PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Tensions en Libye après l'adoption d'une nouvelle feuille de route pour la transition
Tripoli, Libye (PANA) - L'adoption par le Congrès général libyen (CGN, Parlement) d'une nouvelle feuille de route pour la transition, prolongeant de facto son mandat jusqu'en décembre 2014, a fait monter la tension au sein de la classe politique du pays en proie à l'instabilité.
La feuille de route présente deux options liées à la capacité de la Commission chargée de la rédaction la constitution à réaliser ses travaux dans les délais impartis, à savoir 120 jours à compter de son entrée en fonction en mars.
Dans le cas où la constituante répond par l'affirmative, le projet de la constitution sera soumis à référendum dans un délai de 30 jours.
Dans l’hypothèse où le projet est approuvé par une majorité des deux tiers, alors le texte est promulgué par le Congrès en tant que nouvelle constitution du pays.
Au cas où le texte est rejeté, la Constituante le révise avant de le soumettre à un nouveau référendum dans les jours qui suivent les résultats du référendum.
Si la Constituante répond par la négative, à savoir qu'elle ne peut pas s'acquitter de la rédaction de la constitution dans les délais impartis, le Congrès convoque des élections générales pour le choix d'un président et d'un Parlement chargés de conduire une nouvelle transition de 18 mois dans l'attente de l'adoption d'une constitution pour le pays.
Mais dans les deux cas, le mandat du Congrès la plus haute instance politique et législative du pays se trouve prolongé jusqu’à décembre 2014 au lieu du 7 février date initiale de fin de son mandat.
Le Congrès a été élu le 7 juillet 2012 dans les premières élections jamais organisées dans le pays depuis plus de quatre décennies de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi avec pour mission d'organiser des élections générales en 18 mois, dotant le pays d'institutions démocratiques pérennes.
Selon une lecture de la déclaration constitutionnelle, sorte de petite constitution organisant le pouvoir pendant la transition, le mandat du CGN s'achève le 7 février.
Cette extension de son mandat a été catégoriquement rejetée par l'Alliance des forces nationales (AFN) coalition de partis politiques de tendance libérale représentant la première force politique du pays au sein du CGN.
L'AFN a estimé que la décision de prolongation du mandat du CGN était "anti démocratique" et illégale et exigeait un consensus global ou un référendum populaire.
Cette formation a accusé son rival, le Parti pour la justice et la construction (PJC), islamiste de vouloir jouer les prolongations pour faire passer ses agendas.
En réalité, les autorités de transition notamment le CGN est accusé par ses détracteurs d'avoir échoué à mener la transition à son terme et de réaliser les aspirations à la liberté, à la démocratie et à la dignité d'une grande frange des citoyens du pays.
Plusieurs mois avant la date du 7 février alors que le Congrès étudiait une feuille de route pour la transition dans laquelle il envisageait une prolongation de son mandat, des oppositions contre toute extension sont nées.
Des organisations de la société civile, des activistes politiques ou de simples citoyens ont exprimé leur hostilité à cette prolongation, estimant qu’aussi bien le Congrès que le gouvernement, ont échoué à établir l’ordre et la sécurité dans le pays.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est en proie à l’insécurité et au désordre illustrant l’incapacité des nouvelles autorités à former une armée et une police.
Ainsi un mouvement baptisé «9 novembre» prônant une opposition contre la prolongation du mandant du CGN était né en novembre dernier à Benghazi, dans l’est du pays. Aujourd’hui, il existe plusieurs branches dans les différentes villes du pays.
Ce mouvement qui a appelé à un sit-in pacifique le 7 février pour exiger la non prolongation du mandat du CGN, a appelé «les protagonistes politiques à la raison et à faire prévaloir pacifiquement l’intérêt du pays».
La décision controversée du CGN a divisé aussi les groupes armés entre partisans d’une poursuite du CGN et opposants.
