Agence Panafricaine d'information

Moins d'un dollar américain de ration journalière par élève interne au Burundi

Bujumbura, Burundi (PANA) - Le ministère burundais de l’/ducation nationale a été sur la sellette, vendredi, au cours d’une émission publique des porte-parole des institutions gouvernementales, pour les « maigres subsides » de 900 francs burundais (0,44 centime du dollar américain) réservées à la ration alimentaire journalière d’un élève fréquentant une école secondaire à régime d’internat.

Les moyens de l’Etat ne suffisant pas, le porte-parole du ministère de l’Education, Liboire Bigirimana, a renvoyé la balle dans le camp des écoles qui n’exploitent pas toutes les ressources à leur disposition.

Des travaux d'agriculture et élevage sont possibles à aménager et peuvent aider les écoles à améliorer le quotidien des internats, a-t-il suggéré.

L’endettement excessif auprès des fournisseurs, la réduction obligée des rations et la baisse du taux de réussite sont les principales conséquences de ce marasme économique dont se plaignent les responsables des internats.

Le minerval est également jugé "maigre" pour compenser le manque à ganger.

Les tarifs officiels sont de 43.000 francs burundais (20,81 dollars) par élève interne et par trimestre, contre 7.000 francs pour le camarade externe (3,39 dollars).

Quant au cadre légal de ce système, un « Décret portant gestion et régulation des internats » au Burundi a été signé en 2016, « dans un nouveau contexte de l’évolution rapide des effectifs et l’amenuisement des moyens dont dispose l’Etat ».

Le Décret magnifie "un dispositif d’accompagnement qui offre aux élèves la possibilité de poursuivre la formation, sans contrainte géographique, dans un cadre favorable à la réussite et à l’épanouissement personnel, tout en assurant un environnement propice aux apprentissages ».

Le texte du Décret veut encore que « les élèves admis à l’internat bénéficient du meilleur encadrement intellectuel, civique, moral, culturel et sportif ainsi que de la restauration et du logement ».

L’accès à l’internat est déterminé sur la base de certains critères, comme "le mérite des élèves, les filières stratégiques (sciences, technologie, pôle d’excellence, distribution géographique des sections dans les différentes provinces) ainsi que la nature du handicap".

La possibilité est laissée "aux confessions religieuses, aux initiatives privées et autres organisations à caractère communautaire d’investir dans la création des pensionnats (internats)", sous la supervision de l’Etat.

Les écoles primaires du pays, quant à elles, bénéficient surtout d’un appui du Programme alimentaire mondial (PAM), à travers un projet de « cantines scolaires ».

Au sein des 800 écoles burundaises à cantines scolaires, 619.753 enfants sont assistés, pour un total estimé à plus de 2,4 millions enfants scolarisés, soit un taux de 21,9%.

-0- PANA FB/JSG 30sept2022