Agence Panafricaine d'information

Le président du Conseil présidentiel libyen plaide pour des solutions durables à l'immigration et aux crises humanitaires en Afrique

Tripoli, Libye (PANA) - Le président du Conseil présidentiel libyen, deuxième vice-président en exercice de l'Union africaine (UA), Mohamed Al-Manfi, a assuré aux chefs d'État et de gouvernement lors du 15ème Sommet extraordinaire consacré à la situation humanitaire en Afrique dont les travaux ont démarré, vendredi à Malabo, en Guinée Equatoriale, que "nul doute que les efforts réels que nous déployons sur lesquelles compter pour faire face aux crises humanitaires dues aux déplacements et à l'immigration clandestine, nécessitent la fourniture de solutions durables, incarnées par le rôle régional et continental dans le partage des charges qui en résultent".

 

Dans un discours lors de la cérémonie inaugurale, M. Al-Manfi a indiqué que la nécessité que "ces solutions tiennent compte des résultats des Sommets qui nous ont réunis avec nos partenaires, notamment européens, sur la base d'une étude approfondie de la faisabilité des efforts qui ont été faits et des plans de travail, et que les conditions d'une régularité de l'immigration soient élargies en termes de nombre, de professions et de métiers qu'ils recherchent".

 

Le président du Conseil libyen a rappelé que le continent africain est confronté aux défis de la migration, de l'asile et du déplacement en raison des conditions et des conflits politiques, économiques, sociaux et environnementaux, et de la migration forcée des personnes qu'ils ont provoquées, assurant que cela ne se limite pas à un pays ou à une région spécifique, "ce qui nous appelle à travailler avec toutes les institutions et organes de l'Union africaine, les groupements économiques régionaux et les partenaires pour enrichir les discussions, qui éclaireront les défis de notre continent dans ce dossier important dans le contexte des circonstances régionales et internationales très complexes".

 

M. Al-Manfi a réaffirmé que la Libye restera la terre de tous les Africains, en particulier ceux qui s'y trouvent, car ils reçoivent un bon accueil et un bon traitement, assurant qu'ils sont engagés dans de nombreux travaux de service, et obtiennent des avantages et des rendements financiers pour eux-mêmes et leurs familles, d'une manière qui profite à tous.

 

A noter que parmi plus de 800.000 migrants qui se trouvent en Libye, selon les statistiques officieuses, une majorité travaille en Libye, essentiellement dans le secteur privé et sont parfaitement intégrés et génèrent des revenus leur permettant d'entretenir leurs familles restées au pays grâce au transfert de fonds.

 

Toutefois, certains migrants clandestins présents en Libye cherchent à traverser la Méditerranée pour se rendre en Europe et sont souvent victimes de réseaux de passeurs et de traite des êtres humains qui ont profité de l'insécurité ces dernières années dans le pays pour les exploiter et commettre des violations à leur égard.

 

Le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Al-Manfi, a proposé, lors de son discours, vendredi, devant le Sommet de l'UA, qu'"afin d'obtenir des avantages continentaux et de contribuer à résoudre le problème humanitaire dû aux flux de l'immigration clandestine, nous soutenons tous les efforts visant à y remédier, en soulignant les efforts concertés pour surmonter les défis découlant de ce phénomène dans son aspect illégal, qui représente l'une des préoccupations les plus importantes des pays de transit et de destination, et travailler entre les pays d'origine et les pays de destination afin de trouver des solutions durables prenant en compte les aspects humanitaires et économiques".

 

Il a également énuméré parmi ses propositions de faire des programmes continentaux et des mécanismes de partenariat une porte d'entrée vers l'équilibre des intérêts communs, appelant à une solution à ce phénomène, et de ne pas faire peser sur une seule partie des charges financières et humanitaires, et de toujours s'appuyer sur sa situation exceptionnelle pour ne pas trouver une solution à ce phénomène.

 

Le président du Conseil présidentiel libyen a ajouté que les institutions et organes continentaux actuels concernés par le dossier migratoire sont suffisants s'ils sont activés et reçoivent le soutien nécessaire, sans s'engager dans des initiatives de l'extérieur du continent pour être des organes parallèles qui confondent le travail et la scène, et dispersent les efforts des Africains autour de ce dossier humanitaire sensible.

