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Agence Panafricaine d'information
Tunisie : Reprise du procès de l'attentat de Sousse
Tunis, Tunisie (PANA) – La 5ème Chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis a procédé mardi, à l’interrogatoire de 17 inculpés dans l’attentat de Sousse, une station balnéaire du littoral du Centre-Est tunisien, qui avait causé en juin 2015, la mort de 39 touristes, la plupart des Britanniques.
Quatorze prévenus en état d’arrestation étaient présents au banc des accusés et les trois autres, dont deux femmes, en liberté provisoire.
Selon un décompte de l’avocate, Hanene Khemiri, 44 personnes au total, sont impliquées dans cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays, revendiquée par l’organisation dite de l’Etat islamique” (Daech, en arabe), tout comme l’attaque perpétrée quelques mois auparavant dans le musée du Bardo qui a fait 21 morts, la plupart des touristes.
Au début de l’audience, le président du tribunal a donné lecture du rapport d’enquête qui a détaillé le déroulement de l’opération depuis l’irruption de l’auteur de l’attentat, Aymen Rezgui, sur la plage de l’hôtel Impérial où il a tiré à bout portant à l’aide d’une Kalachnikov sur les touristes, avant de poursuivre son carnage au bord de la piscine et de lancer ensuite une grenade au premier étage de l’établissement. Il a été abattu un quart d’heure après par les forces de l’ordre.
Se référant au rapport de l’autopsie, le juge a relevé que le jeune djihadiste (23 ans) était sous l’effet de stupéfiant quand il a commis son forfait et avait pris aussi des “médicaments tonifiants”.
Lors de leur interrogatoire, certains prévenus ont reconnu leurs liens avec celui qui est considéré comme “le cerveau” de l’opération, Chamseddine Sandi, qui leur a demandé notamment de procéder au repérage des lieux. Ils ont cependant nié avoir participé directement à l’attentat.
Ils ont réfuté les griefs qui leur sont attribués dans les procès-verbaux de l’enquête préliminaire. “Nous les avons signés sous la contrainte, sans prendre connaissance de leur contenu”, ont fait valoir plusieurs d’entre eux.
Acculé par le président du tribunal, Mahmoud Kachouri a avoué qu’il connaissait l’auteur de l’attentat, Aymen Rezgui, qui était son camarade de classe. “Il venait me voir au quartier Intilaka (une périphérie populaire de Tunis) où on prenait un café, mais il ne m’a jamais parlé de l’opération qu’il projetait”, a-t-il dit.
“Plus de la moitié des prévenus n’ont pas de relations avec l’attentat de Sousse, vu qu’ils sont impliqués dans celui du Bardo. Ils vont donc être jugés deux fois pour les mêmes faits, c’est injuste”, a déclaré à la PANA, l’avocate Hanene Khemiri, en dénonçant “les actes de torture subis par plusieurs prévenus”.
Un autre prévenu, Wassim Sassi, étudiant, a reconnu avoir fourni via Internet à Chamseddine Sandi des photos qu’il lui a demandées sur des cibles potentielles dont les sites d’entreprises étrangères basées à Tunis, qu’il a repris sur Google.
Il a affirmé avoir reçu des menaces de mort de la part de ce dernier quand il a voulu quitter son groupe, ce qui l’a conduit à se livrer aux autorités.
L'avocat de la partie civile, Aymen Lassoued, qui défendait un ressortissant anglais mort dans l’attaque, a relevé que les prévenus se sont exprimés “en toute liberté” lors de leur interrogatoire.
“Mais, on ne pourra parler de procès équitable qu’après les plaidoiries et surtout après le verdict pour voir si justice a été rendue aux victimes et à leurs familles”.
Accusés d’”homicide volontaire avec préméditation”, “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat” et “adhésion à l’intérieur et à l’extérieur (du pays) à une organisation ou une alliance liées aux crimes terroristes”, certains prévenus encourent la peine capitale, en vertu de la loi anti-terroriste et du Code pénal tunisien.
