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Le dernier grand meeting de l’opposition nigérienne à la Une des journaux

Niamey, Niger (PANA) – Le grand meeting organisé la semaine dernière par l’opposition nigérienne dans la capitale, Niamey, juste après la décision judiciaire qui lui donnait raison sur l’interdiction de manifester décidée par le pouvoir en place, a fait la Une des journaux au Niger.

Sous le titre, "L’opposition dans tous ses états", l’hebdomadaire "Le Canard Déchainé" écrit qu’en programmant le meeting du 28 décembre, l’Alliance des partis de l’opposition (ARDR) a voulu démontrer qu’elle est désormais disposée à « affronter le pouvoir en place pour défendre ses droits. Affronter le pouvoir par tous les moyens même s’il fallait se heurter aux forces de l’ordre…".

Cette manifestation intervenait avant la décision du Conseil d’Etat suspendant le message-radio du ministre de l’Intérieur Massaoudou qui interdisait les manifestations de l’opposition.

Pour le journal, le meeting de l’opposition politique a drainé un monde fou parmi lesquels les leaders Seïni Oumarou du MNSD-Nassara, Mahamane Ousmane du CDS-Rahama et Hama Amadou du MODEN FA Lumana.

Cette manifestation qui consacre la première rentrée politique de l’opposition, s’est étalée jusqu’en début d’après-midi et a regroupé des militants et sympathisantes de l’opposition surexcités, heureux de ces retrouvailles.

"Que d’allocutions, que de dénonciations, que de vérités", écrit "Le Canard Déchainé" qui souligne que c’est le chef de file de l’opposition Seïni Oumarou qui a livré le discours en français, Mahamane Ousmane et Hama Amadou ont galvanisé la foule en langues nationales.

Sur l’interdiction des manifestations publiques aux partis de l’opposition, "Le Canard Déchaîné" écrit que: "Personne, absolument personne, ni même les militants les plus réguliers du PNDS (parti au pouvoir) ne comprenait réellement à quel jeu jouait le puissant ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou".

Le journal estime que la décision d’interdire les manifestations publiques aux partis de l’opposition était un "acte aux antipodes de la démocratie et de toutes les valeurs de bon sens".

"Tout le monde le sait, la décision d’interdire les manifestations publiques reste pour tout régime, les signes avant-coureurs d’une dégénérescence inéluctable. C’est toujours quand on a des choses à cacher, quand on ne joue pas juste que l’on se lance dans ce genre de pratiques", prévient le journal.

Dans le même ordre d’idées, "Le Hérisson" sous le titre "L’opposition sur le sentier de la guerre", écrit que :"abandonnée à elle-même depuis belle lurette, la Place de la Concertation de Niamey, lieu de prédilection des manifestations des opposants et de la Société civile, a fait le plein le 28 décembre dernier à l’appel de l’ARDR".

"Débauchage, corruption massive, intimidation, passe-droit, impunité, fraudes,… sont là, entre autres vocables utilisés pour porter des griefs à l’encontre de la majorité actuelle au pouvoir", rapporte "Le Hérisson", ajoutant que c’est une "véritable déclaration de guerre à laquelle on a assisté à la Place de la Concertation de Niamey" et que "l’opposition envisage de s’exporter les prochains jours à l’intérieur du pays".

Par contre, "La lettre des citoyens" estime que cette rentrée politique n’a pas du tout répondu aux attentes des leaders de l’opposition qui voulaient démontrer au PNDS-Tarayya (parti au pouvoir) en particulier et aux partis membres du MRN (Mouvement pour la renaissance du Niger) que la ville de Niamey leur appartient.

"Malheureusement, les Niaméens ont donné une belle claque au coordonnateur de l'ARDR de la région de Niamey. Le meeting du 28 décembre(…) n'a mobilisé que quelques centaines des militants et sympathisants de tous les partis politiques membres de ladite alliance", rappelle le journal.

Le journal affirme que "vu le nombre de quartiers et villages environnants et de surcroît le fief du MODEN LUMANA (parti du président de l’Assemblée nationale), ce meeting devrait mobiliser des centaines de milliers pour montrer aux dirigeants actuels la véracité de leurs propos tenus il y a quelques semaines à travers les différents quartiers de la capitale".

Sous le titre "Les propos va-t-en guerre de Hama Amadou !", l’hebdomadaire "Jeunesse Info" juge le discours de Hama Amadou, "un des principaux membres de l’opposition qu'il a été", de virulent.

Selon "Jeunesse Info", même un leader estudiantin n’aurait pas lâché autant de propos irrévérencieux. "Que deviendra le débat politique au Niger s’il devra se confondre à des séances d’insultes et autres invectives dignes de gens de la rue ?", s’est interrogé le journal.

-0- PANA SA/IS/TBM/IBA 05jan2014