 

Il a appelé à accélérer l'activation de l'Agence humanitaire africaine, que "nous considérons comme suffisante et qui empêche toute implication dans d'autres programmes pour résoudre le problème de la migration en Afrique qui est basé sur le développement spatial, et prend en compte les conditions des pays affectés par les changements climatiques qui nécessitent plus de soutien, de renforcer sa résilience pour réduire les catastrophes naturelles.

 

Il a souligné aussi l'importance de trouver une vision commune qui soutient une nouvelle approche basée sur l'économie verte, un développement peu polluant et de prendre de nouvelles mesures pour réduire les effets du  changement climatique.

 

M. Al-Manfi a également souligné qu'il est très important de se concentrer sur le soutien aux communautés économiques régionales et aux mécanismes régionaux dans le cadre des programmes de fonds qui ont été stipulés dans le cadre de la division du travail entre l'Union africaine et les groupes économiques régionaux, se référant aux plans et programmes de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et de la Communauté des États Sahélo-sahariens (CEN-SAD), qui visent, entre autres, à lutter contre la désertification, la sécheresse et les changements climatiques, par la préservation des ressources naturelles et le développement de la recherche dans le domaine des énergies renouvelables.

 

Il a ajouté que comme l'a noté le président, en ce qui concerne la résolution des problèmes de santé causés par l'épidémie de la Covid et la sécurité sanitaire de notre continent, "nous sommes fiers des cadres médicaux, des scientifiques et des communautés locales en Afrique, et de l'expérience précieuse dans la maîtrise des flambées épidémiques, des efforts qui contribuent à soutenir une réponse coordonnée au niveau du continent, d'aborder et de mobiliser le soutien international pour notre lutte contre les épidémies, conformément à notre stratégie continentale".

 

Le président du Conseil présidentiel a ajouté que le travail et les efforts nationaux, régionaux et continentaux visaient à fournir des niveaux satisfaisants de réponse, de traitement et de solution, et à trouver tous les moyens d'atteindre le service et le bénéfice pour tous, ainsi que les efforts des États membres et de l'Union africaine et des communautés économiques régionales, restées actives grâce à une réponse rapide dès le début.

 

A l'issue de son allocution, le président a rappelé le communiqué de la réunion du Bureau de la présidence de l'Union africaine, qui s'est tenue le 10 mai courant, qui soutient les pays sélectionnés pour la fabrication de vaccins, et facilite leur accès aux marchés mondiaux, avec le droit d'obtenir des financements, des connaissances et des technologies fabriquées, sans restrictions ou conditions qui limitent la compétitivité des vaccins africains.

 

Ce communiqué a également mis l'accent, a-t-il ajouté, sur l'importance de la coopération, de la synergie, de la solidarité et du partage des charges, qui sont les principes sur lesquels repose le code du travail de cette Union, et afin de souligner la participation élargie qui a contribué à atténuer les répercussions humanitaires, à la suite de catastrophes naturelles et du changement climatique, ainsi que l'augmentation des flux importants de migrants, en plus des d'autres causes, ce qui a jeté une ombre sur la Libye en tant que pays de transit.

 

Il a ajouté que la Libye a, pendant des décennies, versé des millions de dollars à déduire du budget de l'État, en tant que contribution à la résolution du problème des migrants et à son traitement humain, signalant qu'elle continuera à le soutenir en fournissant toutes les conditions nécessaires pour traiter ce dossier jusqu'à ce que le retour des migrants dans leur pays soit facilité, ou ils soient acceptés dans un pays tiers.

 

Le président du Conseil président a signalé que son pays continue d'accomplir sa mission humanitaire malgré les circonstances difficiles et exceptionnelles qu'il traverse, en assurant et en fournissant les services nécessaires et urgents, en plus de fournir une protection et des arrangements pour le rapatriement volontaire des migrants illégaux.
-0- PANA BY/IS 27mai2022