Washington demande à la Guinée le retour rapide à l'ordre constitutionnel
Conakry, Guinée (PANA) - Le sous-secrétaire d’État-adjoint américain aux Affaires africaines, Michael Gonzales, a exprimé vendredi face à la presse, à l’issue d’un tête-à-tête avec le Premier ministre guinéen, Mohamed Béavogui, le souhait de Washington de voir rapidement la prise des décisions par la junte militaire pour organiser des élections libres et transparentes, en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
L’émissaire américain, qui a rencontré le président du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), le colonel Mamady Doumbouya, au pouvoir depuis le 05 septembre dernier, plusieurs acteurs socio-politiques, ainsi que des partenaires diplomatiques au cours de son séjour de 72 heures, a dit que son gouvernement attendait avec impatience une feuille de route accompagnée d’un calendrier électoral comportant des mesures tangibles allant dans le sens de l’organisation des élections
Il a souligné « la profonde préoccupation » des États-Unis concernant les développements politiques en Guinée, notamment le coup d’État militaire du CNRD qui a renversé le régime de Alpha Condé, actuellement en résidence surveillée au domicile de son épouse, un logement de fonction de l'Etat, dans la banlieue de la capitale.
Le gouvernement américain, qui a déjà suspendu la Guinée après le coup d’Etat des avantages de la Loi sur la croissance et les opportunités avec l’Afrique (AGOA), en vigueur depuis 2000, attend «la publication rapide» d’un chronogramme électoral avant de débloquer des fonds en guise de participation au processus électoral.
Dans un communiqué publié par l’ambassade américaine dont la PANA a obtenu copie, Washington exhorte le CNRD à coopérer tout au long de la transition avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui l’a suspendu de toutes ses instances, quelques jours après le renversement du régime de Condé.
Le gouvernement américain a également encouragé la société civile et les acteurs politiques à travailler en étroite collaboration avec la junte qu’il invite à organiser un procès pour les tueries perpétrées en 2009 au Stade du 28 Septembre où des milliers de civils étaient allés manifester leur désapprobation à l’encontre de la junte d’alors pour son intention de vouloir s’accrocher au pouvoir.
Les forces de l’ordre ont fait irruption dans l’enceinte du stade, tirant à balles réelles sur les manifestants dont 150, selon les Nations-Unies, ont été tués, tandis que plusieurs femmes ont été violées publiquement.
-0- PANA AC/JSG/SOC 04déc2021