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Pour relever les défis le Maroc doit améliorer la condition de la femme, soutient Mohammed VI

Rabat, Maroc (PANA) - Le Roi Mohammed VI a affirmé, samedi soir, que le Maroc ne pourra pas "relever les défis internes et externes que si nous allions esprit d’initiative et résilience" afin "de consolider la stabilité sociale, d’améliorer la condition de la femme et de la famille, de renforcer les capacités de l’économie nationale".

 

Dans un discours à la Nation à l'occasion du 23ème anniversaire de la fête du Trône, le Souverain chérifien a ajouté que "notre ambition est de poursuivre l’édification d’un Maroc avancé et fort de sa dignité. Aussi est-il indispensable que tous les Marocains, hommes et femmes, prennent une part active à la dynamique de développement".

 

"De fait, depuis notre accession au Trône, nous avons veillé à la promotion de la condition de la femme, en lui offrant toutes les possibilités d’épanouissement et en lui accordant la place qui lui revient de droit", a-t-il dit, expliquant que "parmi les réformes majeures engagées sous notre impulsion, figurent la promulgation du Code de la Famille et l’adoption de la Constitution de 2011 qui consacre l’égalité homme-femme en droits et en obligations et, par conséquent, érige le principe de parité en objectif que l’Etat doit chercher à atteindre".

 

Pour le Roi marocain, "l’esprit de la réforme ne consiste pas à octroyer à la femme des privilèges gracieux, mais, bien plus précisément à lui assurer la pleine jouissance des droits légitimes que lui confère la Loi. Dans le Maroc d’aujourd’hui, il n’est en effet plus possible qu’elle en soit privée".

 

"A cet égard, nous appelons à l’opérationnalisation des institutions constitutionnelles concernées par les droits de la famille et de la femme et nous demandons que soient mis à jour les dispositifs et les législations nationales dédiés à la promotion de ces droits", a-t-il souligné, faisant remarquer que "dans un premier temps, le Code de la Famille a représenté un véritable bond en avant ; désormais il ne suffit plus en tant que tel. L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés".

 

Il a précisé qu'"au nombre de ces écueils, figure l’application incorrecte du Code en raison de divers facteurs sociologiques. L’un d’eux tient notamment à la propension tenace d’une catégorie de fonctionnaires et d’hommes de justice à considérer que le Code est réservé aux femmes", mais "la réalité est autre : le Code n’est spécifique ni aux hommes, ni aux femmes : il est dédié à la famille entière.

 

Fondé sur la notion d’équilibre, il donne aux hommes et aux femmes les droits qui leur échoient respectivement et il tient compte de l’intérêt des enfants". "Aussi, Nous soulignons la nécessité que tous, unanimement, s’attachent à l’application pleine et judicieuse des dispositions légales du Code", a-t-il dit, ajoutant qu'"il convient aussi de dépasser les défaillances et les aspects négatifs révélés par l’expérience menée sur le terrain et, le cas échéant, de refondre certaines dispositions qui ont été détournées de leur destination première".

 

"En qualité d’Amir Al-Mouminine, et comme Je l’ai affirmé en 2003 dans le discours de présentation du Code devant le parlement, je ne peux autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé, en particulier sur les points encadrés par des textes coraniques formels", a-t-il expliqué. Il a, à cet égard affirmé : "nous nous attachons à ce que cet élan réformateur soit mené en parfaite concordance avec les desseins ultimes de la Loi islamique (Charia) et les spécificités de la société marocaine. Nous veillons aussi à ce qu’il soit empreint de modération, d’ouverture d’esprit dans l’interprétation des textes, de volonté de concertation et de dialogue, et qu’il puisse compter sur le concours de l’ensemble des institutions et des acteurs concernés".

 

"Dans le même cadre, nous appelons à ce que les tribunaux de la famille soient généralisés à l’échelle des régions du pays, qu’ils soient dotés de ressources humaines qualifiées et que leur soient affectés les moyens matériels nécessaires à l’accomplissement efficace de leur mission", a plaidé Mohammed VI.

 

"Par ailleurs, rappelons une vérité essentielle : quand les femmes accèdent pleinement à leurs droits, elles ne portent aucun préjudice aux hommes, pas plus qu’elles ne se font tort", a-t-il soutenu, affirmant que "de fait, la condition sine qua non pour que le Maroc continue de progresser est qu’elles occupent la place qui leur échoit et qu’elles apportent leur concours efficient à toutes les filières de développement".

-0- PANA AD/IN/IS 31juil2022