Les Etats-Unis sanctionnent le chef d'une milice soudanaise pour avoir entretenu la guerre civile
Washington, DC, Etats-Unis (PANA) - Le Département du Trésor américain a annoncé mardi l'imposition de sanctions à l'encontre d'un chef des Forces de soutien rapide (FSR), une organisation paramilitaire soudanaise, pour avoir perpétué la guerre civile dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Les sanctions à l'encontre d'Abdel Rahman Joma'a Barakallah (Barakallah), commandant des Forces de soutien rapide au Darfour occidental, font suite aux sanctions prises par le Conseil de sécurité des Nations unies à l'encontre de deux commandants des FSR le 8 novembre, a indiqué le département d'État américain dans un communiqué de presse.
Les Nations unies ont désigné Barakallah et Osman Mohamed Hamid Mohamed (Hamid) pour leur rôle à la tête des forces de sécurité soudanaises, qui ont procédé à un nettoyage ethnique et commis des violations des droits de l'homme.
Le communiqué de presse précise que M. Barakallah est également soumis à des restrictions en matière de visa américain en raison de son implication dans des violations flagrantes des droits de l'homme, notamment l'enlèvement et l'assassinat du gouverneur légitime du Darfour occidental, M. Khamis Abbakar. Le département du Trésor a déjà désigné Hamid en mai 2024.
" Les Etats-Unis se félicitent de l'action du Conseil de sécurité de l'ONU le 8 novembre, qui démontre sa volonté de demander des comptes aux responsables d'abus contre les civils au Darfour ", a déclaré le Département du Trésor."
"L'action d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre des efforts constants des États-Unis pour soutenir le peuple soudanais et utiliser les outils à notre disposition pour imposer des coûts à ceux qui commettent des atrocités et perpétuent le conflit", a ajouté le communiqué de presse.
La plus haute responsable des Affaires politiques de l'ONU a déclaré mardi au Conseil de sécurité que le peuple soudanais était confronté à une crise de plus en plus grave alors que la guerre incessante entre armées rivales enfonçait le pays dans le chaos, soulignant qu'un cessez-le-feu et une solution politique négociée demeuraient la seule voie viable vers la paix.
"Le Soudan est pris au piège d'un cauchemar", a déclaré aux ambassadeurs Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires politiques, faisant écho à la sombre déclaration faite par le secrétaire général il y a deux semaines.
La dernière flambée de violence a été particulièrement brutale, notamment dans l'État d'Aj Gezira, dans l'est du pays, où les FSR ont lancé des assauts décrits par les organisations non gouvernementales (ONG) comme étant parmi les plus violents de la guerre jusqu'à présent.
Ce sont les civils qui ont le plus souffert de ces offensives, avec un nombre incalculable de morts, de maisons détruites et de communautés déplacées. Les rapports font également état de violations choquantes des droits de l'homme, notamment de violences sexuelles généralisées à l'encontre des femmes et des jeunes filles.
Mme DiCarlo a condamné non seulement les attaques des FSR, mais aussi les frappes aériennes aveugles menées par les Forces armées soudanaises (FAS) dans des zones peuplées de civils, telles que la capitale Khartoum et El Fasher, une grande ville du Darfour-Nord qui accueille des milliers de personnes déplacées et qui est assiégée depuis des mois par les FSR.
-PANA-JSG/SOC13nov2024