Agence Panafricaine d'information

Un parlementaire libyen exhorte l'UA à reprendre son rôle en Libye pour trouver une solution politique

Tripoli, Libye (PANA) - Un membre éminent de la Chambre des représentants libyenne (Parlement) a appelé l'Union africaine à reconsidérer ses comptes pour recouvrer son rôle perdu en Libye et à profiter des désaccords et des divisions aux niveaux international et régional sur la crise libyenne, surtout à la lumière de son grand pouvoir de vote à l' Assemblée générale des Nations unies.

De profonds désaccords opposent les grandes puissances membres du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Libye avec deux camps, celui de la Russie appuyé par la Chine, et celui les Etats-Unis soutenu par la Grande Bretagne et la France; une situation qui a paralysé l'action des Nations unies, empêchant la prorogation d'un an du mandat de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) et bloqué la nomination d'un nouvel envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU.

Président du comité de dialogue émanant de la Chambre des représentants, Abdelssalam Nassiya, a indiqué dans un entretien publié dimanche par le journal saoudien "Asharq al-Awsat", paraissant à Londres, cité par l'Agence de presse libyenne (LANA)  que "le déclin continu du rôle de l'Union africaine pour aider les Libyens à sortir de leur crise a accru la domination occidentale sur le dossier libyen, et élargi le volume des interventions actuelles de la mission onusienne et des pays de la région, en contrepartie d'un rôle timide pour l'Union".

Il a estimé qu'une grande partie de la responsabilité de l'absence africaine en Libye doit être assumée par l'Union africaine, rappelant cependant les relations antérieures de l'UA avec l'ancien régime en Libye, ce qui " a peut-être conduit à un manque de confiance d'un grand nombre de Libyens dans cette organisation continentale, en particulier dans les premières années qui ont suivi la Révolution du 17 février".

Pour lui, il était donc logique que son rôle dans le dossier libyen ait décliné à cette époque, contrairement à la prédilection de certaines parties libyennes pour le rôle des Nations unies.

Le membre éminent de la Chambre des représentants libyenne a décrit le rôle de l'Union africaine concernant la crise en Libye comme modeste, voire maigre, ce qui a donné à la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) et à certains pays de la région plus d'espace pour intervenir dans le dossier de la crise libyenne qui dure depuis près d'une décennie.

A noter que ces dernières années, le rôle de l'UA s'est considérablement accru en Libye avec un regain d'intérêt pour ce pays d'Afrique du Nord dont la stabilité influe sur les pays du voisinage et de la région.

En effet, l'UA a créé un Comité de haut niveau sur la Libye présidé par le Congo, avec six autres membres, qui a permis de mettre en place une feuille de route de sortie  de crise malheureusement torpillée par les puissances occidentales attirées par les énormes ressources pétrolières du pays.

L'Union africaine fait partie, aux côtés de la Ligue arabe, des Nations unies et de l'Union européenne, du Quatuor sur la Libye chargé de faire le suivi de l'évolution de la situation libyenne.

La visite récemment dans le pays du ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, pour présenter le plan de réconciliation nationale de l'Union africaine, témoigne de cet intérêt de l'organisation continentale pour la Libye.

Toutefois, il est reproché à l'Afrique de céder trop facilement aux puissances occidentales et régionales en abdiquant son rôle; celles-ci ont réussi, au fil du temps, à marginaliser le rôle de l'Union africaine qui doit demeurer le premier acteur sur le dossier libyen, eu égard aux considérations historiques, géographiques et stratégiques, selon des observateurs de la scène en Libye.

-0- PANA BY/JSG/SOC 11juil2022