Selon Me Hanene Khemiri, la prochaine audience est prévue le 5 février et sera consacrée aux plaidoiries et, normalement, à l'annonce du jugement.
-0- PANA BB/IS/SOC 29janv2019
Quatorze prévenus en état d’arrestation étaient présents au banc des accusés et les trois autres, dont deux femmes, en liberté provisoire.
Selon un décompte de l’avocate, Hanene Khemiri, 44 personnes au total, sont impliquées dans cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays, revendiquée par l’organisation dite de l’Etat islamique” (Daech, en arabe), tout comme l’attaque perpétrée quelques mois auparavant dans le musée du Bardo qui a fait 21 morts, la plupart des touristes.
Au début de l’audience, le président du tribunal a donné lecture du rapport d’enquête qui a détaillé le déroulement de l’opération depuis l’irruption de l’auteur de l’attentat, Aymen Rezgui, sur la plage de l’hôtel Impérial où il a tiré à bout portant à l’aide d’une Kalachnikov sur les touristes, avant de poursuivre son carnage au bord de la piscine et de lancer ensuite une grenade au premier étage de l’établissement. Il a été abattu un quart d’heure après par les forces de l’ordre.
Se référant au rapport de l’autopsie, le juge a relevé que le jeune djihadiste (23 ans) était sous l’effet de stupéfiant quand il a commis son forfait et avait pris aussi des “médicaments tonifiants”.
Lors de leur interrogatoire, certains prévenus ont reconnu leurs liens avec celui qui est considéré comme “le cerveau” de l’opération, Chamseddine Sandi, qui leur a demandé notamment de procéder au repérage des lieux. Ils ont cependant nié avoir participé directement à l’attentat.
Ils ont réfuté les griefs qui leur sont attribués dans les procès-verbaux de l’enquête préliminaire. “Nous les avons signés sous la contrainte, sans prendre connaissance de leur contenu”, ont fait valoir plusieurs d’entre eux.
Acculé par le président du tribunal, Mahmoud Kachouri a avoué qu’il connaissait l’auteur de l’attentat, Aymen Rezgui, qui était son camarade de classe. “Il venait me voir au quartier Intilaka (une périphérie populaire de Tunis) où on prenait un café, mais il ne m’a jamais parlé de l’opération qu’il projetait”, a-t-il dit.
“Plus de la moitié des prévenus n’ont pas de relations avec l’attentat de Sousse, vu qu’ils sont impliqués dans celui du Bardo. Ils vont donc être jugés deux fois pour les mêmes faits, c’est injuste”, a déclaré à la PANA, l’avocate Hanene Khemiri, en dénonçant “les actes de torture subis par plusieurs prévenus”.
Un autre prévenu, Wassim Sassi, étudiant, a reconnu avoir fourni via Internet à Chamseddine Sandi des photos qu’il lui a demandées sur des cibles potentielles dont les sites d’entreprises étrangères basées à Tunis, qu’il a repris sur Google.
Il a affirmé avoir reçu des menaces de mort de la part de ce dernier quand il a voulu quitter son groupe, ce qui l’a conduit à se livrer aux autorités.
L'avocat de la partie civile, Aymen Lassoued, qui défendait un ressortissant anglais mort dans l’attaque, a relevé que les prévenus se sont exprimés “en toute liberté” lors de leur interrogatoire.
“Mais, on ne pourra parler de procès équitable qu’après les plaidoiries et surtout après le verdict pour voir si justice a été rendue aux victimes et à leurs familles”.
Accusés d’”homicide volontaire avec préméditation”, “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat” et “adhésion à l’intérieur et à l’extérieur (du pays) à une organisation ou une alliance liées aux crimes terroristes”, certains prévenus encourent la peine capitale, en vertu de la loi anti-terroriste et du Code pénal tunisien.
Selon Me Hanene Khemiri, la prochaine audience est prévue le 5 février et sera consacrée aux plaidoiries et, normalement, à l'annonce du jugement.
-0- PANA BB/IS/SOC 29janv2019