâtiments des institutions civiles par les formations armées.

A noter que la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL)a annoncé lundi son intention de tenir une réunion d'urgence à laquelle participeront les parties concernées par la crise de la Banque centrale de Libye pour parvenir à un consensus basé sur les accords politiques et les lois en vigueur, et sur le principe de l'indépendance de la Banque centrale et afin d'assurer la continuité du service public.

Des observateurs  de la scène en Libye, estiment que cette crise autour de la Banque centrale risque d'approfondir davantage la situation d'instabilité du pays avec le danger de voir s'arrêter les versement des salaires et subventions des denrées de première nécessité ainsi que l'effondrement de la monnaie locale , le dinar en raison de la rareté des devises sur le marché officiel.

La suspension par les autorités de l'Est du pays où se concentrent les principaux site de production et d'exportation du brut, de la production pétrolière principale richesse du pays dont l'Etat tire ses revenus, est de nature, selon ces mêmes observateurs à accentuer la crise économique et contribuer à la détérioration des conditions sécurité et au blocage du processus politique.
-0- PANA BY/JSG/SOC 28août204