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Il faut renforcer la collaboration et la résilience contre les extrémistes violents en Afrique de l'Ouest et au Sahel, selon l’ONU

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - La représentante spéciale adjointe des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Giovanie Biha, a constaté mardi une aggravation de l’insécurité, particulièrement au Sahel, mais elle a cependant salué des avancées positives pour les transitions politiques et la bonne gouvernance.

« L’insécurité s’est à nouveau aggravée dans la région en dépit des efforts déployés par les forces de sécurité nationales et leurs partenaires internationaux », a déploré Giovanie Biha en présentant mardi, au Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

Elle a dénoncé la fermeture forcée dans le Sahel de plus de dix mille écoles et de sept mille centres de santé en raison des attaques de groupes armés, d’extrémistes violents et de réseaux criminels.

« Ces groupes armés non étatiques se battent entre eux pour la suprématie et le contrôle des ressources, poussant les États à la marge et causant une misère indicible à des millions de personnes qui ont dû quitter leurs communautés pour se mettre en sécurité », a-t-elle souligné.

La représentante spéciale-adjointe de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel a appelé le Groupe indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel dirigé par l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, à « trouver des solutions plus innovantes » et générer un engagement national, régional et international pour le changement au Sahel.

De même, elle a confirmé que les pays situés le long de la côte du golfe de Guinée ont connu une augmentation du nombre d’attaques contre leur territoire, menaçant les artères de transport vers les pays sans littoral situés plus au nord, une situation qui rend plus nécessaire l’engagement des dirigeants de la région à des efforts collectifs contre l’insécurité comme la création d’une force conjointe dans le cadre de l’Initiative d’Accra.

Giovanie Biha a aussi souligné le travail effectué par le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) avec les parties prenantes et les partenaires nationaux pour promouvoir le consensus politique et assurer des conditions équitables avant les élections prévues cette année en Afrique de l’Ouest.

Elle a salué, à cet égard, la signature, au Nigéria, d’un « accord de paix historique » entre les partis politiques obtenus avec l’aide de l’UNOWAS, et l’ouverture dans l’Etat de Kaduna, du premier de six forums réunissant les parties prenantes en vue d’élections pacifiques, non sans rappeler que des élections législatives ont eu lieu au Bénin deux jours plus tôt.

La représentante spéciale adjointe a ainsi évoqué une initiative conjointe entre l’UNOWAS et le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique centrale qui a réuni des agriculteurs, des éleveurs et des gouvernements locaux du nord du Bénin avec leurs homologues d’Afrique de l’Ouest et du Centre, afin d’examiner en profondeur les écueils et les opportunités des initiatives d’installation pour les éleveurs.

« Nous avons discuté de solutions qui profitent à toutes les communautés tout en renforçant la collaboration, la confiance et la résilience contre les extrémistes violents qui tentent de s’implanter dans les zones frontalières » a-t-elle souligné.

De plus, elle a mis l’accent sur l’impact des questions environnementales dans la région, rappelant que l’UNOWAS a travaillé avec des groupes de jeunes et de femmes de la région pour promouvoir les meilleures pratiques sensibles aux conflits en matière d’adaptation au changement climatique. Un travail dont les résultats ont été présentés au public lors de la Conférence sur le climat (COP27) à Charm el-Cheikh, en novembre.

Ces projets ont contribué à un nouvel engagement de la CEDEAO et de l’Union africaine à accélérer l’initiative de la Grande Muraille Verte contre l’avancée du désert dans la région.

-0- PANA TNDD/JSG/SOC 11jan2023