Agence Panafricaine d'information

Maurice : La bataille pour les Chagos à la Une de l’actualité cette semaine

Port-Louis, Maurice (PANA) – La demande de Maurice à la Cour internationale de Justice (CIJ) pour un avis consultatif sur le démantèlement du territoire mauricien par la Grande Bretagne avant l’accession de l’ile à l’indépendance en mars 1968, a fait la Une de l’actualité à Maurice cette semaine.

Il y a 50 ans, la Grande Bretagne, le pouvoir colonial à l’époque, avait détaché l’archipel des Chagos du territoire mauricien et l’avait offert aux Etats-Unis pour en faire une base militaire sur un des ilots appelé Diego Garcia.

De retour de La Haye en début de semaine, la délégation mauricienne dirigée par le ministre de la Défense, Sir Anerood Jugnauth, en a parlé, de long en large, dans les médias.

Rapportant les propos de Sir Jugnauth, le quotidien "Le Défi" écrit : «La Grande Bretagne était isolée à la CIJ». «Les Britanniques ont repris presque les mêmes arguments qu’ils avaient présentés devant l’ONU, à savoir qu’ils ont eu le consentement de Maurice pour l’exclusion des Chagos».

Sir Anerood Jugnauth a dit, selon ce journal, que la majorité des pays qui sont intervenus devant la CIJ a soutenu que les Britanniques sont dans l’illégalité. «Nous étions encore une colonie ; il ne peut y avoir un accord. Le droit à l’autodétermination était reconnu par l’ONU qui a adopté plusieurs résolutions, affirmant qu’aucune puissance ne peut démanteler une colonie avant de lui accorder son indépendance».

Selon le ministre, 17 pays représentant divers courants et l’Union africaine, ont soutenu Maurice, à l’exception de l’Australie, d’Israël et des Etats Unis.

Dans le quotidien "L’express", le ministre a déclaré que «la déception se lisait sur le visage des Américains». Ce journal écrit : « Devoir accompli. C’est le sentiment qui prédomine chez le ministre Anerood Jugnauth, après les quatre jours d’audition à La Haye. Les arguments de Maurice et des pays amis sur l’affaire des Chagos devant la Cour internationale de justice (CIJ) ont été présentés, dit-il, avec force et conviction».

"L’express" poursuit, citant les propos de Sir Jugnauth : «L’argument d’avoir conclu un accord ne tient pas la route car, dès 1965, la Grande Bretagne était tenue d’agir selon les lois internationales en vigueur, qui rendaient illégal l’acte de démantèlement de notre territoire avant l’indépendance».

Citant toujours le ministre, ce journal écrit : « De plus, à cette époque, Maurice était toujours une colonie et de ce fait, les pouvoirs autour de la table de négociation n’étaient pas égaux».

Le quotidien "Le Mauricien", pour sa part, écrit que le gouvernement mauricien est confiant d’un jugement en sa faveur. Toujours dans ce journal, le leader du Mouvement Patriotique (MP), Alan Ganoo, déclare que la «question de la décolonisation a pris un tournant spectaculaire». «Il est clair qu’il y a eu exclusion des Chagos en 1965. Il faut maintenant déterminer si les Britanniques avaient fait du chantage sur les Mauriciens», a-t-il déclaré.

On rappelle à Port-Louis, que les habitants de l’archipel des Chagos, dont il ne reste que quelques centaines de natifs, vivent en grande partie à Maurice et aux Seychelles.
-0- PANA NA/IS/SOC 15sept2018