Sans fonds, pas d'autre choix que de suspendre la plupart des vols d'aide, avertit le PAM
Genève, Suisse (PANA) - Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a lancé, vendredi, une mise en garde critique, déclarant qu'il pourrait bientôt n'avoir "pas d'autre choix" que de suspendre "la plupart" de ses vols d'aide essentiels, en raison d'un manque de financement.
Le PAM a effectué de tels vols vers environ 132 pays, car les interdictions de voyager et la fermeture des frontières dans de nombreuses régions du monde ont provoqué des cauchemars logistiques pour l'acheminement de l'aide humanitaire et du personnel.
A moins qu'une "injection substantielle de fonds" ne soit fournie par les donateurs d'ici le début du mois de juillet, la porte-parole du PAM, Elisabeth Byrs, a déclaré que l'organisation serait contrainte d'immobiliser au sol la majeure partie de sa flotte aérienne humanitaire d'ici la fin du mois prochain.
"Je pense que toutes les opérations seront affectées, car il faut de l'argent pour affréter un avion pour l'évacuation des passagers et des malades, ou pour transporter du fret", a-t-elle déclaré aux journalistes à Genève.
"Je sais que lentement, pas à pas, certains vols commerciaux vont reprendre et nous les utilisons aussi souvent que possible", mais il y aura encore des pays, en particulier dans des régions comme le Moyen-Orient, "où cela est très nécessaire", a-t-elle ajouté.
Le PAM gère un réseau de "centres d'aide mondiaux" en Chine, en Belgique et aux Émirats arabes unis, à proximité des lieux de fabrication de matériel.
Il contrôle également des centres régionaux en Éthiopie, au Ghana, en Afrique du Sud, en Malaisie, au Panama et dans les Émirats arabes unis.
Le service aérien du PAM a, au cours des derniers mois, transporté d'énormes volumes de matériel médical d'urgence - notamment des équipements de protection individuelle (EPI), des masques et des ventilateurs - ainsi que du personnel de nombreuses organisations d'aide. Le PAM transporte également des marchandises pour le compte d'autres agences des Nations Unies et d'organisations non gouvernementales, par route et par mer.
"C'est une réponse d'une ampleur jamais vue auparavant", a déclaré Mme Byrs, en référence au système d'approvisionnement d'urgence, "et comme la pandémie ne montre aucun signe de ralentissement, il est crucial que la réponse ne s'arrête pas maintenant, au moment où elle est le plus nécessaire".
"Le budget des services communs de 965 millions de dollars américains pour maintenir le service aérien jusqu'à la fin de l'année, n'est financé qu'à 14 %. Seuls 178 millions de dollars américains ont été confirmés ou avancés jusqu'à présent", a déclaré Mme Byrs, indiquant qu'environ 787 millions de dollars américains étaient nécessaires de toute urgence pour maintenir ces opérations essentielles de fret aérien et de transport de passagers jusqu'à la fin de l'année.
Mme Byrs a mis en garde contre les graves conséquences si les vols humanitaires devaient cesser. Sans ce service, elle a averti que "les hôpitaux des pays en développement ne recevraient pas le matériel médical dont ils ont désespérément besoin... Les centres de santé desservant les femmes enceintes et les enfants sous-alimentés, ne recevraient pas les produits nutritionnels vitaux pour la prévention et le traitement de la malnutrition".
Depuis le 1er mai, le Programme alimentaire mondial a effectué 375 vols d'urgence de fret et de passagers, convoyé "plus de 2.500 intervenants de plus de 80 organisations d'aide ont été transportés par avion vers des destinations où leur assistance est nécessaire de toute urgence".
Byrs a ajouté : "Je pourrais également vous dire que nous avons fourni suffisamment de fret pour remplir 120 jumbo jets, qui attendent d'être transportés dans les semaines à venir".
Dans le cadre de ce système, le PAM a également accès à un réseau mondial d'ambulances aériennes sous contrat qui ont jusqu'à présent effectué neuf évacuations médicales du personnel des Nations Unies.
-0- PANA AR/VAO/ASA/IS 19juin2020
