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Les revendications des groupes terroristes "ne sont pas très claires", selon le Premier ministre burkinabé

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le Premier ministre burkinabè,  Albert Ouédraogo, a déclaré, mardi soir  dans un entretien accordé à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), que très peu d’attaques terroristes perpétrées au Burkina Faso sont revendiquées, mais que le gouvernement a une idée sur les motivations des auteurs de ces attaques.

"On n’a pas une idée assez claire de ce qu’ils revendiquent. Mais, on a une idée de leur motivation. Les différents profils sous-entendent en filigrane les motivations pour lesquelles les gens se sont engagés", a-t-il dit.

Le Premier ministre burkinabè a soutenu, "nous savons très bien aujourd’hui qui nous attaque", expliquant, "nous avons deux grands groupes qui nous attaquent".

"Il y a un groupe qui est très actif dans le Sahel et un autre qui est actif un peu à l’intérieur du pays (Sahel, Nord, Centre-nord, Est, dans les Cascades, Centre-sud, etc)", a-t-il fait savoir.

Selon M. Ouédraogo, au début de la menace terroriste, les groupes étaient constitués essentiellement d’étrangers, mais aujourd’hui pour la plupart, ce sont des Burkinabè.

"Les étrangers interviennent juste quand il s’agit de certaines actions spécifiques assez complexes. Les services de renseignement ont pu procéder aujourd’hui à un profilage des terroristes, donc nous connaissons les profils types des terroristes", a-t-il expliqué. 

Il a assuré que les services de renseignements burkinabè ont effectué un travail sur les profils des combattants "terroristes" sur le sol burkinabè.

"D’abord il y a le profil du religieux, qui défend sa religion. C’est le profil de l’extrémiste violent qui veut imposer le califat par les armes et le sang", a-t-il dit.

Ensuite, a-t-il indiqué, il y a le profil du "défenseur, celui dont la communauté a été victime d’exactions et qui a pris les armes pour défendre sa communauté, parce que lui-même sa survie et celle de sa communauté en dépendent.

Il y a aussi le profil du "suiveur, parce qu’on voit que c’est un effet de mode, on suit, on rentre dans le groupe. Il y a les opportunistes, notamment les grands bandits qui se sont mués en terroristes et qui pensent que c’est une occasion de se faire de l’argent dans ces attaques".

Enfin, Il y a le profil de la "victime contrainte, c’est-à-dire des gens qu’on a engagés de force dans les groupes terroristes".

Le chef du gouvernement a déclaré que la lutte contre le terrorisme repose sur des piliers dont le premier est basé sur l’action militaire, qui a ses limites car ,  "la balle du militaire tue le terroriste, mais ne tue pas le terrorisme".

"Beaucoup d’efforts sont faits aujourd’hui au niveau militaire, pour renforcer les effectifs, pour les équipements des Forces de défense et de sécurité. Au niveau budgétaire également, un effort est fait pour permettre aux opérationnels qui sont sur le terrain, de mener les actions".

L’autre pilier concerne le dialogue. "Nous fondons beaucoup d’espoir sur le dialogue. Ceux qui nous attaquent sont pour la plupart des Burkinabè. Ce qui nous permet de dire qu’on peut dialoguer avec eux, on peut parler à nos frères. Nous avons choisi de mettre en place, des comités locaux de dialogue, pour la restauration de la paix", a-t-il dit.

"Ces comités sont constitués de personnes ressources, de leaders communautaires, que même les terroristes respectent et qu’ils sont prêts à écouter. Il n’est pas question pour nous, de marchander quoi que ce soit. Tout ce que nous pouvons accepter, c’est garantir leur sécurité et leur réinsertion. A ce jour, nous avons mis en place, près d’une dizaine de comités locaux de dialogue et ça fonctionne très bien", a-t-il dit.

-0- PANA TNDD/JSG 24août2022