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Le PAM renforce son aide au Tchad dans le contexte de la crise soudanaise

N'Djamena, Tchad (PANA) - Les humanitaires de l'ONU travaillent 24 heures sur 24 pour prépositionner au Tchad l'aide destinée aux réfugiés soudanais fuyant la violence dans leur pays avant l'arrivée des pluies.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé l'opération mardi, et a averti que les programmes de sauvetage au Tchad s'arrêteraient en raison d'un manque de financement "dans quelques semaines".

Des milliers de réfugiés soudanais continuent d'affluer au Tchad pour échapper aux violents combats entre les généraux en guerre qui ont commencé en avril dernier.  

L'aide dont ils ont besoin doit être acheminée avant que les pluies saisonnières n'inondent les routes desservant les camps de déplacés dans l'Est du pays et n'en coupent l'accès, a indiqué le PAM.

La plupart des réfugiés traversent la frontière avec le Soudan traumatisés, affamés et avec "d'horribles récits de violence", selon l'agence des Nations Unies.  

Elle note que les nouveaux arrivants dépendent entièrement de l'aide humanitaire pour survivre et que quatre enfants réfugiés soudanais sur dix âgés de moins de cinq ans souffrent d'anémie sévère.

"Les retombées de la crise au Soudan sont en train de submerger la réponse humanitaire au Tchad, qui est sous-financée et surchargée. Nous avons besoin des donateurs pour éviter que la situation ne devienne une véritable catastrophe", a averti Pierre Honnorat, directeur du PAM au Tchad.

L'agence des Nations unies a expliqué qu'une voie d'approvisionnement transfrontalière vitale vers la région soudanaise du Darfour, ravagée par le conflit, est également menacée.  

Il s'agit de la seule route "fiable" vers l'ouest du Soudan en proie à des conflits, a déclaré le PAM, qui a indiqué qu'elle avait permis d'aider un million de personnes au Darfour depuis le mois d'août dernier.

"Il est impensable de réduire l'aide aux communautés confrontées à un tel niveau de vulnérabilité", a déclaré M. Honnorat, avertissant que les familles n'avaient d'autre choix que de "sauter des repas et de manger des aliments moins nutritifs, préparant ainsi le terrain pour des crises nutritionnelles, des crises d'instabilité et des crises de déplacement".

Pour assurer un soutien continu aux personnes touchées par la crise au Tchad au cours des six prochains mois, le PAM a besoin d'urgence de 242 millions de dollars.

-0- PANA MA/NFB/JSG/SOC 13mars2024