La Chambre des opérations des révolutionnaires de la Libye, placée sous la tutelle de l’armée, a apporté son soutien au CGN promettant de le défendre.
C’est le cas aussi des puissants groupes armés de la vile de Misrata qui ont souligné que « le CGN est légitime et qu’il constitue une ligne rouge à ne pas franchir».
En face, les brigades de la ville de Zenten ont promis de protéger quiconque veut manifester contre le Congrès.
Ces surenchères font craindre une escalade de la tension à l’occasion des manifestations prévues vendredi 7 février.
Montant aux créneaux, le Mufti Sadok al-Gharyani, la plus haute autorité religieuse, a indiqué qu’il était légitime de combattre ceux qui veulent renverser les autorités légales du pays, en allusion aux détracteurs du CGN.
Pour l’ancien président du Conseil national de transition (CNT, bras politique de l’ex-rébellion), Moustapha Abdeljelil, « la dissolution du Congrès permettra aux extrémistes et aux parties étrangères de faire entrer le pays dans le désordre».
Il s’est déclaré opposé à une remise du pouvoir à une instance législative, non seulement parce qu’elle n’est pas compétente pour cela, mais aussi par souci de préserver la justice en tant qu’instrument d’équilibre des pouvoirs et d’arbitrage dans le pays.
Selon lui, « le Congrès doit remettre le pouvoir à un organe élu et non à une entité choisie au hasard car cela va nous ramener à la case départ ».
Le président du Congrès, Nouri Abousahmein, a de son côté appelé les Libyens à faire cohésion autour des institutions légitimes du pays, affirmant que «le principe de l’alternance pacifique au pouvoir a été garanti par la révolution du 17 février».
«Le Congrès remettra le pouvoir de la même manière avec laquelle il accédé au pouvoir», a-t-il martelé, faisant allusion à une passation pacifique du pouvoir.
Ces débats ont fait naître des craintes chez les Libyens qui appréhendent la date du 7 février avec beaucoup de prudence.
De longues files de voitures ont commencé à se former depuis mercredi soir devant les stations d’essence, signe que les citoyens font leurs stocks pour parer à toute éventualité.
-0- PANA BA/AD/AAS/SOC 06fev2014
La feuille de route présente deux options liées à la capacité de la Commission chargée de la rédaction la constitution à réaliser ses travaux dans les délais impartis, à savoir 120 jours à compter de son entrée en fonction en mars.
Dans le cas où la constituante répond par l'affirmative, le projet de la constitution sera soumis à référendum dans un délai de 30 jours.
Dans l’hypothèse où le projet est approuvé par une majorité des deux tiers, alors le texte est promulgué par le Congrès en tant que nouvelle constitution du pays.
Au cas où le texte est rejeté, la Constituante le révise avant de le soumettre à un nouveau référendum dans les jours qui suivent les résultats du référendum.
Si la Constituante répond par la négative, à savoir qu'elle ne peut pas s'acquitter de la rédaction de la constitution dans les délais impartis, le Congrès convoque des élections générales pour le choix d'un président et d'un Parlement chargés de conduire une nouvelle transition de 18 mois dans l'attente de l'adoption d'une constitution pour le pays.
Mais dans les deux cas, le mandat du Congrès la plus haute instance politique et législative du pays se trouve prolongé jusqu’à décembre 2014 au lieu du 7 février date initiale de fin de son mandat.
Le Congrès a été élu le 7 juillet 2012 dans les premières élections jamais organisées dans le pays depuis plus de quatre décennies de dictature sous le régime de Mouammar Kadhafi avec pour mission d'organiser des élections générales en 18 mois, dotant le pays d'institutions démocratiques pérennes.
Selon une lecture de la déclaration constitutionnelle, sorte de petite constitution organisant le pouvoir pendant la transition, le mandat du CGN s'achève le 7 février.
Cette extension de son mandat a été catégoriquement rejetée par l'Alliance des forces nationales (AFN) coalition de partis politiques de tendance libérale représentant la première force politique du pays au sein du CGN.
