Agence Panafricaine d'information

Une attaque "terroriste" a visé des infrastructures sécuritaires dans le nord-ouest du Burkina Faso

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Des individus armés non identifiés ont attaqué, ce jeudi matin, les postes de gendarmerie et de police de la ville de Tougan, située dans la région de la Boucle du Mouhoun, dans le nord-ouest du Burkina Faso, a-t-on appris de sources sécuritaires locales.

Une source proche de la police a confirmé l’attaque, précisant que des dégâts matériels ont été enregistrés et "pour l’instant nous n’avons pas enregistré de victimes".

L’attaque, qui a débuté tôt le matin et a continué jusqu’à 8 TU, a également ciblé la prison civile de la ville, où des dégâts ont été enregistrés, selon des témoins joints au téléphone.

Cette attaque n’a pas encore été revendiquée et les autorités aussi n’ont pas encore communiqué sur les faits.

La région de la boucle du Mouhoun, comme plusieurs autres régions du Burkina Faso, est en proie aux attaques attribuées aux groupes armés terroristes depuis 2015.

Ces attaques ont fait de nombreuses victimes et près de 2 millions de déplacés internes.

Mardi, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a mis en garde contre une escalade des besoins humanitaires pour les personnes déplacées au Burkina Faso, plus précisément dans la région du Sahel.

Depuis le début de l’année, le HCR et ses partenaires ont identifié plus de 23.000 déplacés internes burkinabè ayant traversé les frontières en 2022.

"Depuis plusieurs années, les Burkinabè originaires des régions du nord et de l’est fuient la violence et les attaques terroristes pour rejoindre des zones plus sûres dans et autour des principales villes du pays",  a déclaré Abdouraouf Gnon-Konde, Représentant du HCR au Burkina Faso, lors d’une conférence de presse de l’ONU à Genève.

Pour répondre à ces nouveaux déplacements, le HCR dit travailler en étroite collaboration avec les autorités locales et ses partenaires pour fournir des abris et une aide vitale aux plus vulnérables, tels que les enfants et les survivants de la violence sexiste.

Cependant, selon l’Agence onusienne,  davantage de ressources sont nécessaires pour empêcher les déplacés internes burkinabé de devenir des réfugiés et pour leur trouver des solutions durables.

"Les réfugiés burkinabè nouvellement arrivés - principalement des femmes et des enfants - ont actuellement un accès limité à la nourriture, aux abris, à l’hygiène et à l’assainissement", a admis  M. Gnon-Konde.

Le HCR souligne que plus largement, la situation critique des personnes déplacées est aggravée par un grave sous-financement et appelle la communauté internationale à faire preuve d’une plus grande solidarité et à soutenir les déplacés au Burkina Faso et leurs hôtes par une aide financière urgente.

Selon la même source, malgré les besoins croissants au Burkina Faso et dans les pays voisins, seuls 52% des 336,9 millions de dollars requis par le HCR cette année ont été financés. 

-0- PANA TNDD/JSG 01déc2022