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Une réforme urgente de l'éducation est essentielle pour débloquer une croissance plus rapide et plus inclusive en Afrique : Rapport de la BM

Washington, DC, Etats-Unis (PANA) - Malgré les signes d'une reprise économique fragile, l'Afrique subsaharienne reste bloquée à une « vitesse inférieure », avec une importante population de jeunes qui risque d'être laissée pour compte.


Selon la dernière édition d'Africa Pulse, la mise à jour économique régionale semestrielle de la Banque mondiale publiée lundi, deux facteurs sont essentiels pour relancer la croissance inclusive : stabiliser les économies et transformer l'éducation pour doter la main-d'œuvre croissante de la région de compétences fondamentales plus solides et d'une expertise pertinente pour le marché.


Le rapport, qui en est à sa 30e édition et qui a pour thème « Transformer l'éducation pour une croissance inclusive », indique que l'activité économique dans la région devrait croître de 3% en 2024, après un creux de 2,4% en 2023, principalement grâce à la croissance de la consommation privée et de l'investissement.


L'inflation devrait diminuer, passant de 7,1% en 2023 à 4,8% en 2024, grâce à des politiques monétaires et fiscales plus strictes, à des devises plus stables et à une diminution des perturbations de la chaîne d'approvisionnement.


Toutefois, cette reprise n'est pas suffisante pour sortir des millions de personnes de la pauvreté. La croissance par habitant reste faible : à peine 0,5% en 2024, contre une moyenne de 2,4% entre 2000 et 2014. Des défis tels que les conflits, le changement climatique et la montée en flèche des coûts du service de la dette compromettent les progrès.


En 2024, 34% des recettes publiques de la région seront consacrées au service de la dette, ce qui laisse peu de place aux investissements productifs.


« Les gouvernements africains font des progrès pour stabiliser leurs finances et combler les écarts budgétaires », a déclaré Andrew Dabalen, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. « Mais le poids élevé de la dette limite les investissements dans des domaines cruciaux comme l'éducation, la santé et les infrastructures, qui sont essentiels pour une croissance inclusive à long terme. »


La population africaine en âge de travailler augmente plus rapidement que dans toute autre région, grâce aux progrès réalisés en matière de survie des enfants au cours des deux dernières décennies. Pourtant, l'Afrique subsaharienne dépense moins pour l'éducation par habitant que toute autre région.


Pour parvenir à l'éducation universelle d'ici 2030, les auteurs d'Africa's Pulse estiment que les systèmes éducatifs devraient absorber environ 170 millions d'enfants et d'adolescents supplémentaires, ce qui nécessiterait 9 millions de nouvelles salles de classe et 11 millions de nouveaux enseignants.


Il s'agit d'un défi de taille, mais la région a déjà accompli des progrès considérables : 270 millions d'enfants sont aujourd'hui inscrits dans des écoles primaires et secondaires, et les taux d'achèvement des études primaires se sont considérablement améliorés depuis 2000.


« À l'avenir, la jeunesse africaine devra être bien éduquée et suffisamment qualifiée pour accéder à de meilleurs emplois et tirer parti des nouvelles opportunités de l'économie numérique et verte », a déclaré M. Dabalen. « Une planification fondée sur des données probantes et des dépenses intelligentes seront essentielles pour élargir l'accès tout en améliorant les résultats en matière d'apprentissage et d'emploi».

 

Actuellement, 7 enfants sur 10 en Afrique subsaharienne n'ont pas accès à l'enseignement préprimaire, et moins de 1,5% des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont inscrits à une formation professionnelle, contre 10% dans les pays à revenu élevé.


Il est essentiel de combler ces lacunes pour libérer le potentiel économique de l'Afrique subsaharienne et favoriser une croissance durable et inclusive. Il est également essentiel de soutenir l'esprit d'entreprise et les nouvelles entreprises, de permettre aux petites entreprises de se développer et d'attirer des entreprises plus importantes et bien établies, afin que les diplômés qualifiés trouvent des opportunités d'emploi intéressantes lorsqu'ils essaient d'entrer et de progresser sur le marché du travail.


-0- PANA AR/MA/BAI/IS/SOC 14oct2024