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Mise en garde du GIEC contre les effets du réchauffement climatique

Lusaka, Zambie (PANA) - Les effets du changement climatique se font déjà largement ressentir sur tous les continents et les océans et s'aggravent rapidement, avertit un nouveau rapport publié lundi par le Groupe international d'experts sur le changement climatique (GIEC).

Selon ce rapport, les effets du réchauffement climatique sont déjà visibles sur tous les continents et dans les océans et dans la plupart des cas, le monde est mal préparé aux risques d'un climat changeant.

Le rapport du GIEC énumère les effets du changement climatique à ce jour, les risques futurs du réchauffement climatique et les opportunités d'une action efficace pour réduire les risques.

Le rapport note que les populations, à travers le monde, souffrent déjà du changement climatique, puisqu'il affecte directement leurs moyens de subsistance, détruit leurs cultures et leurs maisons, fait grimper les prix des denrées alimentaires et que cette tendance va aller croissant si rien n'est fait pour juguler le réchauffement climatique.

Il procède également à une évaluation détaillée des aspects régionaux, qui donne une image plus claire des impacts du climat sur les différentes régions.

Le rapport avertit également que le changement climatique accroît les risques de conflit armé dans le monde, car il augmente la pauvreté et les chocs économiques.

Ainsi, le changement climatique devient déjà un facteur déterminant des politiques de sécurité nationale des Etats.

Il indique cependant qu'il y a des opportunités de réagir à ces risques, bien que des niveaux élevés de réchauffement rendront cette tâche difficile.

"Réagir au changement climatique implique de faire des choix sur les risques d'un monde qui change. La nature des risques du réchauffement climatique est de plus en plus claire, même s'il va continuer à produire des surprises", conclut le rapport.

"Nous vivons à une époque de changement climatique induit par l'homme", a déclaré Vicente Barros, co-président du Groupe de travail II.

Selon lui, "dans la plupart des cas, nous ne sommes pas préparés aux risques liés au climat auxquels nous sommes déjà confrontés. Les investissements dans une meilleure préparation peuvent avoir des dividendes aussi bien pour le présent que pour l'avenir".

Co-président du Groupe de travail II, Chris Field indique que les risques futurs du changement climatique dépendront fortement de son ampleur.

Une augmentation du réchauffement climatique accroît l'éventualité d'impacts sévères et généralisés qui pourraient être surprenants ou irréversibles.

"Avec des niveaux élevés de réchauffement qui découlent d'une augmentation constante des émissions de gaz à effet de serre, les risques seront difficiles à contenir et même des investissements sérieux et soutenus dans l'adaptation présenteront des limites", a estimé M. Field.

Les impacts notés du changement climatique ont déjà affecté l'agriculture, la santé humaine, les écosystèmes sur terre et dans les océans, l'approvisionnement en eau et les conditions d'existence de certaines populations.

Le trait marquant des impacts notés est qu'ils se font sentir des tropiques aux pôles, des petites îles aux grands continents et dans les pays les plus riches comme dans les plus pauvres.

Selon le président du GIEC, Rajendra Pachauri, "le rapport du deuxième Groupe de travail est une autre étape importante dans notre compréhension de la manière de réduire et de gérer les risques du changement climatique".

La secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), Christiana Figueres, a indiqué que ce dernier rapport souligne plus que jamais les risques extrêmes posés par le changement climatique, ainsi que les nombreuses opportunités de rendre le monde plus sûr et plus résilient.

"Ce rapport requiert que chacun accélère et intensifie les efforts pour un monde avec moins de carbone et se dresse contre les risques du changement climatique afin d'éviter à la planète et à sa population les prévisions alarmantes du GIEC. Heureusement, il y a une véritable dynamique crédible pour renverser cette tendance à travers la planète et dans les pays, au sein des communautés et dans les salles de réunion", a indiqué lundi Mme Figueres.

"Ce rapport parle de deux options d'avenir - l'une d'inaction et de dégradation de notre environnement, de nos économies et de notre tissu social. L'autre, de saisir le moment et les opportunités de faire face aux risques du changement climatique et d'opérer une transformation qui donne naissance à des sociétés plus adaptées et résilientes où les nouvelles technologies et modes de vie ouvrent la porte à une myriade de bénéfices pour la santé, la prospérité et la création d'emplois. La voie à suivre demain sera sans nul doute déterminée par nos choix d'aujourd'hui. Nous devons décider quel chemin emprunter", a ajouté Mme Figueres.

L'Accord mondial de 2015 sur le changement climatique, actuellement en projet, est une opportunité essentielle d'action au niveau international.

Les gouvernements oeuvrent pour atteindre cet objectif d'ici 2020, année où un nouvel accord entrera en vigueur.

Le dernier rapport du GIEC, qui porte essentiellement sur les impacts du changement climatique, est le deuxième volet de son cinquième Rapport (AR5) sur les impacts et vulnérabilités.

En avril, le GIEC va publier le troisième volet qui va souligner les options pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Le dernier volet, un résumé global à l'intention des décideurs, est attendu pour le mois d'octobre 2014, peu avant la Conférence des Nations unies sur la changement climatique à Lima, au Pérou.

Ces rapports proposent aux gouvernements des options qui aideront à concevoir l'architecture et le contenu de l'Accord de 2015.
-0- PANA MM/VAO/FJG/JSG/IBA 31mars2014