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Procès de Karim Wade: le verdict sera rendu le 23 mars
Dakar, Sénégal (PANA) - La Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) qui juge Karim Wade, le fils de l’ancien président du Sénégal, Abdoulaye Wade, va rendre son arrêt ce lundi 23 mars. Le 17 février, avant dernier jour d’audience, le procureur spécial de la CREI avait requis contre l’ancien ministre d’Etat, une peine de sept ans de prison ferme, la perte de ses droits civiques, 250 milliards de Francs CFA d’amende et la confiscation de tous ses biens présents. Il est poursuit pour enrichissement illicite présumé portant sur un montant de 117 milliards de FCFA. Rappel des temps forts du procès.
31 juillet 2014: ouverture du procès au palais de Justice de Dakar, précisément dans la plus grande salle qui compte environ 1.500 places toutes occupées. En tout, dix personnes sont poursuivies pour enrichissement illicite présumé et complicité d’enrichissement illicite. Le principal prévenu est Karim Wade, fils de l’ancien président du Sénégal Abdoulaye Wade. Parmi les inculpés, quatre sont déclarés en fuite, quatre comparaissent libres mais M. Wade et Pape Mamadou Pouye sont dans les liens de la détention.
Quelques heures après l’ouverture de cette première journée d’audience, le premier incident intervient. Moïse Rampino, un partisan de Karim Wade âgé de 26 ans bondit de son siège et se dirige vers les cinq juges en scandant à toute gorge: "nous disons non aux magistrats corrompus. Vous êtes des anti-balaka du droit, des politiciens encagoulés à la solde de Macky Sall (NDLR: président de la République)". Il sera très vite maîtrisé par le service de maintien d’ordre de la salle. Quatre jour plus tard, il sera jugé et condamné à deux ans de prison ferme pour trouble d’audience.
Dans les premiers jours du procès, les avocats de Ibrahim Aboukhalil Bourgi, le principal co-inculpé de l’ancien ministre, brandissent devant la barre, un certificat médical attestant que leur client est hospitalisé et dans l’incapacité de comparaître. Le président de la Cour, Henry Grégoire Diop, rejette le document et exige la présence du prévenu, M. Bourgi qui sera présenté quelques heurs plus tard devant la barre sur une civière. Son inaptitude est constatée et la cour le dispense pour raison de santé. Ses avocats introduiront dans la foulée une requête d’évacuation sanitaire vers la France pour qu’il reçoive de meilleurs soins pour "l’infection urinaire" dont il souffrirait.
Les juges ordonnent une expertise médicale qui accrédite les arguments des avocats. Cela favorisera une autorisation de sortir du territoire de 45 jours. Il quitte le Sénégal dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2015.
Revenu après ses soins, M. Bourgi se présentera à la barre le 22 décembre 2014.
Pendant toute l’absence de ce dernier, considéré comme le principal complice de Karim, le fils de l’ancien président du Sénégal a refusé de répondre aux questions sur le fonds du dossier tant que Bourgi ne sera pas de retour. Car selon M. Wade, la grande partie de l’accusation repose sur lui.
L’autre incident capital de ce procès est survenu le 14 janvier dernier. A la suite d’une grosse dispute avec Me Eh Hadj Amadou Sall, l’un des défenseurs de Karim Wade, le président de la Cour ordonne l’expulsion manu-militari de l’avocat. En solidarité, tous ses confrères quittent la salle en dénonçant une violation des droits de la défense.
Devant cette situation, Karim Wade refuse de se présenter devant la barre en l’absence de ses conseils. Il y sera conduit de force, mais en se débattant, il tombe et soutient avoir été blessé à un genou. L’ancien ministre d’Etat accuse les gardes pénitentiaires de l’avoir violenté.
Le 19 janvier, Karim Wade, qui avait annoncé une grève de la faim pour non respect de ses droits, refuse également de rejoindre le palais de Justice. Les négociations entreprises pour trouver un compromis n’ont rien donné. Quelques jours après, il suspend sa grève sur instruction de son guide religieux mais décide de boycotter la suite du procès. Ce même jour, tous les avocats de la défense annoncent qu’ils suspendent aussi leur participation au procès, dénonçant la partialité du président de la Cour.
Dans la même semaine, Amadou Yaya Dia, l’un des quatre assesseurs de Henri Grégoire Diop démissionne en pleine audience. il a expliqué pour se justifier, que le président l’empêchait de poser des questions à un témoin comme il l’entendait. Il a été aussitôt remplacé par son suppléant. Les plaidoiries finales se sont déroulées en l’absence de Karim Wade et de ses avocats.
Il est également à rappeler que Alioune Ndao, le premier procureur spécial de la CREI, a été relevé de ses fonctions par un décret signé du chef de l’Etat en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature. C’était en pleine audience, le 11 novembre 2014. Cheikh Tidiane Mara, qui a servi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), de mai 1996 à février 2013, prendra sa place. Le gouvernement n’a donné aucune raison au sujet du limogeage de M. Ndao.
En tout, ce procès ouvert le 31 juillet 2014 a duré six mois et 19 jours. 46 témoins ont été effectivement entendus sur la centaine prévue. Les enquêtes préliminaires lancées dans le courant du second semestre de 2012 ont abouti à la constitution d’un dossier d’accusation d’environ 46 mille pages.
En attendant d’être fixé sur son sort ce 23 mars, Karim Wade a été élu à l’issue d’une primaire, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour la prochaine élection présidentielle. Le PDS, le principal parti d’opposition au Sénégal, est dirigé par son père, Abdoulaye Wade.
