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Agence Panafricaine d'information
Le report des élections en RD Congo dans la presse française
Paris, France (PANA) – Le report des élections initialement prévues pour le 23 décembre mais reportées d’une semaine par la Commission électorale est largement traité par les journaux français.
"Libération" a publié deux reportages de son envoyé spécial à Kinshasa dont le premier, intitulé "L’espoir malgré la peur de l’étincelle", a souligné que le scrutin, initialement prévu dimanche mais reporté d’une semaine, pourrait donner lieu à la première alternance démocratique du pays, fait apparaître un doute de l’opposition. "L’opposition redoute pourtant une victoire du dauphin du président de la République, après une campagne violente et marquée par l’interdiction de plusieurs meetings", a souligné le journal.
"Libération" décrit le meeting de l’opposition animé par Félix Tshisekedi, le candidat de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’opposition historique et Vital Kamerhe, de l’Union pour la nation congolaise (UNC), "tout à la fois son allié stratégique, son directeur de campagne et son futur Premier ministre, si le ticket venait à être élu", a expliqué le correspondant du journal.
Puis "Libération" a relaté la réunion publique de l’opposant, Martin Fayulu, à la tête d’une puissante coalition baptisée Lamuka ("Réveilles-toi" en lingala, l’une des langues officielles), "devenu la bête noire du pouvoir", selon le quotidien.
"Jusqu’au bout, les 12 millions d’habitants de la bouillonnante Kinshasa, trop habitués aux tours pendables des autorités, restent méfiants. Comme si, à force d’avoir été tant désirée et repoussée, cette date du 23 décembre était devenue une chimère. Une crainte confirmée jeudi par un nouveau report, d’une semaine, du scrutin", a indiqué "Libération".
Dans son second reportage titré "Une semaine d’incertitude s’ouvre pour les Congolais", "Libération" a écrit que: "la façade de tout se passe normalement s’est soudainement fissurée. Malgré le délai de deux ans depuis l’expiration du mandat de Joseph Kabila, malgré le milliard et demi de dollars engloutis, malgré l’assurance tranquille affichée par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) il y a encore une semaine, le gouvernement congolais a annoncé jeudi n’être pas prêt pour organiser le triple scrutin (présidentiel, législatif, provincial) prévu dimanche", s’est désolé le journal.
Corneille Nangaa, le patron de la CENI, a déclaré que les élections seraient reportées d’une semaine, au 30 décembre parce que l’incendie du dépôt principal du matériel électoral de Kinshasa, survenu la semaine dernière, dans lequel 8.000 machines à voter de fabrication coréenne et des bulletins destinés à la capitale sont partis en fumée. "Bien qu’un stock tampon de machines ait pu être rapatrié de la province, les bulletins, eux, ont dû être réimprimés en Corée du Sud. Ils doivent encore être acheminés et une partie des ordinateurs réinitialisée. Les délais n’étaient plus tenables", a expliqué M. Nangaa.
"La République Démocratique du Congo entre donc dans une phase d’attente inédite. Un temps suspendu, à l’image de ce que vit le pays depuis deux ans. En ne décalant l’élection que d’une semaine, Nangaa s’offre un répit technique, certes humiliant, mais qui devrait lui éviter les accusations trop sévères de manœuvres dilatoires de la part des opposants et des observateurs", a souligné "Libération".
Le journal a conclu que le camouflet revient au gouvernement congolais qui avait refusé toute aide internationale et tout soutien logistique de l’ONU dans l’organisation des élections.
"Le Monde", grand quotidien du soir, a intitulé son article: "Report des élections en RDC: le pouvoir évoque un cas de force majeure", en ajoutant que: "ce qui bruissait dans le Tout-Kinshasa devient officiel, relevant que le président de la CENI Corneille Nangaa s’est présenté souriant devant la presse à Kinshasa, avec plus de deux heures de retard pour annoncer le report d’une semaine des élections prévues ce dimanche, avec deux ans de retard".
"La temporalité politique congolaise, une fois encore, s’est étirée. Un dernier contre-temps avant la tenue, désormais prévue le 30 décembre, des élections présidentielle, législatives et provinciales, censées permettre la première alternance pacifique depuis l’indépendance de la République Démocratique du Congo, en 1960?", s’est interrogé le journal.
