Agence Panafricaine d'information

Le gouvernement burundais interpellé sur le sort du journaliste Jean Bigirimana disparu depuis plus de quatre ans

Paris, France (PANA) – Les autorités burundaises doivent donner des nouvelles du journaliste Jean Bigirimana disparu depuis plus de quatre ans et qui aurait été arrêté par le Service national de renseignement (SNR) en juillet 2016, a déclaré Amnesty international à l’occasion de la Journée internationale des personnes disparues célébré chaque 30 août date qui marque cette année les 1500 jours de la disparition du journaliste burundais.

« Plus de quatre ans après la disparition forcée de Jean Bigirimana, le fait que le gouvernement burundais n’ait toujours pas révélé ce qu’il est advenu de lui est un affront aux principes de vérité, de justice et d’obligation de rendre des comptes. Nous continuerons de nous battre pour la vérité aux côtés des proches de Jean Bigirimana, jusqu’à ce qu’ils obtiennent les réponses qu’ils méritent », a déclaré Amnesty International (AI) dans un communiqué dont copie a été transmise samedi à la PANA à Paris.

Jean Bigirimana, qui avait étudié le droit à l’université et vivait de sa passion du journalisme au sein du Groupe de Presse Iwacu, l’un des derniers organes médiatiques indépendants du Burundi, a été vu pour la dernière fois le 22 juillet 2016 à Bugarama, dans la province de Muramvya, à environ 45 kilomètres de la capitale Bujumbura, a indiqué AI. Des témoins ont déclaré qu’il avait été arrêté par des personnes qui semblaient faire partie du Service national de renseignement (SNR) et ce jour-là, a soutenu AI, l’un des collègues d’Iwacu de Jean Bigirimana a reçu un appel anonyme signalant son arrestation.

« Le calvaire que vit la famille de Jean Bigirimana est inimaginable. Le gouvernement du président Evariste Ndayishimiye doit immédiatement mettre fin à la pratique de disparitions forcées, mener des enquêtes exhaustives sur ces disparitions forcées et, lorsqu’il existe suffisamment d’éléments tendant à prouver une responsabilité pénale, traduire en justice les responsables de disparitions forcées. Les familles ont le droit de connaître la vérité quant au sort réservé à leurs proches », a souligné l’ONG internationale.

Dans son rapport de septembre 2019, a indiqué AI, la Commission d’enquête des Nations unies sur le Burundi a fait état de « nombreux cas de disparition » et s’est dite « profondément préoccupée » par la fréquence de telles disparitions.

« Le gouvernement burundais doit ratifier et mettre en œuvre la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ce qui représenterait un premier pas en vue de rétablir la confiance des familles et des proches de victimes », a plaidé l’organisation internationale.

-0- PANA BM/TBM 30août2020