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Le président du Conseil libyen appelle les dirigeants arabes à une position unifiée en Libye pour le départ de toute présence armée étrangère

Tripoli, Libye (PANA) - Le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Al-Manfi, a appelé les dirigeants arabes à adopter une position arabe unifiée face à la situation en Libye, dont la principale est le départ de tous les mercenaires, combattants étrangers et forces étrangères des terres libyennes, l'arrêt des interventions négatives non constructives, et le soutien à la voie démocratique ainsi que l'alternance pacifique au pouvoir.

 

Lors de son discours, mercredi, devant le 31ème Sommet de la Ligue arabe qui s'est tenu en Algérie, M. Al-Manfi, a rappelé que cela fait plus d'une décennie que "le peuple libyen cherche toujours le moyen de reconstruire son État, sur la base de la liberté, de la démocratie et du droit, mais cet objectif reste semé d'embûches, tant au niveau local, régional qu'international".

 

Le responsable libyen a souligné que le Conseil présidentiel assume sa mission de conduire les efforts de réconciliation nationale, en vue d'une transition pacifique et démocratique du pouvoir législatif et exécutif, par le biais d'élections parlementaires et présidentielle simultanées.

 

"Je voudrais également saluer les efforts régionaux qui accompagnent notre travail afin de lancer le projet de réconciliation nationale, qui représente la base la plus importante pour soutenir toutes les pistes, pour atteindre la stabilité et la paix souhaitées", a  souligné M. Al-Manfi.

 

Il affirmé que "ces responsabilités nécessitent que nous travaillions dans une voie nationale équilibrée et impartiale, pour assurer la réalisation de la justice transitionnelle, des réparations et des mesures de confiance entre les Libyens".

 

Le président du Conseil présidentiel libyen a assuré que la poursuite des étapes de transition ne reflète pas les aspirations du peuple libyen à construire son État et ne sert pas ses intérêts à atteindre une stabilité permanente, ajoutant que "ce n'est pas un secret pour vous que les étapes de transition prolongent la durée des crises et contribuent à leur aggravation, en plus de cela, elles constituent un obstacle à l'exercice par le peuple libyen de son droit électoral".

 

A noter que les présidents du Parlement, Aguila Saleh et du Haut Conseil présidentiel, Khaled Al-Mechri, ont convenu dernièrement de pourvoir les postes régaliens de l'Etat libyen, d'unifier le pouvoir exécutif d'ici début 2023 et d'œuvrer à la tenue des élections générales le plus tôt possible conformément à la feuille de route du Forum du dialogue politique libyen.

 

Mais cet accord a suscité l'opposition notamment du Premier ministre du gouvernement d'unité nationale, du Premier ministre Abdelhamid Al-Dbaiba qui estime qu'il s'agit d'une piste parallèle, ouvrant la voie à une nouvelle étape de transition alors que la question est d'aller vers des élections législatives et présidentielle rapidement pour permettre aux Libyens de choisir leurs dirigeants.

 

A cet égard, le président Conseil présidentiel libyen, Mohaled Al-Manfi, a souligné dans son discours devant la Ligue arabe, la nécessité d'utiliser tout dialogue pour parachever la mise en œuvre de la feuille de route émanant du Forum pour le dialogue politique, et atteindre son objectif de renforcement de la légitimité politique, à travers des élections législatives et présidentielle sur une base constitutionnelle claire, et s'éloigner de tout ce qui accroîtrait les divisions en Libye.

 

Il a souligné que cela doit se faire conformément à la résolution n°2656/2022 du Conseil de sécurité et aux résolutions de la Ligue des États arabes, dont la dernière en date est la résolution n°8797/2022, émise par la 158e session du Conseil de la Ligue, qui a exhorté la Chambre des représentants (Parlement) et le Haut Conseil d'État de convenir d'établir une base constitutionnelle sur laquelle des élections libres et équitables se tiendront dès que possible, pour répondre au désir du peuple libyen, qu'il a clairement exprimé.

 

A noter que les pourparlers entre le Parlement et le Conseil d'Etat pour définir une base constitutionnelle pour servir de cadre juridique à la tenue des élections, achoppent sur deux points, à savoir, l'éligibilité des binationaux et des militaires.

 

Evoquant par ailleurs, les questions économiques en Libye, M. Al-Manfi a déclaré : "Je ne peux pas non plus ne pas souligner la nécessité de traiter les questions économiques, qui sont l'une des composantes les plus importantes de la crise en Libye, compte tenu de la nature rentière non diversifiée de l'économie libyenne, où l'argent public doit être neutre par rapport au conflit politique, et assurer la justice et la rationalité des dépenses".

 

Il a indiqué que cela atteste qu'il n'est pas possible de mettre en gage les potentialités du peuple libyen à aucun mécanisme international, quelles que soient les bonnes intentions qui le sous-tendent, mais il est atteint par un consensus libyen sur la nécessité de la neutralité de l'argent public, et son orientation à ses véritables destinataires via un mécanisme transparent auquel participent toutes les parties libyennes et, à travers lui, les finances de l'État sont contrôlées pendant les étapes de transition, d'une manière qui renforce la confiance, préserve l'argent public et prépare le terrain économique approprié pour la tenue des élections souhaitées.

 

Des puissances mondiales comme les Etats-Unis appellent à la mise en place d'un mécanisme de distribution des revenus pétroliers en Libye de manière à les redistribuer équitablement entre les régions et de déterminer les priorités des dépenses dans la phase actuelle. Cette question ne fait pas l'unanimité parmi les Libyens

 

Le président du Conseil présidentiel, Mohamed Al-Manfi a, par ailleurs, appelé, sans réserve, la Ligue arabe, représentée par ses membres et son Secrétariat général, à soutenir le Conseil présidentiel et à exercer son rôle tant espéré dans la convergence des points de vue et la construction de ponts de confiance entre les Libyens, ainsi que le rôle joué par les Nations Unies, l'Union africaine et les organisations régionales et internationales opérant en Libye.

 

Quant à la question palestinienne, M. Al-Manfi, a réaffirmé la position ferme de la Libye à l'égard des questions arabes cruciales, en particulier la question palestinienne, assurant qu'aucune solution permanente ou provisoire n'est acceptable si elle ne reconnaît pas les droits du peuple palestinien à établir son État indépendant avec à Al-Qods (Jérusalem) pour capitale, conformément à l'initiative arabe et les décisions des Nations Unies.

 

A cet égard, il a indiqué que le Conseil présidentiel se félicite que le gouvernement australien soit revenu sur sa précédente décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'entité israélienne.
-0- PANA BY/IS 02oct2022