L'AFN a estimé que la décision de prolongation du mandat du CGN était "anti démocratique" et illégale et exigeait un consensus global ou un référendum populaire.
Cette formation a accusé son rival, le Parti pour la justice et la construction (PJC), islamiste de vouloir jouer les prolongations pour faire passer ses agendas.
En réalité, les autorités de transition notamment le CGN est accusé par ses détracteurs d'avoir échoué à mener la transition à son terme et de réaliser les aspirations à la liberté, à la démocratie et à la dignité d'une grande frange des citoyens du pays.
Plusieurs mois avant la date du 7 février alors que le Congrès étudiait une feuille de route pour la transition dans laquelle il envisageait une prolongation de son mandat, des oppositions contre toute extension sont nées.
Des organisations de la société civile, des activistes politiques ou de simples citoyens ont exprimé leur hostilité à cette prolongation, estimant qu’aussi bien le Congrès que le gouvernement, ont échoué à établir l’ordre et la sécurité dans le pays.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est en proie à l’insécurité et au désordre illustrant l’incapacité des nouvelles autorités à former une armée et une police.
Ainsi un mouvement baptisé «9 novembre» prônant une opposition contre la prolongation du mandant du CGN était né en novembre dernier à Benghazi, dans l’est du pays. Aujourd’hui, il existe plusieurs branches dans les différentes villes du pays.
Ce mouvement qui a appelé à un sit-in pacifique le 7 février pour exiger la non prolongation du mandat du CGN, a appelé «les protagonistes politiques à la raison et à faire prévaloir pacifiquement l’intérêt du pays».
La décision controversée du CGN a divisé aussi les groupes armés entre partisans d’une poursuite du CGN et opposants.
La Chambre des opérations des révolutionnaires de la Libye, placée sous la tutelle de l’armée, a apporté son soutien au CGN promettant de le défendre.
C’est le cas aussi des puissants groupes armés de la vile de Misrata qui ont souligné que « le CGN est légitime et qu’il constitue une ligne rouge à ne pas franchir».
En face, les brigades de la ville de Zenten ont promis de protéger quiconque veut manifester contre le Congrès.
Ces surenchères font craindre une escalade de la tension à l’occasion des manifestations prévues vendredi 7 février.
Montant aux créneaux, le Mufti Sadok al-Gharyani, la plus haute autorité religieuse, a indiqué qu’il était légitime de combattre ceux qui veulent renverser les autorités légales du pays, en allusion aux détracteurs du CGN.
Pour l’ancien président du Conseil national de transition (CNT, bras politique de l’ex-rébellion), Moustapha Abdeljelil, « la dissolution du Congrès permettra aux extrémistes et aux parties étrangères de faire entrer le pays dans le désordre».
Il s’est déclaré opposé à une remise du pouvoir à une instance législative, non seulement parce qu’elle n’est pas compétente pour cela, mais aussi par souci de préserver la justice en tant qu’instrument d’équilibre des pouvoirs et d’arbitrage dans le pays.
Selon lui, « le Congrès doit remettre le pouvoir à un organe élu et non à une entité choisie au hasard car cela va nous ramener à la case départ ».
Le président du Congrès, Nouri Abousahmein, a de son côté appelé les Libyens à faire cohésion autour des institutions légitimes du pays, affirmant que «le principe de l’alternance pacifique au pouvoir a été garanti par la révolution du 17 février».
«Le Congrès remettra le pouvoir de la même manière avec laquelle il accédé au pouvoir», a-t-il martelé, faisant allusion à une passation pacifique du pouvoir.
Ces débats ont fait naître des craintes chez les Libyens qui appréhendent la date du 7 février avec beaucoup de prudence.
De longues files de voitures ont commencé à se former depuis mercredi soir devant les stations d’essence, signe que les citoyens font leurs stocks pour parer à toute éventualité.
-0- PANA BA/AD/AAS/SOC 06fev2014