PANAPRESS
Agence Panafricaine d'information
Spécial écurité: le programme DDRRR, un noeux gordien pour la résolution de la crise du Nord Kivu
Par Aimable Twahirwa
Correspondant de la PANA
Kigali, Rwanda (PANA) - L'échec d'une nouvelle opération militaire destinée à désarmer les insurgés des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opérant dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et frontalière avec le Rwanda, laisse craindre une recrudescence de l'insécurité dans la sous-région.
Cet échec survient malgré l’appui de la force onusienne qui avait permis à l'armée congolaise d'infliger plusieurs revers aux rebelles du "23 Mars" (M23), dans cette province où plusieurs villages, autrefois occupés par la rébellion du M23, sont ensuite tombés sous le contrôle des autres milices que les autorités rwandaises accusent de collaborer étroitement avec la rébellion hutu comprenant des éléments des forces armées dont certains avaient participé au génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.
Certains analystes à Kigali attribuent notamment ces échecs au fait que la plupart des rebelles hutu des FDLR, qui avaient fui le Rwanda au lendemain du génocide pour s'allier aux autorités de Kinshasa pendant la guerre de 1997-1998 dans l'ex-Zaïre, ne sont pas apparemment prêts à quitter le sol congolais pour se joindre au programme en cours de rapatriement volontaire.
Il convient de rappeler que le M23 luttait depuis quelques années pour le respect d'un accord de paix signé avec Kinshasa, le 23 mars 2009, au terme duquel le régime congolais s'était engagé à éradiquer toutes les forces négatives opérant à l'est de la RDC, préalable au retour des milliers de réfugiés congolais d'expression rwandophone encore sur les routes de l'exil dans plusieurs pays de la sous-région.
Ce M23, autrefois connu sous le nom de Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), demandait également la reconnaissance des grades de ses militaires, après leur intégration dans l’armée congolaise (FARDC).
Militairement, même si depuis le mois de novembre 2013, la rébellion congolaise du M 23 a annoncé avoir mis fin "volontairement" à l'insurrection contre le régime de Kinshasa, notamment dans les territoires qui étaient sous son contrôle depuis quelques mois, les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par la Brigade spéciale d'intervention de l'ONU, tentent désormais de faire rapatrier manu-militari les rebelles hutu rwandais.
"Mais quand vous analysez ce refus des insurgés rwandais de rentrer au bercail, vous vous rendez compte que certains de leurs leaders radicaux craignent d'être traduits en justice une fois rapatriés, notamment pour leur responsabilité dans le génocide de 1994, d'autant plus que certains bénéficient toujours de l'appui des forces occultes au niveau international", a affirmé à la PANA un expert politologue, enseignant à l'Université du Rwanda qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Depuis quelque mois, après le lancement d'une vaste opération menée par les FARDC pour déloger les rebelles rwandais, certains éléments de ces insurgés se sont repliés dans les maquis de Walikale, au nord, couverts en majeure partie par une forêt dense, alors que d'autres ont envahi des villages qu'ils connaissaient et situés non loin de la frontière rwandaise.
Pour les autorités rwandaises, il y a évidence que la communauté internationale a failli, dans sa lutte contre les groupes armés à l'est de la République démocratique du Congo. "Face à une telle situation, les opérations actuelles menées par l'armée congolaise appuyée par l'ONU contre les rebelles rwandais sont totalement vouées à l'échec", a déclaré la ministre rwandaise des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Louise Mushikiwabo.
Mais pour l’ONU, l’approche pour mettre fin au conflit dans la sous-région des Grands Lacs consiste tout d’abord à renforcer le processus de Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) et proposer aux volontaires FDLR "une relocalisation" au Congo, au Rwanda ou dans d'autres pays, loin de la frontière avec leur pays d’origine.
Tout en récusant toute forme de négociation avec le mouvement rebelle hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, le gouvernement rwandais préconise notamment de faciliter le processus de rapatriement volontaire de tous les combattants rebelles du FDLR, qui ne sont pas imbus de l'idéologie génocidaire.
Présentes dans l'Est de la RDC depuis plus de 19 ans, les FDLR, dont de nombreux éléments sont soupçonnés de participation au génocide de 1994 dans leur pays, sont considérées comme l'une des principales sources de l'insécurité dans cette région des Grands Lacs.
