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Refus du FPI de lever son mot d'ordre de boycott et éboulement meurtrier au menu de la presse ivoirienne

Abidjan, Côte d’Ivoire (PANA) - Le gouvernement a promis à terme, de libérer 150 prisonniers pro-Gbagbo; en retour le FPI, le parti de l’ancien Président devait lever son mot d’ordre de boycott du recensement.

«50 pro-Gbagbo libérés, un nouveau geste au nom de la paix», peut-on lire à la Une de Fraternité Matin, quotidien gouvernemental. Ce titre de Fraternité Matin du 2 juin découle du compte rendu d’une conférence de presse animée par le ministre d’Etat auprès du Président de la République, M. Ahoussou Jeannot, ancien Premier ministre.

Fraternité Matin relaie quelques propos du ministre : «D’autres libérations sont annoncées. La justice ivoirienne travaille en fonction de l’évolution des dossiers».

Dans le même ordre d'idées, Soirinfo, quotidien indépendant, écrit que le ministre Ahoussou Jeannot Kouadio a indiqué que le chiffre de 150 annoncé, sera respecté par les autorités ivoiriennes.

Cette liste, révèle le journal indépendant, exclut les militaires parce que, reprenant les propos de l’ancien Premier ministre aujourd’hui, ministre d’Etat auprès du Président de la République : «Nous avons sorti tout ce qui est militaire de cette liste en disant par essence, les militaires ne sont pas des militants de partis politiques».

Notre Voie, journal proche du FPI de Laurent Gbagbo, digère mal le fait que le nom de Mme Gbagbo n’ait pas de chance de figurer sur la liste à terme selon les propos du ministre : «Pour Mme Gbagbo, il y a un débat entre la CPI et le gouvernement ivoirien».

Soulignant les incohérences dans le discours de l’ancien Premier ministre, Notre Voie écrit : «Une volte-face en ce sens que le même gouvernement Ouattara avait fait savoir à la CPI que les juridictions ivoiriennes étaient capables de juger Simone Gbagbo».

A la Une du quotidien Le Patriote, proche du RDR d’Alassane Ouattara, le pan d’une phrase prononcée par le ministre d’Etat auprès du Président de la République : «S’ils ne lèvent pas le boycott, nous aviserons».

Le comité central du FPI, censé répondre favorablement au «troc» du gouvernement, libération de prisonniers contre levée du mot d’ordre de grève, n’a pas suivi le gouvernement dans sa logique.

Sous le titre à sa Une «Levée du mot d’ordre de boycott du recensement, Affi désavoué au comité central», Soirinfo indiquent que ces phrases nous situent clairement sur la position des membres du comité central du FPI : «Et selon des sources concordantes, Pascal Affi N’guessan, le Président du FPI, a été mis en minorité au cours de la rencontre du weekend, l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo a dit la nécessité pour son parti, comme demandé par le gouvernement, de revoir sa position sur le recensement général de la population et de l’habitat. Mais il n’a pas été suivi».

Malgré les signaux forts envoyés par le pouvoir, le FPI maintient son boycott», lit-on à la Une du quotidien Le Nouveau Réveil. Le journal estime que le Président Ouattara «a tout donné au FPI. Le journal se pose la question de savoir si devant le refus du FPI de lever son mot d’ordre de boycott du recensement, «Ouattara va-t-il tout arrêter ? Et Le Nouveau Réveil de répondre à cette question en faisant remarquer que le Président «dénonce la mauvaise foi du FPI».

Dans la nuit du 4 au 5 juin 2014, une grande pluie s’est abattue sur la ville d’Abidjan occasionnant plusieurs morts dont 4 membres d’une même famille.

Sous le titre «Hélas 5 morts, la pluie a encore tué à Mossikro hier», Le Patriote indique que dans ce quartier précaire, «la maison était construite sur le flanc d’une colline. Elle s’est écroulée à la suite d’un éboulement de terrain».

Le journal qui regrette la mort d’une mère de famille et de ses enfants, indique que le gouvernement doit sévir devant les constructions anarchiques. L’Etat a décaissé depuis 2012 des milliards de F CFA pour prévenir de tels drames.

«Pluies diluviennes à Abidjan, 6 morts à Mossikro» titre Notre Voie, illustrant son article avec les corps des victimes étendus et enveloppés dans des draps blancs.

Dans le même ordre d'idées, sous le titre «Plusieurs morts, plusieurs membres d’une même famille disparaissent», Soirinfo informe que la famille victime de l’éboulement meurtrier s’était installée dans cette maison depuis 3 mois seulement.

L'écrit clarifie que la mère et ses 3 enfants ont été victimes de l’éboulement, tout comme deux autres personnes, dans le même quartier. «Nous ne sommes pas heureux de nous retrouver ici pour ce genre de situation. Nous vous avions demandé de quitter ces lieux, mais vous préférez l’argent à vos vies. … Dites à vos parents de quitter les flancs des collines et les emprises d’eau».

Ces propos du ministre en charge de la construction, de l’assainissement et de l’urbanisme ont été relayés par Fraternité Matin, le journal gouvernemental.
-0- PANA JU/IS/SOC 07juin2014