Pour "Le Monde", le président de la CENI, personnage central, est devenu l’un des plus abhorrés du pays, tant il est accusé par une partie de la population et par l’opposition de manipuler le processus électoral pour le compte du pouvoir, ce dont il s’est toujours défendu.
"Mais la CENI peine à masquer les nombreuses anomalies et dysfonctionnements, du fichier électoral incluant probablement 7 millions d’électeurs douteux aux difficultés des observateurs à être accrédités, en passant par la livraison du matériel dans les 75.000 bureaux de vote, parfois accessibles uniquement à moto", a souligné le quotidien du soir.
"L’Humanité", quotidien proche du Parti communiste, a titré son article "RD Congo: Joseph Kabila, vainqueur provisoire par chaos technique", indiquant que depuis quelques jours, plusieurs signaux annonçaient les prémices d’un report: mercredi, un membre de la CENI avait averti du risque d’un report des élections à sept jours", nouvelle confirmée jeudi dans la journée par le pasteur Théodore Ngoy, l’un des candidats à la présidentielle qui a déclaré: "La CENI nous a dit qu’elle est dans l’incapacité technique d’organiser les élections le 23 décembre".
"Au pays de Lumumba (assassiné en 1961), Mobutu (destitué en 1997) et Laurent-Désiré Kabila (assassiné en 2001), nul doute que ce report est vécu comme un coup de plus dans l’estomac de citoyens qui espéraient vivre pour la première fois depuis l’indépendance du Congo-Kinshasa en 1960 une transition pacifique", a écrit le quotidien communiste.
Le journal a rappelé que ces élections avaient été repoussées une première fois à l’expiration du deuxième mandat de Joseph Kabila, fin 2016, officiellement pour faute de moyens financiers. "Ce retard avait été le point de départ de manifestations réprimées dans le sang en septembre et décembre 2016. Depuis lors et à l’encontre même de la Constitution congolaise qui interdit de se représenter pour un troisième mandat de cinq ans, le président sortant est resté deux années supplémentaires au pouvoir", a expliqué "L’Humanité".
Pour le journal, le report des élections avec son cortège de violences est "un scénario catastrophe qui fait une fois encore les affaires de Joseph Kabila", en plus de la division de l’opposition qui sera "une aubaine pour l’homme lige du très contesté président, le candidat pro-Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, qui, malgré une campagne tiède et sans saveur, pourrait tirer les marrons du feu du chaos en cours… et permettre à Joseph Kabila de régner cinq ans de plus en catimini", a conclu "L’Humanité".
"Le Figaro", proche de la Droite, a intitulé son article "RDC: le report de la présidentielle électrise le pays", en ajoutant que; "pour une fois, la rue de Kinshasa avait dit vrai. Dans la capitale congolaise, où l'art de la rumeur est plus ancien que les fake news, l'idée que l'élection présidentielle ne se tiendrait pas à la date dite tournait depuis des jours".
Si pour justifier le report, la CENI a mis en avant une "impasse technique, liée à un incendie criminel dans l'un de ses entrepôts qui aurait détruit plusieurs millions de bulletins de vote", une source proche de la CENI a indiqué dans les colonnes du journal que: "c'est sans doute vrai que des bulletins ont brûlé, mais en fait rien n'était vraiment prêt. Il manque du matériel électoral dans presque toutes les provinces".
Le quotidien catholique "La Croix" a intitulé son article: "La RDC en suspens, au lendemain du report des élections", soulignant que le pays semble s’être résolu à attendre une semaine de plus (jusqu’au dimanche 30 décembre) après l’annonce d’un nouveau report des élections générales. "Au lendemain, le pays semblait calme", a relevé le journal.
"Mais, une semaine, est-ce suffisant ?", s’est interrogé "La Croix" qui observe que: "Kinshasa veut organiser ses élections sans l’aide financière ni l’appui logistique de ses partenaires étrangers occidentaux (ONU, UE), ni de leur Mission d’observation électorale".
Si la Mission des Nations unies au Congo a répété qu’elle proposait ses bons offices à "toutes les parties" pour "un processus électoral pacifique, transparent et crédible, des voix s’élèvent pour dire que le report de 7 jours semble un peu court".
"Les problèmes en province sont énormes. Les retards d’arrivée du matériel sont colossaux. On ne voit pas trop comment ils arriveront à faire tout cela en une semaine, même en mettant les bouchées doubles", s’est interrogé un observateur averti de la situation congolaise dans les colonnes de "La Croix."