-0- PANA TWA/SSB/IBA 12janvier2014
Correspondant de la PANA
Kigali, Rwanda (PANA) - L'échec d'une nouvelle opération militaire destinée à désarmer les insurgés des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opérant dans la province du Nord-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et frontalière avec le Rwanda, laisse craindre une recrudescence de l'insécurité dans la sous-région.
Cet échec survient malgré l’appui de la force onusienne qui avait permis à l'armée congolaise d'infliger plusieurs revers aux rebelles du "23 Mars" (M23), dans cette province où plusieurs villages, autrefois occupés par la rébellion du M23, sont ensuite tombés sous le contrôle des autres milices que les autorités rwandaises accusent de collaborer étroitement avec la rébellion hutu comprenant des éléments des forces armées dont certains avaient participé au génocide perpétré contre les Tutsis en 1994.
Certains analystes à Kigali attribuent notamment ces échecs au fait que la plupart des rebelles hutu des FDLR, qui avaient fui le Rwanda au lendemain du génocide pour s'allier aux autorités de Kinshasa pendant la guerre de 1997-1998 dans l'ex-Zaïre, ne sont pas apparemment prêts à quitter le sol congolais pour se joindre au programme en cours de rapatriement volontaire.
Il convient de rappeler que le M23 luttait depuis quelques années pour le respect d'un accord de paix signé avec Kinshasa, le 23 mars 2009, au terme duquel le régime congolais s'était engagé à éradiquer toutes les forces négatives opérant à l'est de la RDC, préalable au retour des milliers de réfugiés congolais d'expression rwandophone encore sur les routes de l'exil dans plusieurs pays de la sous-région.
Ce M23, autrefois connu sous le nom de Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), demandait également la reconnaissance des grades de ses militaires, après leur intégration dans l’armée congolaise (FARDC).
Militairement, même si depuis le mois de novembre 2013, la rébellion congolaise du M 23 a annoncé avoir mis fin "volontairement" à l'insurrection contre le régime de Kinshasa, notamment dans les territoires qui étaient sous son contrôle depuis quelques mois, les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par la Brigade spéciale d'intervention de l'ONU, tentent désormais de faire rapatrier manu-militari les rebelles hutu rwandais.
"Mais quand vous analysez ce refus des insurgés rwandais de rentrer au bercail, vous vous rendez compte que certains de leurs leaders radicaux craignent d'être traduits en justice une fois rapatriés, notamment pour leur responsabilité dans le génocide de 1994, d'autant plus que certains bénéficient toujours de l'appui des forces occultes au niveau international", a affirmé à la PANA un expert politologue, enseignant à l'Université du Rwanda qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.
Depuis quelque mois, après le lancement d'une vaste opération menée par les FARDC pour déloger les rebelles rwandais, certains éléments de ces insurgés se sont repliés dans les maquis de Walikale, au nord, couverts en majeure partie par une forêt dense, alors que d'autres ont envahi des villages qu'ils connaissaient et situés non loin de la frontière rwandaise.
Pour les autorités rwandaises, il y a évidence que la communauté internationale a failli, dans sa lutte contre les groupes armés à l'est de la République démocratique du Congo. "Face à une telle situation, les opérations actuelles menées par l'armée congolaise appuyée par l'ONU contre les rebelles rwandais sont totalement vouées à l'échec", a déclaré la ministre rwandaise des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Louise Mushikiwabo.
Mais pour l’ONU, l’approche pour mettre fin au conflit dans la sous-région des Grands Lacs consiste tout d’abord à renforcer le processus de Désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) et proposer aux volontaires FDLR "une relocalisation" au Congo, au Rwanda ou dans d'autres pays, loin de la frontière avec leur pays d’origine.
Tout en récusant toute forme de négociation avec le mouvement rebelle hutu des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, le gouvernement rwandais préconise notamment de faciliter le processus de rapatriement volontaire de tous les combattants rebelles du FDLR, qui ne sont pas imbus de l'idéologie génocidaire.
Présentes dans l'Est de la RDC depuis plus de 19 ans, les FDLR, dont de nombreux éléments sont soupçonnés de participation au génocide de 1994 dans leur pays, sont considérées comme l'une des principales sources de l'insécurité dans cette région des Grands Lacs.
-0- PANA TWA/SSB/IBA 12janvier2014