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Le gouvernement burkinabè propose de prélever 1% sur les salaires des travailleurs pour "effort de guerre"

Ouagadougou, Burkina Faso (PANA) - Le gouvernement burkinabè a proposé aux syndicats ce vendredi, le prélèvement de 1% sur les salaires des travailleurs afin de financer la lutte contre le terrorisme, a annoncé la Présidence burkinabè, à l’issue d’une rencontre entre le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, et les partenaires sociaux.

Le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a rencontré ce vendredi, l’Unité d’action syndicale (UAS), le Conseil national du patronat burkinabè (CNPB) et l’ensemble des coordinations des syndicats des différents départements ministériels pour une prise de contact et de partage d’informations sur la situation nationale.

A l’issue de cette rencontre, le gouvernement a fait un point de presse sur les différents échanges.

Le ministre de l’Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubacar Nacanabo, a indiqué que le gouvernement propose la mise en place d’un Fonds de soutien pour l’effort de guerre. "Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement a décidé de recruter 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP)",  a dit le ministre, selon le communiqué.

"Ces VDP seront payés à 60 000 F CFA par mois et par personne ; ce qui doit mobiliser 36 milliards F CFA par an pour leur prise en charge. Outre cette prise en charge, il y a des armes à payer pour les équiper, des tenues pour leur habillement, des engins et du carburant pour le déplacement; tout cela est évalué à 106 milliards F CFA", a précisé le ministre Nacanabo.

Pour lui, le projet de budget exercice 2023 présente déjà un déficit de 600 milliards F CFA qui ne prend pas en compte le recrutement des VDP, d’où la nécessité de la création de ce fonds qui doit permettre de lever 100 milliards F CFA pour l’année 2023.

Pour alimenter ce fonds, le gouvernement a proposé aux partenaires sociaux plusieurs sources, à savoir une contribution volontaire de chaque Burkinabè, le prélèvement de 1% sur le salaire net des travailleurs du public, du privé, des membres du parlement, des prélèvements sur les taxes sur certains produits de grande consommation, les produits de première nécessité exceptés, a souligné le ministre de l’économie, qui a ajouté que les produits concernés sont, entre autres, la boisson, le tabac, la connexion Internet, les produits de cosmétique et la parfumerie.

Selon le ministre de l’Economie, le gouvernement table aussi sur la contribution de certaines sociétés disposant de fonds, comme l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), la Loterie nationale du Burkina (LONAB), le fonds minier de développement local. "Nos estimations nous amènent à 80 milliards F CFA, mais nous pourrons faire des efforts au niveau du budget de l’Etat pour le complément", a ajouté le ministre Nacanabo.

Pour assurer une transparence totale dans la gestion du fonds, le gouvernement prévoit la création d’un site Web pour la publication de toutes les informations de façon continue sur la collecte et les dépenses, et la mise en place d’un comité de gestion du fonds.

Ce comité sera composé de personnes de bonne moralité, des organisations syndicales, du REN-LAC, de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC).

L’ensemble des partenaires présents à cette rencontre ont apprécié l’initiative de les associer à la recherche de solutions dans la crise sécuritaire et ont promis de rendre compte à leur base avant de faire un retour au gouvernement, a fait savoir la Présidence burkinabè.

-0- PANA TNDD/IS/SOC 09déc2022