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Le ministre burkinabè des mines dément l’octroi d’une mine à la société privée russe Wagner

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le ministre burkinabè en charge des Mines et des Carrières, Simon Pierre Boussim, a démenti, mardi, les propos du président ghanéen, Nana Akufo-Addo lors du dernier Sommet Etats-Unis-Afrique déclarant que le Burkina Faso avait signé un accord avec la société de sécurité privée russe Wagner en échange de l’exploitation d’une mine au Sud du pays.

 

"Nous n’avons pas octroyé un permis à une société russe au Sud du Burkina. Par contre, il y a eu un Conseil des ministres qui a officiellement accordé un permis d’exploitation à une mine industrielle du nom de Nordgold Yimiougou pour l’exploitation du minerai de Yimiougou située  dans la commune de Korsimoro, dans la région du Centre-Nord.

 

Le Centre-Nord est totalement différent du Sud", a déclaré le ministre Simon Pierre Boussim, à l’issue d’une audience avec la société civile.

 

Il a soutenu que la société minière Nordgold Yimiougou existe au Burkina Faso depuis une dizaine d’années et qu’elle exploite déjà trois mines d’or.

 

Mardi dernier, en marge du Sommet États-Unis-Afrique, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, s'est inquiété de la présence des forces du groupe russe de sécurité privée Wagner au Sud du Burkina Faso, à la frontière avec son pays.

 

"Aujourd'hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina", a déclaré Nana Akufo-Addo.

 

Il a ajouté qu’"une mine dans le Sud du Burkina" a été attribuée au groupe Wagner "en guise de paiement" de ses services.

 

Le président ghanéen avait fait savoir que "voir opérer Wagner à notre frontière est particulièrement pénible pour le Ghana".

 

"Outre le fait que nous n'acceptons pas l'idée que les grandes puissances fassent à nouveau de l'Afrique leur théâtre d'opérations, nous avons une position particulière, que vous connaissez, sur la guerre en Ukraine, où nous avons été très clairs dans notre condamnation de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Par conséquent, la présence de ce groupe à nos frontières est un sujet d'inquiétude et de préoccupation considérable pour nous", a-t-il dit.

 

Vendredi dernier, l'ambassadeur du Ghana au Burkina Faso, Boniface Gambila Adagbila, a été convoqué à une "audience urgente"  au ministère des Affaires étrangères, et l’ambassadeur du Burkina Faso à Accra, le général Pingrenoma Zagré, rappelé  pour "consultation".

-0- PANA TNDD/IS 20déc2022