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Une année difficile s'annonce pour les enfants du monde, selon un rapport de l'UNICEF

New York, États-Unis (PANA) - En 2024, les enfants du monde entier risquent d'être davantage exposés à la violence et à la guerre, ainsi qu'aux difficultés économiques, affirme l'agence des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), dans une étude phare publiée lundi.

Au début de chaque année, l'UNICEF examine les risques auxquels les enfants sont susceptibles d'être confrontés et propose des moyens de réduire les dommages potentiels. Le dernier rapport, intitulé "Perspectives pour les enfants 2024 : Coopération dans un monde fragmenté", brosse le tableau d'un avenir à court terme caractérisé par la poursuite des conflits et l'incertitude économique. 

Selon le rapport, les perspectives de conflit seront alimentées par l'escalade de la concurrence entre les puissances mondiales, ce qui menacera les droits et la vie des enfants. Outre les atteintes immédiates à la vie des enfants, la violence et la guerre affectent les enfants en détournant les ressources de l'éducation, des soins de santé et de la nutrition. 

La croissance économique stagnante compromet des années de progrès en matière de réduction de la pauvreté infantile, rendant difficile l'accès des jeunes aux marchés mondiaux de l'emploi. Si le commerce international est entravé par la méfiance et les tarifs douaniers, les prix des denrées alimentaires pourraient augmenter et la nutrition des enfants pourrait en souffrir. Selon le rapport, la protection des enfants passe par la solidarité économique, la collaboration sur les marchés et l'investissement dans les compétences futures.

Le rapport s'inquiète du fait qu'un système multilatéral fragmenté n'est pas en mesure de répondre aux questions essentielles concernant les enfants. Cela peut limiter les efforts déployés pour lutter contre les violations graves des droits de l'enfant, entraver les efforts déployés au niveau mondial pour faire face aux risques, y compris la crise climatique, et empêcher l'action collective nécessaire pour prévenir les conflits et y mettre un terme. Le système multilatéral a la possibilité de changer de cap en 2024 en renforçant l'action collective, la gouvernance mondiale et les réformes financières. 

Les économies en développement sont toujours confrontées à des inégalités structurelles fiscales. Cela signifie que les ressources, les opportunités et le pouvoir ne sont pas répartis de manière égale, ce qui limite la capacité d'un pays à investir dans les enfants. En conséquence, de nombreux citoyens dépendent des envois de fonds pour couvrir leurs frais de santé et d'éducation. Les nouvelles technologies et les réformes en matière de prêts pourraient offrir l'espoir d'un avenir plus égalitaire.

Des dizaines d'élections auront lieu en 2024 et la démocratie mondiale sera confrontée à des risques sans précédent, liés à la désinformation et à la violence politique, qui menacent les droits et les services des enfants. Les enfants et les jeunes peuvent être particulièrement vulnérables à cette violence, qui peut entraîner la mort, des dommages physiques ou émotionnels, la perturbation des services publics et la fermeture d'écoles. Les jeunes expriment leur mécontentement à l'égard de la démocratie, mais ils canalisent leur énergie dans des actions civiques constructives et dans l'activisme en ligne.

Une transition accélérée vers l'énergie verte remodèle les marchés des minéraux et du travail, ce qui apporte des avantages significatifs aux enfants et aux jeunes, mais pose également des risques car ils sont potentiellement exposés, par exemple, à des pratiques de travail néfastes dans les communautés minières.  

La transition verte modifie également leurs perspectives d'emploi dans l'économie verte et met les gouvernements au défi de répondre aux besoins en matière d'éducation et de formation professionnelle. Mais si elle est gérée de manière responsable, coopérative et juste, cette transition peut être positive pour les enfants. 

El Niño, les maladies transmises par les moustiques et la pénurie d'eau menaceront également la santé et le bien-être des enfants et favoriseront l'insécurité alimentaire, le risque accru de pauvreté alimentaire des enfants et les migrations forcées. Une plus grande collaboration transfrontalière en matière de gestion des risques environnementaux et d'innovation technologique peut atténuer les effets négatifs. 

Enfin, les effets potentiels des technologies non maîtrisées, y compris l'intelligence artificielle, ravivent les craintes et les préoccupations concernant le bien-être des enfants. Les nouvelles politiques et réglementations, si elles sont axées sur les enfants et conçues de manière responsable, peuvent offrir des opportunités et minimiser les impacts négatifs.

Les auteurs du rapport concluent que le monde est confronté à un choix entre un avenir marqué par une fragmentation et une division accrues, et un avenir marqué par la collaboration et la coopération, dans lequel les opportunités sont exploitées, afin de forger un monde plus sûr et plus équitable pour les enfants. 

Ils affirment qu'avec un renouveau de l'esprit de coopération envisagé par l'ordre international d'après la Seconde Guerre mondiale, des réformes financières, la responsabilité politique, la solidarité et des politiques sociales proactives, les enfants peuvent hériter d'une société inclusive et résiliente.

-0- PANA MA /BAI/JSG/SOC 17jan2024