Agence Panafricaine d'information

Une dizaine de partis de l’opposition exigent le report de l’enrôlement «précipité» des électeurs au Burundi

Bujumbura, Burundi (PANA) - Une dizaine de partis de l’opposition ont saisi, samedi, par écrit, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’une demande de report des opérations d’enrôlement des citoyens en âge de voter aux prochaines élections générales de 2015 pour plus de préparation et d’assainissement du climat socio-politique et sécuritaire dans le pays.

Les opérations d’enrôlement des électeurs sont prévues pour commencer lundi 24 novembre 2014 et prendre fin le 9 décembre prochain.

Au nom des frondeurs, Thacien Sibomana, un des cadres influents de l’Unité pour le progrès national (UPRONA, ex-parti unique) a évoqué une série de raisons à cette demande de report des inscriptions comme la nécessité de donner un peu plus de temps de recrutement et de formation des mandataires des partis politiques à l’observation de l’enrôlement des électeurs.

L’autre raison est que la carte nationale d’identité n’est pas encore entre les mains de tous les électeurs potentiels alors qu’elle fera foi pour se faire enrôler.

La CENI autorise cependant la carte de baptême, le permis de conduire, la carte d'assurance- maladie, le passeport de service et bien d'autres papiers.

D’autre part, la sécurité n’est pas suffisante pour l’opposition du fait de la prolifération de bandes armées qui tuent et pillent ces derniers temps par endroits à travers le pays.

La plupart des signataires de la lettre à la CENI avaient boycotté les élections générales précédentes de 2010 pour protester contre des fraudes électorales présumées, mais sans fournir de preuves tangibles à ce jour.

Concernant la sécurité, le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, a encore démenti samedi, lors un débat public, l’existence de péril sécuritaire dans le pays qui puisse justifier une telle psychose de l’insécurité.

Dans le même débat, le président du Conseil national de défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), Pascal Nyabenda, quant à lui, a soutenu que les élections de 2015 seront "les meilleures de tous les temps » au Burundi, moyennant la bonne volonté de toutes les parties prenantes.

Ce sont ceux qui craignent de perdre aux prochaines élections générales de 2015 qui propagent des rumeurs d’insécurité, raille-t-on plus généralement au sein de la mouvance présidentielle plus sûre d’elle à la veille des consultations populaires de 2015.

«Nous allons les gagner», a toutefois renchéri le président du groupe parlementaire de l’UPRONA, Gasutwa Banventure, lors du même débat public de samedi.
-0- PANA FB/IS/SOC 22nov2014