-0- PANA BM/TBM/IBA 23décembre2018
"Libération" a publié deux reportages de son envoyé spécial à Kinshasa dont le premier, intitulé "L’espoir malgré la peur de l’étincelle", a souligné que le scrutin, initialement prévu dimanche mais reporté d’une semaine, pourrait donner lieu à la première alternance démocratique du pays, fait apparaître un doute de l’opposition. "L’opposition redoute pourtant une victoire du dauphin du président de la République, après une campagne violente et marquée par l’interdiction de plusieurs meetings", a souligné le journal.
"Libération" décrit le meeting de l’opposition animé par Félix Tshisekedi, le candidat de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’opposition historique et Vital Kamerhe, de l’Union pour la nation congolaise (UNC), "tout à la fois son allié stratégique, son directeur de campagne et son futur Premier ministre, si le ticket venait à être élu", a expliqué le correspondant du journal.
Puis "Libération" a relaté la réunion publique de l’opposant, Martin Fayulu, à la tête d’une puissante coalition baptisée Lamuka ("Réveilles-toi" en lingala, l’une des langues officielles), "devenu la bête noire du pouvoir", selon le quotidien.
"Jusqu’au bout, les 12 millions d’habitants de la bouillonnante Kinshasa, trop habitués aux tours pendables des autorités, restent méfiants. Comme si, à force d’avoir été tant désirée et repoussée, cette date du 23 décembre était devenue une chimère. Une crainte confirmée jeudi par un nouveau report, d’une semaine, du scrutin", a indiqué "Libération".
Dans son second reportage titré "Une semaine d’incertitude s’ouvre pour les Congolais", "Libération" a écrit que: "la façade de tout se passe normalement s’est soudainement fissurée. Malgré le délai de deux ans depuis l’expiration du mandat de Joseph Kabila, malgré le milliard et demi de dollars engloutis, malgré l’assurance tranquille affichée par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) il y a encore une semaine, le gouvernement congolais a annoncé jeudi n’être pas prêt pour organiser le triple scrutin (présidentiel, législatif, provincial) prévu dimanche", s’est désolé le journal.
Corneille Nangaa, le patron de la CENI, a déclaré que les élections seraient reportées d’une semaine, au 30 décembre parce que l’incendie du dépôt principal du matériel électoral de Kinshasa, survenu la semaine dernière, dans lequel 8.000 machines à voter de fabrication coréenne et des bulletins destinés à la capitale sont partis en fumée. "Bien qu’un stock tampon de machines ait pu être rapatrié de la province, les bulletins, eux, ont dû être réimprimés en Corée du Sud. Ils doivent encore être acheminés et une partie des ordinateurs réinitialisée. Les délais n’étaient plus tenables", a expliqué M. Nangaa.
"La République Démocratique du Congo entre donc dans une phase d’attente inédite. Un temps suspendu, à l’image de ce que vit le pays depuis deux ans. En ne décalant l’élection que d’une semaine, Nangaa s’offre un répit technique, certes humiliant, mais qui devrait lui éviter les accusations trop sévères de manœuvres dilatoires de la part des opposants et des observateurs", a souligné "Libération".
Le journal a conclu que le camouflet revient au gouvernement congolais qui avait refusé toute aide internationale et tout soutien logistique de l’ONU dans l’organisation des élections.
"Le Monde", grand quotidien du soir, a intitulé son article: "Report des élections en RDC: le pouvoir évoque un cas de force majeure", en ajoutant que: "ce qui bruissait dans le Tout-Kinshasa devient officiel, relevant que le président de la CENI Corneille Nangaa s’est présenté souriant devant la presse à Kinshasa, avec plus de deux heures de retard pour annoncer le report d’une semaine des élections prévues ce dimanche, avec deux ans de retard".
"La temporalité politique congolaise, une fois encore, s’est étirée. Un dernier contre-temps avant la tenue, désormais prévue le 30 décembre, des élections présidentielle, législatives et provinciales, censées permettre la première alternance pacifique depuis l’indépendance de la République Démocratique du Congo, en 1960?", s’est interrogé le journal.
Pour "Le Monde", le président de la CENI, personnage central, est devenu l’un des plus abhorrés du pays, tant il est accusé par une partie de la population et par l’opposition de manipuler le processus électoral pour le compte du pouvoir, ce dont il s’est toujours défendu.
