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Le président de l'Assemblée générale des Nations unies dénonce la violence contre les femmes en politique

New York, États-Unis (PANA) - De hauts responsables de l'ONU se sont réunis, mardi, avec des représentants de gouvernements et de la société civile pour attirer l'attention sur le fléau de la violence contre les femmes impliquées dans la politique dans le monde entier, qui voit, de plus en plus, de femmes parlementaires, de défenseurs des droits de l'homme et d'observateurs électoraux réduits au silence et intimidés. 

 

"En tant qu'ancienne parlementaire et femme politique de longue date, la violence contre les femmes en politique est une question qui me tient à cœur. C'est un échec moral et éthique pour notre société", a déclaré le président de l'Assemblée générale, Abdulla Shahid, dont le bureau a organisé l'événement en marge de la Commission de la condition de la femme. 

 

Selon un communiqué de l'ONU, l'événement a réuni des vice-présidents, des ministres et des hauts fonctionnaires de plus de 20 États membres de l'ONU, dont certains ont parlé de leur expérience personnelle des obstacles à la candidature d'une femme. 

 

La vice-secrétaire générale, Amina Mohammed a déclaré que la violence contre les femmes en politique est une violation des droits de l'homme qui vise à saper la gouvernance.

 

"L'objectif de certains groupes est de réduire les femmes au silence et de les priver de leur autonomie", a-t-elle déclaré par message vidéo.

 

Selon le communiqué, la vice-présidente des Nations unies a noté que des actions concrètes étaient nécessaires pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et des filles. Les propositions de tels plans nationaux font partie du rapport du Secrétaire général intitulé "Notre programme commun", qui a récemment fait l'objet de cinq consultations thématiques à l'Assemblée générale.

 

La violence contre les femmes actives dans la vie politique est une forme de violence sexiste qui se manifeste physiquement, psychologiquement et sexuellement, en personne et en ligne.

 

La responsable d'ONU Femmes, Sima Sami Bahous, a déclaré que "la violence réduit les femmes au silence, les rend invisibles et les écarte de l'espace public". Cela, à son tour, entrave directement les progrès du Programme de développement durable 2030, qui vise à sortir les gens de la pauvreté et à créer un monde plus égalitaire et durable.

 

Mme Bahous a désigné les discours de haine comme l'un des moteurs utilisés pour discréditer les femmes dans la sphère publique, et a noté que cette violence est particulièrement difficile pour les jeunes femmes, qui peuvent réagir en évitant tout simplement l'activisme politique.

 

"Ce n'est que lorsque les femmes seront à l'abri de la violence et qu'il y aura des comptes à rendre que nous pourrons progresser".

 

Les femmes occupent aujourd'hui 26,1% des sièges parlementaires dans le monde contre 13,1% en 2000, selon l'Union interparlementaire (UIP).

 

La part des femmes présidentes de parlement, chargées de gérer les affaires courantes dans les assemblées législatives, a également augmenté, passant de 8,3% en 2005 à 24,7% en 2021.

 

Toutefois, si la participation des femmes à la vie politique s'est accrue, la violence à leur égard a également augmenté. Les données montrent que cela est dû au fait que davantage de femmes parlent de ce fléau, mais aussi à l'insuffisance des contre-mesures pour lutter contre la violence.

 

Ces contre-mesures pourraient inclure la réalisation de la parité hommes-femmes, l'intensification des campagnes de sensibilisation du public et la responsabilisation des auteurs de violences, a déclaré la rapporteuse spéciale sur la violence à l'égard des femmes, Reem Alsalem.

 

La rapporteuse spéciale a également évoqué la nécessité de collecter des données pour évaluer le niveau de violence sexiste à l'égard des femmes et des filles.

-0- PANA MA/BAI/IS 16mars2020