Depuis le 17 avril 2013, l’ancien ministre des Infrastructures et du Transport aérien est en détention préventive dans cette affaire d’enrichissement illicite présumé.
-0- PANA KARL/TBM/IBA 22mars2015
31 juillet 2014: ouverture du procès au palais de Justice de Dakar, précisément dans la plus grande salle qui compte environ 1.500 places toutes occupées. En tout, dix personnes sont poursuivies pour enrichissement illicite présumé et complicité d’enrichissement illicite. Le principal prévenu est Karim Wade, fils de l’ancien président du Sénégal Abdoulaye Wade. Parmi les inculpés, quatre sont déclarés en fuite, quatre comparaissent libres mais M. Wade et Pape Mamadou Pouye sont dans les liens de la détention.
Quelques heures après l’ouverture de cette première journée d’audience, le premier incident intervient. Moïse Rampino, un partisan de Karim Wade âgé de 26 ans bondit de son siège et se dirige vers les cinq juges en scandant à toute gorge: "nous disons non aux magistrats corrompus. Vous êtes des anti-balaka du droit, des politiciens encagoulés à la solde de Macky Sall (NDLR: président de la République)". Il sera très vite maîtrisé par le service de maintien d’ordre de la salle. Quatre jour plus tard, il sera jugé et condamné à deux ans de prison ferme pour trouble d’audience.
Dans les premiers jours du procès, les avocats de Ibrahim Aboukhalil Bourgi, le principal co-inculpé de l’ancien ministre, brandissent devant la barre, un certificat médical attestant que leur client est hospitalisé et dans l’incapacité de comparaître. Le président de la Cour, Henry Grégoire Diop, rejette le document et exige la présence du prévenu, M. Bourgi qui sera présenté quelques heurs plus tard devant la barre sur une civière. Son inaptitude est constatée et la cour le dispense pour raison de santé. Ses avocats introduiront dans la foulée une requête d’évacuation sanitaire vers la France pour qu’il reçoive de meilleurs soins pour "l’infection urinaire" dont il souffrirait.
Les juges ordonnent une expertise médicale qui accrédite les arguments des avocats. Cela favorisera une autorisation de sortir du territoire de 45 jours. Il quitte le Sénégal dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2015.
Revenu après ses soins, M. Bourgi se présentera à la barre le 22 décembre 2014.
Pendant toute l’absence de ce dernier, considéré comme le principal complice de Karim, le fils de l’ancien président du Sénégal a refusé de répondre aux questions sur le fonds du dossier tant que Bourgi ne sera pas de retour. Car selon M. Wade, la grande partie de l’accusation repose sur lui.
L’autre incident capital de ce procès est survenu le 14 janvier dernier. A la suite d’une grosse dispute avec Me Eh Hadj Amadou Sall, l’un des défenseurs de Karim Wade, le président de la Cour ordonne l’expulsion manu-militari de l’avocat. En solidarité, tous ses confrères quittent la salle en dénonçant une violation des droits de la défense.
Devant cette situation, Karim Wade refuse de se présenter devant la barre en l’absence de ses conseils. Il y sera conduit de force, mais en se débattant, il tombe et soutient avoir été blessé à un genou. L’ancien ministre d’Etat accuse les gardes pénitentiaires de l’avoir violenté.
Le 19 janvier, Karim Wade, qui avait annoncé une grève de la faim pour non respect de ses droits, refuse également de rejoindre le palais de Justice. Les négociations entreprises pour trouver un compromis n’ont rien donné. Quelques jours après, il suspend sa grève sur instruction de son guide religieux mais décide de boycotter la suite du procès. Ce même jour, tous les avocats de la défense annoncent qu’ils suspendent aussi leur participation au procès, dénonçant la partialité du président de la Cour.
Dans la même semaine, Amadou Yaya Dia, l’un des quatre assesseurs de Henri Grégoire Diop démissionne en pleine audience. il a expliqué pour se justifier, que le président l’empêchait de poser des questions à un témoin comme il l’entendait. Il a été aussitôt remplacé par son suppléant. Les plaidoiries finales se sont déroulées en l’absence de Karim Wade et de ses avocats.
Il est également à rappeler que Alioune Ndao, le premier procureur spécial de la CREI, a été relevé de ses fonctions par un décret signé du chef de l’Etat en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature. C’était en pleine audience, le 11 novembre 2014. Cheikh Tidiane Mara, qui a servi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), de mai 1996 à février 2013, prendra sa place. Le gouvernement n’a donné aucune raison au sujet du limogeage de M. Ndao.
En tout, ce procès ouvert le 31 juillet 2014 a duré six mois et 19 jours. 46 témoins ont été effectivement entendus sur la centaine prévue. Les enquêtes préliminaires lancées dans le courant du second semestre de 2012 ont abouti à la constitution d’un dossier d’accusation d’environ 46 mille pages.
En attendant d’être fixé sur son sort ce 23 mars, Karim Wade a été élu à l’issue d’une primaire, candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) pour la prochaine élection présidentielle. Le PDS, le principal parti d’opposition au Sénégal, est dirigé par son père, Abdoulaye Wade.
Depuis le 17 avril 2013, l’ancien ministre des Infrastructures et du Transport aérien est en détention préventive dans cette affaire d’enrichissement illicite présumé.
-0- PANA KARL/TBM/IBA 22mars2015