"Mais la CENI peine à masquer les nombreuses anomalies et dysfonctionnements, du fichier électoral incluant probablement 7 millions d’électeurs douteux aux difficultés des observateurs à être accrédités, en passant par la livraison du matériel dans les 75.000 bureaux de vote, parfois accessibles uniquement à moto", a souligné le quotidien du soir.
"L’Humanité", quotidien proche du Parti communiste, a titré son article "RD Congo: Joseph Kabila, vainqueur provisoire par chaos technique", indiquant que depuis quelques jours, plusieurs signaux annonçaient les prémices d’un report: mercredi, un membre de la CENI avait averti du risque d’un report des élections à sept jours", nouvelle confirmée jeudi dans la journée par le pasteur Théodore Ngoy, l’un des candidats à la présidentielle qui a déclaré: "La CENI nous a dit qu’elle est dans l’incapacité technique d’organiser les élections le 23 décembre".
"Au pays de Lumumba (assassiné en 1961), Mobutu (destitué en 1997) et Laurent-Désiré Kabila (assassiné en 2001), nul doute que ce report est vécu comme un coup de plus dans l’estomac de citoyens qui espéraient vivre pour la première fois depuis l’indépendance du Congo-Kinshasa en 1960 une transition pacifique", a écrit le quotidien communiste.
Le journal a rappelé que ces élections avaient été repoussées une première fois à l’expiration du deuxième mandat de Joseph Kabila, fin 2016, officiellement pour faute de moyens financiers. "Ce retard avait été le point de départ de manifestations réprimées dans le sang en septembre et décembre 2016. Depuis lors et à l’encontre même de la Constitution congolaise qui interdit de se représenter pour un troisième mandat de cinq ans, le président sortant est resté deux années supplémentaires au pouvoir", a expliqué "L’Humanité".
Pour le journal, le report des élections avec son cortège de violences est "un scénario catastrophe qui fait une fois encore les affaires de Joseph Kabila", en plus de la division de l’opposition qui sera "une aubaine pour l’homme lige du très contesté président, le candidat pro-Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, qui, malgré une campagne tiède et sans saveur, pourrait tirer les marrons du feu du chaos en cours… et permettre à Joseph Kabila de régner cinq ans de plus en catimini", a conclu "L’Humanité".
"Le Figaro", proche de la Droite, a intitulé son article "RDC: le report de la présidentielle électrise le pays", en ajoutant que; "pour une fois, la rue de Kinshasa avait dit vrai. Dans la capitale congolaise, où l'art de la rumeur est plus ancien que les fake news, l'idée que l'élection présidentielle ne se tiendrait pas à la date dite tournait depuis des jours".
Si pour justifier le report, la CENI a mis en avant une "impasse technique, liée à un incendie criminel dans l'un de ses entrepôts qui aurait détruit plusieurs millions de bulletins de vote", une source proche de la CENI a indiqué dans les colonnes du journal que: "c'est sans doute vrai que des bulletins ont brûlé, mais en fait rien n'était vraiment prêt. Il manque du matériel électoral dans presque toutes les provinces".
Le quotidien catholique "La Croix" a intitulé son article: "La RDC en suspens, au lendemain du report des élections", soulignant que le pays semble s’être résolu à attendre une semaine de plus (jusqu’au dimanche 30 décembre) après l’annonce d’un nouveau report des élections générales. "Au lendemain, le pays semblait calme", a relevé le journal.
"Mais, une semaine, est-ce suffisant ?", s’est interrogé "La Croix" qui observe que: "Kinshasa veut organiser ses élections sans l’aide financière ni l’appui logistique de ses partenaires étrangers occidentaux (ONU, UE), ni de leur Mission d’observation électorale".
Si la Mission des Nations unies au Congo a répété qu’elle proposait ses bons offices à "toutes les parties" pour "un processus électoral pacifique, transparent et crédible, des voix s’élèvent pour dire que le report de 7 jours semble un peu court".
"Les problèmes en province sont énormes. Les retards d’arrivée du matériel sont colossaux. On ne voit pas trop comment ils arriveront à faire tout cela en une semaine, même en mettant les bouchées doubles", s’est interrogé un observateur averti de la situation congolaise dans les colonnes de "La Croix."
-0- PANA BM/TBM/IBA 23décembre2018